Journal de bord 1:

Les textes de Michel Walzer et de Charles Larmore m’ont permis de faire un lien entre le communautarisme et le libéralisme dans notre société. Voici quelques citations de Charles Larmore qui m’ont marquée :

« Comme toute tradition de pensée, le libéralisme est marqué tant par les débats qui opposent ses partisans que par les désaccords qui l’opposent à ses adversaires. »

« Le libéralisme tente de définir ce qu’est la vie bonne, mais il est plus pertinent de souligner que la question de savoir si l’on peut établir une hiérarchie entre les différentes formes de bien et, si oui, laquelle est une des questions qui suscitent maintes formes de désaccord raisonnable. »

« Il est nécessaire de concevoir des principes politiques qui expriment une certaine idée du bien commun. Pourtant cette conception morale doit être moins compréhensive que ces différentes idées de la vie bonne sur les- quelles les êtres raisonnables ne s’accordent pas. »

« A condition que nous tenions compte de ces deux réserves, la « neutralité » est sans doute ce qui décrira le mieux la conception morale minimale du libéralisme. »

Michel Walzer, pour sa part, croit que le communautarisme oppose l’idée du libéralisme :

« Le problème de la critique communautarienne aujourd’hui- je ne suis pas le premier à le souligner – est qu’elle oppose au libéralisme deux arguments différents, et profondément contradictoires. Le premier s’attaque essentiellement à la pratique libérale, le second vise avant tout la théorie libérale, mais ils ne peuvent être vrais en même temps. Il se pourrait que chacun soit partiellement juste – c’est bien cette validité partielle que je vais souligner – mais chaque argument, dans la mesure même où il est correct, sape la valeur de l’autre. »

« Chaque individu s’imagine être absolument libre, désengagé et seul. Puis il entre dans la société et en accepte les obligations, uniquement dans le but de minimiser les risques qu’il court. Son but est la sécurité, et la sécurité, comme l’écrit Marx, est «l’assurance de son égoïsme». Et tel qu’il s’imagine, tel il est réellement, c’est-à-dire un individu séparé de la communauté, replié sur lui-même, entièrement préoccupé de ses intérêts personnels et agissant selon sa fantaisie privée ( … ) Le seul lien entre les hommes est la nécessité naturelle, le besoin et l’intérêt privé. »

 « Dans une société libérale, les hommes et les femmes n’ont plus accès à une culture morale unique qui leur permettrait d’apprendre comment vivre (MacIntyre, 1981, chap. II et XVII). Il n’y a ni consensus ni débat public sur la nature même de la vie bonne, d’où le triomphe du caprice personnel, mis en évidence, par exemple, dans l’existentialisme sartrien, qui est le reflet idéologique du caractère capricieux de la vie quotidienne. »

« Selon le raisonnement des auteurs de Habits oJ the Heart, la thétorique libérale limite notre compréhension des habitudes de notre propre cœur, et ne nous fournit pas les moyens de formuler les convictions qui nous constituent en tant qu’individus et qui nous lient à d’autres personnes à l’intérieur d’une communauté. »

« L’idéologie libérale du séparatisme ne peut nous enlever notre qualité de personne ni nos liens ; ce dont elle nous prive, c’est de la conscience que nous avons de notre personne et de nos liens. »

Journal de bord 2:

Ma lecture des textes de James C. Scott, m’a beaucoup apporté dans l’évolution de ma compréhension au niveau du sujet traitant le rapport entre un dominant et un dominé. J’ai pu faire un lien étroit entre les des esclaves dans le temps et les inégalités sociales actuelles. Il est essentiel de spécifier que, pour moi, l’idée du pouvoir et de la soumission ne sont que des idées fictives crées de toutes pièces par l’homme. L’image théâtrale dans ces termes m’a permis de mettre en évidence ma pensée initial. Évidemment, un esclave d’hier ne pouvait pas se prononcer à une conversation entre Blancs. La personne dominée retient, contre son gré, de partager sa vision, par peur de recevoir des représailles. Bien sûr, l’opinion du dominé est certainement aussi valide que celle du dominant, mais ce n’est pas le cas dans leur mentalité. Le dominé, conscient de son intelligence, garde le silence. Il joue le jeu, comme un acteur dans une pièce de théâtre. Un théâtre très convaincant, tout en étant faux. D’où vient l’expression « Quand tu veux découvrir la vérité, joue à l’idiot. »  Ce que je trouve intéressant ici, c’est de se demander pourquoi l’esclave savait-il qu’il joue un rôle, et le dominant était, pour sa part, convaincu qu’il avait raison. Je suis persuadé que certains d’entre eux savaient pertinemment que l’homme noir était tout aussi intelligent, mais qu’ils ne le disaient pas, par peur de se faire juger, traiter de fou et tuer.

Ce silence a développé une énorme colère et une envie palpable de vengeance intérieur chez les subordonnés au fil du temps. Ça ne pouvait plus durer ainsi. L’art fut le moyen le plus efficace afin de briser le silence. Parmi ces formes d’art se trouvait la musique, un moyen efficace pour passer leur message et de rejoindre toutes classes de population. Toutefois, c’était un jeu dangereux. Il ne fallait pas avoir un discours politique trop direct, car cela pouvait engendrer des persécutions. Ceux-ci s’arrangeaient donc pour être subtil dans leur propos. C’est ce qu’on appelle le « texte caché ». L’expression des sympathies politiques des individus était plus souvent oblique, symbolique, et trop indéfinie pour avoir des problèmes. Les dominés ont fait recours à de nombreuses stratégies subtiles afin d’insinuer leur résistance dans le texte public. Celles-ci démontrent une maitrise et une confiance en soi telle, que les ‘’supérieurs’’ l’ont conçu comme une menace, une ruse et une tromperie. L’anonymat fut l’une de ces techniques les plus puissantes. Le fait de cacher son identité et de se déguiser faisait en sorte que la peur était dissipée, puisqu’ils ne pouvaient pas être retrouvés et donc recevoir de représailles. Une autre technique fut l’euphémisme, le fait de voiler leur message en utilisant le sarcasme, le marmonnement, le soupir, le silence au bon moment et les regards. En exagérant leur obéissance jusqu’à la moquerie, le dominant se voyant donc incapable de punir l’interlocuteur. Ces techniques, encore d’actualité, sont des techniques profondément puissantes, puisqu’elles touchent directement les émotions de l’auditeur.

Le musique hip-hop est donc, d’après moi, l’une des plus grandes formes d’antiracisme existante et c’est pour cela que j’ai autant de respect pour les artistes engagés. Reste à ne pas généralisé le style de musique hip-hop a un seul message, puisque ce serait mentir. Certains artistes ont de bons messages à faire passer, et d’autres non. Certains ont une mentalité très arriéristes et misogynes de la femme. D’autres préfèrent parler de leur acquisitions(argent,voiture,bijoux). D’autres adorent parler de leur mode de vie tel que la drogue. Il est intéressant de se demander en quoi ces sujets ont rapport avec le racisme systémique. Je crois que ces gens ont vécus tellement de haine envers leur  »dominants » qu’ils tentent simplement de prouver à la population qu’ils sont maintenant riches et qu’ils nous dominent. Il faut donc faire la différence entre le rap « gangster » et le rap engagé. Pour mieux comprendre ce qu’est le rap engagé, voici un documentaire fort pertinent :

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