Cinquième leçon
Ainsi pour Scott une «transcription publique» de pareilles situations décrit l’interaction entre dominés et dominants en situant le simulacre dans cette méprise — ouvrant à la probabilité du caractère tactique de cette interaction. Inversement, l’expression cachée s’effectue loin d’une observation directe des dominants, derrière la scène pour ainsi dire, et confirme, contredit ou infléchit ce qui apparaît dans le discours public. Ainsi pour Scott dans tout rapport de pouvoir la dimension cachée/masquée possède un caractère normatif pour le couple dominé/dominant.
Remarquez-vous que notre image d’entête n’a plus la même signification? Voir les membres d’NWA s’avancer ainsi illustre parfaitement bien le caractère normatif qui s’inscrit pour nous aussi dans l’espace public mais attention en tant que nous sommes spectateurs.
Ainsi, la question que nous ne pouvons plus éviter consiste à nous demander s’il y a hégémonie du pouvoir que représente la marchandisation ou si le Hip Hop demeure le lieu et l’occasion de résister par l’art à ce qui fait l’objet de nos enquêtes.
Pensez à la question féministe.
Aux effets de la rationalisation capitaliste.
Pensez suivant l’émergence de la société moderne.
Le problème de la représentation.
La société de droit.
L’autorité, le pouvoir, la popularité.
Nous vous invitons à consulter la carte mentale du Hip Hop que nous vous avons préparée afin de nourrir et documenter votre seconde rédaction: De la Zulu Nation au Gangsta Rap en passant par Missy Elliot. L’ensemble des hyperliens qui s’y trouvent vous permettront de retracer le chemin des leçons.
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Quels liens faites-vous avec l’actualité politique?
J’ai lu un peu sur le Gangsta Rap, Il s’agit du sous-type du hip-hop et en fait il véhicule un message contraire à ce que voulait faire le hip-hop. En effet, alors que la culture hip-hop cherchait à contrer les violences, le Gangsta Rap glorifie cette violence. Étrangement, cela a plus attiré l’industrie musicale qui a investi dans ce genre de musique. De plus, la commercialisation de ce genre musical était très sexiste, typiquement masculine, l’industrie musicale ne pensant pas qu’écouter des rappeuses soit intéressant.
Je pense que le Hip Hop est encore une façon de s’exprimer pour dénoncer certaines inégalités dans la société. Que ce soit dans le rap américain ou dans le rap français, la question du racisme est toujours prise en compte. On parle aussi beaucoup de pauvreté, de drogues et d’actes criminels. Lorsque les artistes décident d’emprunter ce discours, c’est pour passer un message et pour que les choses changent par rapport à ces enjeux. La seule différence que je peux remarquer, c’est qu’on dirait que puisque que le sujet du racisme, par exemple, a souvent été employé dans le domaine du Hip Hop, l’impact des propos est peut-être moins grand sur les dominants qu’auparavant. L’humain a tendance a s’adapter trop vite à une situation en la banalisant. Pour faire un lien intéressant avec la politique, je pourrais parler de Trump et ses propos épouvantables qui ne devraient même pas sortir de la bouche d’un président. Au départ, tout le monde était scandalisé par ses discours, mais plus le temps avance, plus on s’est habitué à la façon dont il s’exprime, même si cela ne veut absolument pas dire que ses propos sont maintenant acceptables.
Marilyne Léonard-Thiffault