Malgré l’avancée de la science moderne, il y a dichotomie entre le développement de la rationalité et la persécution des minorités issues de l’hérésie.  Même si cela semble étonnant, cette sorte de paradoxe est encore d’actualité, notamment en ce qui concerne les avancées féministes actuelles et l’apprentissage de normes auxquels nous devons nous plier.

Le mouvement Me too, ayant été essentiellement popularisé en 2017, a apporté une certaine libération de la voix des femmes par rapport aux violences sexuelles. Plus récemment, la vague de dénonciation de juillet dernier au Québec (surtout à Montréal) portait sur les inconduites sexuelles de certains artistes et certaines personnalités publiques. Ces mouvements ont aidé à la création d’un imaginaire collectif favorisant la compréhension des conditions féminines quant à l’expérience commune des violences sexuelles. Malgré cette soi-disant avancée, les réseaux sociaux, principaux outils de ces mouvements de dénonciations, sont sources de problèmes quant à la représentation du corps féminin (bodyshaming & slutshaming), se transformant en couteaux à double tranchant. Ainsi, même si les dénonciations prennent de l’ampleur et permettent aux victimes d’aller chercher de l’aide, le corps des femmes est encore hypersexualisé et sujet au jugement. De manière générale, le bodyshaming et le slutshaming mettent en contradiction les deux images opposées de la femmes, dans le sens que l’une ne convient pas à l’idéal que l’on s’est construit et l’autre représente un idéal malsain habituellement vu comme imbus de lui-même. Cette contradiction peut s’apparenter aux images de la sorcière soit incroyablement hideuse, soit femme fatale séductrice et aguicheuse, qui ne conviennent ni l’une ni l’autre à l’image normative de la femme. 

Malgré les avancées que l’on peut faire, il semble toujours y avoir une force de contre-courant, ne nous libérant jamais entièrement des possibles obstacles. Il en est de même pour la question d’inclusion des minorités culturelles et pour la marginalisation de groupes divergents de la norme apprise. Un pas en avant, deux pas en arrière; la progression et le changement ne sont jamais accueillis à bras pleinement ouverts.

(Juliette BC, Mohamed B., Maude C., Camille D., Saru)

Image : Seated woman in underwear, Egon Schiele (1917)

One Reply to “L’impossibilité du possible”

  1. Cette très intéressante discussion montre clairement qu’il est difficile de comprendre pourquoi les avancées de la science ne se traduisent pas par des avancées d’ordre social en lien avec l’égalité et la justice. Nos autrices: Cholet, Le Bras-Choppard, Arnould et Federici, proposent des pistes de réflexion qu’il serait intéressant de suivre : transfert de la lutte des pouvoirs, assujettissement par la loi, objectivation, identification de la femme et de la Nature, rationalisation capitaliste etc.

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