
Lorsque l’on discute des évènements autour de la frénésie des sorcières, on peut être tenté de pointer du doigt l’ignorance que faisaient preuve les croyants et particulièrement les accusateurs. Il faut toute fois remettre les choses dans leur contexte pour avoir une idée claire de la situation. Il ne s’agit pas ici d’excuser les actes qui ont été commis sur ces innocentes femmes, bien au contraire, mais de montrer l’inévitabilité de ceux-ci dans le context passé et comment cela caractérise les dites » sorcières » de l’époque.
Il est bien connu que l’éducation n’était, jadis, pas à la porté de tous, bien loin de là. Seule une poignée d’individus en avait le privilège, la majorité de ses individus formaient la haute société qui eut ne représentaient qu’une infirme partie de la population. Étant privé de cette éducation, la majorité s’en remettaient aux jugements de la masse, l’opinion publique, bien souvent influencés par la minorité éduquée. Les croyants étaient friant de cette culture de la confiance aveugle, encourageaient leurs adeptes à se comporter comme ils le commandaient sous prétextes de sécurité et de devoirs divin.
Menant ainsi la foule par le bout du nez, les personnes composant la haute société pouvaient facilement faire valoir leur propres idéologies ( qui ne bénéfissiaient qu’à eux-même ) à leur guise. Ainsi est née la frénésie autour du mythe de la sorcière.
« C’étaient beaucoup les veuves, les célibataires, les femmes qui n’étaient pas sous le contrôle d’un homme en fait. C’étaient aussi les vieilles femmes et beaucoup d’entre elles ont été brûlées à l’époque. La vieille femme, c’est aussi la femme qui n’est plus utile pour le pouvoir patriarcal. Elle a perdu sa force de travail souvent, elle ne peut plus faire d’enfants, elle n’est plus considérée comme agréable à regarder. Si vous parliez de travers à votre voisin, il pouvait vous dénoncer pour sorcellerie. Donc c’était une époque où on tolérait moins que les femmes parlent haut et fort et donnent leur avis franchement. »
Mona Chollet
Voyant des femmes, des êtres qui devaient systématiquement être soumis que ce soit aux hommes ou à l’église, défier, ignorer ou même transgresser des normes établies depuis des siècles, les fervents croyants ne pouvaient que réagir. Poussés par la colère dûe à la désobéissance et à cette peur du changement, ils s’empressaient d’accuser tous ceux qu’ils le souhaitent de ‘sorcières’. En stigmatisant les comportements hors normes et en les condamnants de ‘maléfiques’ , ils réussissaient à gagner la confiance de la masse et à les faire agir par la peur. En installant un climat saturé d’insertitudes, les personnes tentées de désobéir se ravisaient et ceux qui le faisaient malgré tout étaient publiquement punis pour cet acte.
C’est ainsi qu’une population entière se met à brûler les siens sur des bûcher pour la simple raison qu’ils ne faisaient pas partis de la norme. Par naîvetée, par incompréhension, mais surtout par peur.