Sommes-nous sur le chemin de la réconciliation? Très franchement, je ne crois pas que nous ayons encore mis le pied sur la route en question. J’ai l’impression que le système d’éducation canadien cherche à effacer ses méfaits passés en ignorant complètement les atrocités commises aux communautés. Pensons-y un peu : qu’apprenons-nous vraiment sur les Premières Nations, du primaire au secondaire? Qu’ils vivaient dans des maisons longues ou des wigwams? Qu’ils cultivaient du maïs, de la courge et de l’haricot? Qu’ils étaient des chasseurs cueilleurs? Oui, nous apprenons tout cela. Mais qu’en est-il de l’héritage des colonisateurs? Qu’en est-il des enfants autochtones arrachés des bras de leurs parents? Qu’en est-il de la plaie que nous avons affligée sur cette communauté? Des sujets ô combien plus importants à discuter pour reconnaître les démons qui les tourmentent encore à ce jour.
Je ne crois pas en une quelconque réconciliation si nous refusons de reconnaître nos torts. Quelques mots d’excuses, un peu d’argent et une poignée de mains dans une salle d’assemblée n’effacera pas les dommages causés à ces peuples. Ce qui est fait est fait et ne pourra jamais être effacé. Ça, le gouvernement ne semble pas vouloir l’admettre. Il faut apprendre, se renseigner, s’éduquer sur notre passé – le bon comme le mauvais. Prendre connaissance de nos fautes pour ne jamais les répéter. Comprendre le tort qui a été causé pour savoir comment s’en excuser. La guérison est longue et difficile, car la cicatrice laissée par le passé est profonde. Peut-être ne guérira-t-elle jamais. Elle restera à jamais là, peut-être de plus en plus discrète, mais toujours présente. La réconciliation se fera lorsque ceux que nous avons blessés nous accorderont leur pardon. Il n’est pas à nous de décider à leur place si nous avons été pardonnés.