Pour se pencher sur l’histoire des sorcières, le lien que l’on peut faire avec la répression des femmes et la naissance du mouvement féministe, il est important de réellement se pencher sur la place qu’avait les femmes dans les sociétés d’autrefois.

Le Moyen âge

Chez les nobles, les femmes apprennent très tôt l’art de la couture et de la broderie. Elles sont souvent confiées à un monastère pour y parfaire leur éducation et devenir ainsi de futures bonnes épouses dévouées. À la campagne, les jeunes filles restent auprès de leur famille, et aident aux tâches ménagères et aux champs. Passé un certain âge, elles s’occupent également de préparer les repas et d’éduquer les enfants.

Dès l’âge de 12 ans, les femmes étaient déclarées comme majeure ; leur futur était tracé et elles étaient destinées à la vie commune, le mariage ainsi qu’à l’éducation des enfants. Par contre, en ayant l’aide de nourrices et de domestiques, on permet aux mères de ne pas avoir la charge des enfants et de leur éducation à temps complet, si en ville, elles pouvaient même travailler dans de petits commerces ou au sein des autres familles en tant que servante, par exemple, afin de ramener du pain sur la table de sa propre famille. Au Moyen-âge, on voit également des figures de pouvoir tel que les rois et les reines. Malheureusement, la reine agit davantage comme figure d’influence qu’une figure d’autorité, celle-ci disparaissant derrière l’image du roi et de son pouvoir. Il est également important de se rappeler qu’il n’y avait aucune place de pouvoir permise pour les femmes qui étaient célibataires autre que si celles-ci se rendaient au couvent.

 Les femmes de seigneur jouissent d’une bonne éducation et d’autonomie de gestion. Par le mariage, elles apportent souvent pouvoir et argent. Ce rôle est important car l’affirmation du couple seigneurial, avec une répartition des rôles très genrée, consolide le pouvoir politique. Cependant cette qualité du mariage est affaiblie par la pratique, assez courante, de l’adultère ; globalement, les hommes y ont droit, tandis que les femmes, non. Mais beaucoup de femmes transgressent cet ordre masculin, et alors peuvent être sauvagement punies par leur époux – qui peut punir également le courtisan. De cette façon, l’époux réaffirme son pouvoir politique. Cette propriété de l’adultère est si forte qu’il arrive que le seigneur invente des adultères de toutes pièces pour se débarrasser de sa femme.

Dans le haut Moyen-âge, on voit le pouvoir de la femme et de la reine s’agrandir. En effet, le pouvoir et le système d’alliance à cette époque, se représentait par les échanges inter familiaux :  elle peut jouer un rôle important d’intermédiaire entre sa famille d’origine et celle de son nouveau mari. Par contre, elle reste auxiliaire au roi et se doit de gouverner à ses côtés, non pas sans lui. Par contre, lorsque la Reine devient veuve ou régente, celle-ci a donc l’autorisation d’intervenir dans les diplômes royaux.

 

Le milieu du xie siècle va faire évoluer la situation. Les hommes d'Église redéfinissent les rôles attribués aux hommes et aux femmes, ainsi que leurs capacités respectives39. Les institutions dans lesquelles les femmes avaient du pouvoir ou dans lesquelles elles étaient mêlées aux hommes sont démantelées au cours des xie et xiie siècles40.

Plus généralement, au moment où l'Église développe son entreprise de cléricalisation, cela conduit à réserver aux clercs le contrôle du sacré et ne donne aux femmes plus qu'un rôle secondaire

 

La femme avait donc un certain pouvoir, notamment au sein de la famille mais également, à l’occasion, au sein de son royaume. Avec leur pouvoir grandissant en relation avec la féodalité, le capitalisme se déclenche avec le patriarcat. Un nouvel ordre social voit alors le jour, les hommes se rendent sur le marché du travail et les femmes sont soumises au  »métier » de bonne ainsi que de devenir des machines à faire des enfants pour alors les éduquer (leur pouvoir est alors réduit). La femme devient une victime de la brutalité masculine puisque celles-ci sont réduites à une nature faible, soumise et passible. Les femmes développaient de plus en plus de connaissances au milieu médical et transmettaient ces savoirs, ce qui effrayait l’État. Ces femmes se feront alors appelées sorcières et nous verrons apparaître la lutte de pouvoir entre l’Église et l’État.

La sorcellerie est d’abord un crime de lèse-majesté divine et que les juges sont amenés à se positionner sur des questions de dogme. On passe alors de la condamnation morale à la judiciarisation des crimes d’hérésies. C’est un pouvoir absolu qui se fait mettre en place reposant sur la foi plutôt que sur la loi ainsi que sur une conception de la vérité impliquant la parole du Dieu plutôt que la capacité  de l’humain à raisonner par lui-même. 

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