Les sorcières, primordialement surnommées les »magiciennes » lors de l’antiquité, étaient des femmes »chamanes » qui pouvaient communiquer avec la nature ; communiquer avec celle-ci et en invoquer les esprits relatifs. Ces femmes vénéraient les deux grands esprits de lumière, la Lune et le Soleil. Les magiciennes effrayaient les hommes. En effet, ceux-ci craignaient les magiciennes dûes à leur pouvoir…
Le bien et le mal
Alors que les religions païennes toléraient, voire vénéraient la sorcellerie, la religion chrétienne s’y opposait fermement. Dans la Bible, la sorcellerie est condamnée par Moïse. Quand Saül en consulte une pour parler à un mort, les mots de la Bible sont clairs : « Tu ne laisseras point vivre la magicienne […] Celui qui offre des sacrifices à d’autres dieux que l’Eternel seul sera voué à l’extermination. » (Exode 22 : 18-20).
La sorcellerie et tout ce qui n’était pas explicable de façon rationnelle, il faut se le rappeler, était associé au diable et au mal. En suivant ce procédé, tout ce qui était relatif aux sorcières, devait être éliminé. Ces mêmes magiciennes se feront donc surnommées les sorcières un peu plus tard et leur perception sera salie et beaucoup plus négative avec l’immersion du christianisme. À cette époque, nous pouvions être considérées comme des sorcières par de simples actions : dénoncer un voisin, ne pas se confondre au patriarcat ou au modèle familial de l’époque. Les persécutions se font primordialement au sein des femmes veuves, des célibataires, les vielles femmes ; toutes celles qui pourraient ne pas être utile dans le pouvoir partiarcal. En terme d’explication, nous disions donc que ces femmes étaient des sorcières afin de pardonner leurs actions d’injustices imposées aux femmes et d’offrir un sens à ces tortures. Les pendaisons et les crémations étaient exécutées dans l’espace public en reflétant un effet disciplinaire sur les autres femmes, les mettant alors dans un climat de vie de peur.
« Innocent j’ai été jeté en prison, innocent j’ai été torturé, innocent je vais à la mort. Car quiconque entre dans la prison des sorciers doit devenir un sorcier ou être torturé jusqu’à ce qu’il invente quelque chose à confesser… ».
Avec cette représentation négative d’antan, nous nous retrouvons aujourd’hui à un effet de mode immense ; les sorcières étant d’un côté représentées avec leur allure ignoble et leur méchanceté, notamment dans les contes et les films pour enfants, comme dans Blanche Neige, la Belle au Bois dormant ou même Hansel et Gretel, et par d’autre un costume sexualisé de la belle sorcière, ou même la »méchante sorcière sexy ».
Les sorcières, ayant donc été une image salie de ces chamanes autrement pensées, se sont alors transormées en une image puissante du féminisme. En effet, celles-ci se sont rebellées premièrement dans le christianisme en »refusant » de se conformer au modèle patriarcat, ensuite en contestant les tortures qui étaient exécutées puis aujourd’hui, a titre de groupes féministes se déguisant pour dénoncer un comportement ou une injustice.
Avons-nous raison de dire que la sorcière pourrait être un modèle parfait de représentation du féminisme ou devons-nous refuter cette idée ?