Idées de départ:
La place des femmes autochtones dans le discours par la littérature.
Le couple vs le colon et le colonisé? prendre comme un couple, récit littéraire, violence conjugale, etc.

Ma sensibilisation au sujet
Les cultures autochtones m’ont toujours fascinées depuis mon enfance. Mes grands-parents se sont rencontrés alors qu’ils enseignaient les mathématiques et la menuiserie aux Inuits du village de Poste-de-la-baleine, aujourd’hui appelé Kuujjuarapik, situé au Nunavik. Ma mère a donc passé les deux premières années de sa vie dans le grand nord québécois à se faire garder par des femmes Inuit, à se faire protéger dans son traîneau par des chiens et à se promener en motoneige. Elle a toujours montré un grand respect pour les communautés autochtones et elle est très consciencieuse quant aux enjeux qui les touchent. Elle a participé à quelques stages de ressourcement de l’organisation Kina8at, qui signifie ensemble. L’objectif est de créer un espace de partage entre les autochtones et les allochtones. Elle a participé à des tentes de sudation, aussi appelé « matato », et elle a appris à faire du perlage. Ma mère a un fort côté spirituel et elle connecte beaucoup avec la spiritualité autochtone, particulièrement quant au lien de l’humain avec la nature et les autres animaux. Son parcours professionnel l’a amené à travailler aujourd’hui comme fonctionnaire fédérale pour le ministère Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada. Elle m’a beaucoup sensibilisé à la question des communautés autochtones et à la véritable histoire du Québec. À mon retour du MAC, j’ai appris qu’elle avait déjà rencontré Alanis Obomsawin et elle m’a partagé à quel point elle est une femme incroyable. Elle a également été inspirée dans le cadre de son travail par les réalisations de Murray Sinclair que nous avons pu voir dans un des extraits de film d’Alanis Obomsawin. Nous avons parlé dans le cours d’appropriation culturelle et de parler à la place des communautés autochtones et en écrivant le parcours de ma mère, je me suis demandée si certains pourraient percevoir son intérêt comme cela. Toutefois, j’en suis venue à la conclusion dans ma réflexion que je pense qu’il faut célébrer les cultures autochtones et s’y intéresser. L’histoire coloniale a aboutit à aujourd’hui et fait en sorte que les blancs côtoient les autochtones qui ont été contraint de se conformer à leur culture de peine et de misère. Ne serait-il pas temps pour les blancs cette fois d’accepter et de valoriser les cultures autochtones afin qu’elles aient leur place sur leur territoire?

Cours de littérature autochtone
Mon quatrième cours de littérature a pris la forme d’un cours sur les littératures autochtones. Ainsi, j’ai pu analyser les questions autochtones sous plusieurs angles au travers de l’art et de divers auteurs.
Appréciation de ma visite du musée Mccord Stewart dans le cadre de mon cours de français 4 qui a porté sur les littératures autochtones à la session d’hiver 2024:
La visite du musée m’a ouvert les yeux quant aux rapports hommes-femmes chez les autochtones. On peut voir qu’il y a du respect entre les deux genres, ce qui n’incarne pas nécessairement l’histoire européenne. Un témoignage de Lizzie Irniq dans la première partie de l’exposition m’a particulièrement marqué. Elle explique que c’étaient les femmes dans sa nation qui confectionnaient le revêtement des kayaks et que pendant ce temps, les hommes s’occupaient des enfants. Ils n’hésitaient pas à aider les femmes dans leur tâche. J’ai trouvé ce renversement des rôles dit « traditionnels » très fascinant. Dans nos sociétés occidentales, nous avons l’image de l’homme pourvoyeur qui s’attarde aux travaux manuels et de la femme ménagère qui s’occupe de l’habitat et des enfants. Si on se fie à l’histoire occidentale jusqu’au 20e siècle, j’ai peine à imaginer un homme blanc à ce moment piler sur sa virilité pour prendre soin de ses enfants alors que sa femme travaille. En parallèle avec cette remarque, dans l’épisode « Autochtones » de l’émission Rire sans tabous, une participante de l’émission témoigne des abus sexuels qu’elle a vécue. Le participant Jimmy Papatie, un ancien chef de la communauté Kitcisakik, vient lui demander pardon pour tous les torts que les hommes ont causé à leurs femmes et à leurs enfants. Il affirme que même s’il n’est pas l’auteur de ses abus, il représente un homme et tient donc à s’excuser auprès d’elle. J’ai trouvé ce moment extrêmement touchant et fascinant à cause de toute l’humilité que ça lui a pris pour intervenir d’une telle façon. La division des rôles de genre chez les Autochtones ne me semble pas construite autour de la misogynie et de la supposée infériorité naturelle de la femme, mais plutôt sur une logique utile au fonctionnement de la communauté. Je suis captivée par le rapport des autochtones aux femmes et j’aurais aimé que les occidentaux en prennent exemple.

Reconnaissance du territoire
Recherche sur la nation autochtone de ma région et l’histoire de son territoire que nous avons effectué dans le cadre du cours de littérature autochtone:
Pour ce qui est de la région de la Montérégie, le peuple Mohawk (Kanien’kehà:ka) a longtemps habité le territoire et est toujours habité par trois communautés, Kahnawake, Akwesasne et Kanesatake. Cette région a été un fort lieu d’échange et de transit (tourisme autochtone, s.d.). Les Mohawks faisaient parties à l’époque de la Confédération des Cinq-Nations avec d’autres nations iroquoises. Ils se différenciaient des autres par leur tendance matrilinéaire. C’étaient donc les femmes qui transmettaient la parenté et les valeurs (gouvernement du Québec, s.d.). De manière plus précise, la ville où je réside, Boucherville, a aussi été habitée autrefois par les Mohawks. Un campement Iroquois a été découvert lors d’une fouille archéologique en 1999 sur l’île Grosbois dans les îles de Boucherville (site de la ville de Boucherville, s.d.). Le peuple de la première nation a habité ce campement saisonnier entre les années -500 et 1500. En 1667, Pierre Boucher a « fondé » Boucherville et l’île s’est alors vu dédiée à l’agriculture en 1680 (SEPAQ, s.d.). Peu de temps après, les habitants de la ville ont fait construire une palissade fortifiée près du fleuve pour protéger la municipalité des attaques des Iroquois (Fortin, A., 2016, p.97). Aujourd’hui, les reconstitutions d’un campement de la première nation et d’une maison longue ont été installées sur l’île et sont vues par de nombreux visiteurs chaque année (site de la ville de Boucherville, s.d.).
J’avais trouvé très intéressant de faire cette recherche. Je n’avais jamais vraiment réfléchi à l’histoire de ma petite ville. Dans les livres d’histoire on entend parler de la fondation de la ville de Québec et de Montréal, mais je n’avais étrangement pas réalisé que cette histoire s’était aussi déroulée là où je vis aujourd’hui. Je ressentais un certain détachement quant à la question autochtone étant plus jeune, puisque je ne voyais pas le rapport avec ma ville. Mais en faisant cette recherche, j’ai réellement été sensibilisée à la question des territoires autochtones et de la conquête. Dans le cadre du cours, on a également été amené à réfléchir à la décolonisation de nos imaginaires. On a repensé plusieurs mots comme réserve et découverte. On a pu voir tout le poids de l’histoire coloniale derrière ces mots et nos manières de penser. Je pense que c’est une approche essentielle à la reconnaissance et à l’écoute pour penser la décolonisation.

Appréciation des activités
Le Mont-Royal:
J’ai été agréablement surprise par notre cours en nature. Je partais sans attente et je me suis surprise à y être plus intéressée que ce à quoi je m’attendais. On ne prend jamais le temps d’observer et surtout d’apprécier la nature qui nous entoure, peut-être faute de la ville et du niveau de transformation que nous lui avons fait subir. J’ai beaucoup aimé prendre ce moment pour tout simplement observer les roches. Pendant un court instant, il n’y avait plus de distractions, de stress et de bruit. Juste les roches, ces entités immobiles, dures et impressionnantes. Juste le fait qu’elles existent me fascine. Un arbre qui pousse a plus de sens logique pour moi qu’une roche. Je n’arrive pas à comprendre sa formation et le nombre de temps que sa création a pu prendre. Ça semble un peu idiot, mais ce que j’ai aimé le plus des roches, c’est que la roche n’attend rien de moi. Elle n’a pas besoin que je comprenne comment elle est arrivée là et elle n’a pas besoin que j’aime la regarder ou que j’en prenne soin. Elle n’a pas besoin de ma pitié et de mon empathie. Ce fut donc un moment très ressourçant, même si j’ai pu une fois de plus réaliser tout ce que l’humain a fait subir à la nature pour qu’elle lui convienne. Nous avons un si fort besoin de domestiquer. Nous ne pouvons pas juste apprendre à vivre avec la nature comme elle est. Il faut qu’elle soit comme nous la souhaitons, pas naturelle. C’est surprenant de voir la beauté de la nature et tout ce qu’elle peut nous apporter en retour si on en prend soin. Au lieu de cela, on exploite, on aménage artificiellement et on lui prend plus que ce qu’elle peut nous donner. Durant l’activité, on ne lui demandait rien, on ne faisait que l’apprécier et se désoler quant à l’allure que les humains lui ont donné.
La visite au MAC:
J’ai beaucoup apprécié la façon dont était montée l’exposition. Elle permettait de vraiment voir la carrière et la vie d’Alanis Obomsawin et surtout ses luttes. On a pu découvrir une femme extraordinaire et forte qui a donné le micro a plusieurs personnes qui n’arrivait pas à l’avoir. J’ai particulièrement été fascinée par les dessins d’enfants qui mélangeaient la vie autochtone du nord et les coutumes chrétiennes de la fête de noël. Leurs récits n’étaient pas si loin de ce que je vivais dans mon enfance lors du temps des fêtes. Ça m’a fait réaliser à quel point nous sommes plus proches des autochtones que nous le pensons. Je trouve tout de même plutôt triste de constater ces ressemblances, surtout en ce qui à trait à la culture. Je me suis demandé à quel point leurs coutumes seraient différentes si on n’avait pas essayé de les assimiler dans l’histoire et qu’on avait accepté le fait qu’ils avaient déjà une culture propre à eux et à leur histoire. Une culture qui n’auraient jamais dû avoir de lien avec l’histoire de l’Occident et avec la religion du blanc.
Réflexion sur la question des enjeux autochtones:
Le cours de littérature autochtone m’a vraiment permis de cerner toutes les erreurs de l’éducation à l’histoire du Québec. Lorsqu’on est jeune et loin d’avoir un sens critique assez développé, on a tendance a croire tout ce qu’on nous enseigne sans se demander les biais derrière et chercher à cerner s’il s’agit réellement de la réalité. Je croyais connaître l’histoire coloniale et les nombreuses agressions qui ont été posées sur les communautés autochtones, mais j’ai rapidement réalisé qu’on n’avait survolé dans les cours d’histoire qu’une infime partie de toutes les souffrances qui ont été infligées. J’ai trouvé cela complètement horrible qu’on puisse passer des heures à nous parler de la Deuxième guerre mondiale et sur tous les génocides que l’Allemagne nazi a orchestrée, mais si peu de temps sur le colonialisme et sur le génocide qui s’est produit sur les terres que nous habitons et ce depuis pas si longtemps. Déjà, on nous présente la DÉCOUVERTE de l’Amérique, comme si les Français avaient découvert une nouvelle invention propre à eux. Il faut parler de conquête et d’inhumanité selon moi si l’on veut penser la reconnaissance de l’histoire. Ainsi, j’ai adoré le cours de littérature autochtone avec Ariane Langlois. Elle permet de corriger les erreurs session après session auprès de jeunes qui vont transformer la société de demain. Ce cours est nécessaire pour réellement reconnaître, raconter la vérité et penser réconciliation. Il m’a permis d’entendre et d’écouter les voix d’autochtones qui ont soif de changement et qui se battent pour leurs ancêtres et pour les futures générations. J’ai pu avoir espoir grâce aux Joséphine Bacon de ce monde qui transportent leur message dans leur art d’une façon impressionnante.