
» La sorcière n’a ni père, ni mère ni fils, ni époux, ni famille. C’est un monstre, un aérolithe venu on ne sait d’où. Qui oserait, grand Dieu ! en approcher ?
Où est-elle ? Aux lieux impossibles, dans la forêt des ronces, sur la lande où l’épine, le chardon emmêlés, ne permettent pas le passage. La nuit, sous quelque vieux dolmen. Si on l’y trouve, elle est encore isolée par l’horreur commune ; elle a autour comme un cercle de feu. Qui le croira pourtant ? C’est une femme encore. Même cette vie terrible presse et tend son ressort de femme, l’électricité féminine […] » Jules Michelet (1798-1874), La sorcière.
« Dans le monothéisme, la perte du sang menstruel est perçue comme une blessure immonde. »
-Le sang de la femme serait à l’origine de toutes les malédictions et prédisposerait donc toutes les filles d’Eve à devenir des suppôts de Satan.
Sorcière -> Femme -> Magie noire -> Satan -> Sacrifice -> Impure -> Sang -> Pas d’âme -> Religion ->Rituel
(Une sorcière représente une femme cruelle.) Pourquoi une femme?
« Dans les mentalités patriarcales la destination de la femme étant d’être dominée et possédée par un homme, la pérennitéde la virginité n’est acceptée que si elle est consacrée à un dieu. »
« Les vierges que l’homme n’a pas maîtrisées, les vielles femmes qui ont échappé à son pouvoir sont, plus facilement que les autres, regardées comme des sorcières…La malédiction est dans leur chair ».
La figure de la sorcière n’est pas seulement une figure que nous voyons dans les livre ou dans les films. « Même si nous savons aujourd’hui que la condition des femmes dans le passé connut bien des variantes en fonction des régions, il n’en reste pas moins que généralement les femmes n’étaient pas reconnues comme des sujets de droit. Les lois instituées par les hommes tenaient les femmes sous tutelle juridique, les faisant passer de la domination du père ou des frères à celle d’un époux qu’elles avaient rarement choisi. »