En lisant la leçon « Circé et Médée ne sont pas des sorcières », je n’ai pu m’empêcher de constater que ce paradoxe entre la femme douce et naïve puis l’autre vicieuse et séductrice a évolué dans une forme plus contemporaine et continue d’enfermer les femmes dans des attentes irréalisables.

L’un de ces paradoxes est celui du complexe de la Madone et la Putain, qui implique qu’une femme est soit pure et non-désirable ou débridée et dépourvue de respect pour elle-même, sans possibilité d’entre deux harmonieux. Selon le sociologue Michel Bian, « cette difficulté à entrelacer le « maternel » et le « féminin » cette difficulté tiendrait en partie à la tradition judéo-chrétienne, ancrée en nous, malgré nous, depuis des siècles. En scindant la femme en deux icônes antagonistes – Marie la douce, la pure et Ève la corruptrice –, la tradition judéo-chrétienne nous a toujours enseigné que bonheurs sexuel et maternel étaient antinomiques. »

Qu’il soit question de l’Antiquité, l’Inquisition ou du 21e siècle, ces critiques contradictoires de l’identité féminine sont des prisons morales où les femmes ne peuvent sortir que perdantes.

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