Analyse du morceau You Can’t Be Neutral on a Moving Train de Vinnie Paz, en regard de la culture Hip-Hop et de son impacte multi-facette dans notre société.
Vinnie Paz
Né en Italie en 1977, Vincenzo Luvineri immigre aux États-Unis, à Philadelphie, pendant sa jeunesse. Pour contexte, la ville de Philadelphie compte presque la moitié de sa population comme étant Afro-Américaine, 45% Euro-Américaine, et seulement 10% Hispanique. Dans les années 60, le climat de violence à pris de l’ampleur suite à des émeutes raciales, au moment où les États-Unis étaient dans l’action du mouvement américains des droits civiques. Situé à seulement 130 km de là, New York vit en simultané les mêmes frictions sociales issue d’injustices raciales, comme le reste du pays. Encore aujourd’hui, Philadelphie reste une ville dans les plus dangereuses des États-Unis et son seuil de pauvreté est deux fois plus bas que la moyenne dans le reste de la Pennsylvanie. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Philadelphie)
Dans les grandes lignes, ont peut considérer ce lieu comme sujet à un climat de tension et qui a possiblement influencé culturellement le discours de Vinnie Paz.
Vinnie Paz commence à être actif sur la scène rap au début des années 90. Il est co-fondateur du groupe Jedi Mind Tricks et publie officiellement sont premier album solo en 2010, Season of the Assassin, qui est déjà teinté de références et mentions culturelles assez riches et accusatrices.
You Can’t Be Neutral on a Moving Train fait parti du deuxième album de l’artiste, God of the Serengeti, Publié en 2012

Extraits essentiels du morceau
- I will hold my silence
Like a weapon in my hand
If I used it I would murder myself
You could never understand - Hatred, contempt, a pity of patronization
That’s the cornerstone of everything
Racism based in - The African had a more advanced civilization
Black was slave, master was white
Rationalization fifty million dead - Slavery grew as the plantation system grew
The reason for that’s kinda easily traceable
Society of helpless dependence was capable
Of saying, « Fuck a slave master! You’re
In slavery too! » - If people would listen
Then they can maybe break the
Complex chain of oppression
Tyranny is tyranny, but that’s a concession - But the women
They was treated like that of possessions
Black women had it worse
’cause they was abused
That’s the white justification - For printin’ and distributin’
Leaflets ’cause they was helpin’ ya
He was indicted, tried and then found guilty
And spent six months in jail
Don’t that sound silly?
Had his freedom taken away by his own nation
But there’s a lesson
Do not submit to intimidation
The act still exists today and
This shit is real - Your government does not care about you
The people in power do not care about you
Understand that! Power to the people! - You get high on war « We won! We won! » and
Then you look down on the ground again
And you need another fix
You need another war why do you think
We’ve had war after war after
War after war? Every war, they say: « This
Is the end this is the last
War » - What you learn is that
Wars are always accompanied
By lies wars are always
Accompanied by deception
L’origine du titre de la chanson
Le titre » You Can’t Be Neutral on a Moving Train » fait référence à un livre d’Howard Zinn, qui, en résumé : »was a participant in and chronicler of some of the landmark struggles for racial and economic justice in U.S. history. In his memoir, You Can’t Be Neutral on a Moving Train, reflects on more than thirty years of fighting for social change », selon la Beacon Press.
Le discours du livre s’en tient à la conclusion que par l’effort de petits gestes collectif on peut bouger des montagnes et faire changer le cours de l’histoire tel qu’on la connait.
Selon moi le lien entre ses deux oeuvres est définitivement l’appel de la prise de conscience individuelle et de l’autoéducation afin de mieux se rassembler pour faire front aux injustices sociales.
Hip-Hop et résistance politique
Hip-Hop = un art
L’art a toujours existé dans le but d’exprimer: partager, défendre, interpréter, lutter, interpeller, choquer, émouvoir, confronter, critiquer, contester…
La particularité de ce »système de défense » humain est qu’il est accessible à tous, l’art peut être créer et partager entre tous ceux qui le souhaitent. Il est aussi bien évidemment authentique et sincère, car il est vécu. Selon moi, on véhicule bien plus facilement les émotions par la musique que par la politique. C’est l’avantage du Hip-Hop, comme un levier sur les injustices et les inégalités qui font poids lourds dans notre société. Les systèmes hégémoniques, souvent régit par la rationalité et le droit, fait faux-bond aux minorités et aux particuliers, a se qui est invisible aux institutions.
Le Hip-Hop cherche a briser cette main silencieuse qui l’étouffe, ce qui est possible car ses histoires qui ont besoins d’être conté sont véhiculé par l’art. C’est la porte de sortie afin de pouvoir s’exprimer et induire prise de conscience au public, de faire changer les choses.
Quelques citations d’autres auteurs inspirantes en lien avec le sujet…
« Il est également important de noter que le fait de reconnaître l’existence d’un désaccord raisonnable quant à la nature de la vie bonne n’est pas une forme de scepticisme. On peut toujours croire que l’on a de bonnes raisons d’accepter une certaine conception de ce qui donne un sens à la vie. On peut donc se sentir autorisé à prétendre que ceux qui rejettent une telle conception sont dans l’erreur. Mais il serait quand même idiot de ne pas s’attendre à ce que pareille conception soit contestée au cours d’une discussion calme et précise. La question des conditions dans lesquelles les hommes peuvent néanmoins vivre ensemble au sein d’une association politique a donc été une question essentielle pour la théorie libérale. » Charles Larmore
»Chaque individu s’imagine être absolument libre, désengagé et seul. Puis il entre dans la société et en accepte les obligations, uniquement dans le but de minimiser les risques qu’il court. Son but est la sécurité, et la sécurité, comme l’écrit Marx, est «l’assurance de son égoïsme». Et tel qu’il s’imagine, tel il est réellement, c’est-à-dire un individu séparé de la communauté, replié sur lui-même, entièrement préoccupé de ses intérêts personnels et agissant selon sa fantaisie privée ( … ) Le seul lien entre les hommes est la nécessité naturelle, le besoin et l’intérêt privé » Michael Walzer
»Il suffit d’évoquer l’autoportrait de l’individu constitué uniquement par son désir obstiné, libre de tout lien, sans valeur partagée, sans engagement, coutumes ou traditions (sans yeux, sans dents, sans goût, sans rien) pour le discréditer: il y a déjà là absence concrète de toute valeur. Quelle peut être la vie réelle d’un tel individu? Imaginez-le essayant de maximiser ses utilités : pour la société, cela signifie la guerre de tous contre tous, la foire d’empoigne qui nous est familière, où, ainsi que l’écrivait Hobbes, il n’y a «d’autre but, d’autres lauriers que d’être le premier »2[3]. Imaginez-le jouissant de ses droits: la société se réduit à la coexistence de sujets (selves) isolés, car, selon cette première critique, les droits libéraux ont plus à voir avec « l’exit » que la «voix» (cf Hirschman, 1970). Ces droits se concrétisent dans la séparation, le divorce, le retrait, la solitude, la vie privée et l’apathie politique. Enfin, le fait même que la vie de l’individu puisse être décrite en faisant appel à ces deux langages philosophiques (le langage des biens de consommation et celui des droits) démontre mieux encore, selon MacIntyre, l’incohérence du libéralisme : dans une société libérale, les hommes et les femmes n’ont plus accès à une culture morale unique qui leur permettrait d’apprendre comment vivre (MacIntyre, 1981, chap. II et XVII). Il n’y a ni consensus ni débat public sur la nature même de la vie bonne, d’où le triomphe du caprice personnel, mis en évidence, par exemple, dans l’existentialisme sartrien, qui est le reflet idéologique du caractère capricieux de la vie quotidienne. » Michael Walzer
»Nous, libéraux, sommes libres de choisir, et nous avons le droit de choisir ; mais aucun critère, si ce n’est notre interprétation toute personnelle de nos propres désirs et intérêts, ne nous aide à guider nos choix. Nos choix manquent de ce fait de cohérence et de logique. Nous arrivons à peine à nous rappeler ce que nous avons fait la veille ; nous ne pouvons dire avec certitude ce que nous ferons demain. Nous ne pouvons pas correctement rendre compte de nous-mêmes. Nous ne pouvons nous asseoir ensemble pour raconter des histoires intelligibles, et nous ne nous reconnaissons dans les récits que nous lisons que lorsqu’ils sont fragmentés et sans intrigue, des équivalents littéraires de la musique atonale ou de l’art non figuratif. » Michael Walzer
»Pourquoi n’accepterions- nous pas, à la manière libérale habituelle, que la justice procédurale prenne le pas sur toute conception substantielle du bien, puisque, étant donné notre fragmentation, nous ne pouvons nous attendre à nous mettre d’accord sur ce qu’est le bien? Michael Sandel s’interroge: une communauté qui donne la priorité à la justice peut-elle jamais être plus qu’une communauté d’étrangers]? La question est intéressante, mais la question inverse est plus directement pertinente: s’il est vrai que nous sommes une communauté d’étrangers, que pouvons-nous faire d’autre que de donner la priorité à la justice ? » Michael Walzer
. » L’idéologie libérale du séparatisme ne peut nous enlever notre qualité de personne ni nos liens ; ce dont elle nous prive, c’est de la conscience que nous avons de notre personne et de nos liens. Cette dépossession se reflète ensuite dans la politique libérale. Elle explique notre incapacité à former des solidarités solides, des mouvements et des partis stables, qui rendraient nos convictions profondes tangibles et efficaces. Elle explique aussi notre totale dépendance (que Hobbes annonce avec clairvoyance dans Léviathan) à l’égard de l’État central. » Michael Walzer
» plus la disparité est grande entre le pouvoir du dominant et celui du subordonné, et plus ce pouvoir est exercé de manière arbitraire, plus le texte public joué par le subordonné aura un caractère stéréotypé et ritualisé. En d’autres termes, plus le pouvoir est menaçant, plus le masque se fait épais. » James C.Scott
»À court terme, il est de fait dans l’intérêt des subordonnés de proposer une interprétation assez crédible, en disant le texte et en faisant les gestes qui sont attendus d’eux. Par conséquent, le texte public est systématiquement biaisé – sauf en cas de cris – en faveur du scénario et des discours choisis par les dominants. » James C.Scott
»Les relations de pouvoir ne sont, hélas! pas limpides au point que nous puissions aisément déclarer faux ce qui est proclamé ouvertement et vrai ce qui est chuchoté sous le manteau. Il serait tout aussi simpliste de décrire le texte public comme ancré dans le domaine de l’obligation et le texte caché dans celui de la liberté. » James C.Scott
Les paroles telles quelles sont:
Governments lie all the time well
Not just the American
Government, it’s just in the
Nature of governments well, they have
To lie and since they
Don’t represent the people, and so
Since they act against the
Interest of the people
The only way they can hold power is
If they lie to the people
You don’t know what I know
You can’t see the spreading
Stain of deception i am cruel to myself
Things will never be the same
If they told people the truth
They wouldn’t last very long
I will hold my silence
Like a weapon in my hand
If I used it I would murder myself
You could never understand
Columbus came ashore
Greeted with nothin’ but niceness
Sailin’ west in attempt to
Find gold and spices
Dominated by the popes in frenzy for ices
The Catholic church expelled Jews and
Claimed it was righteous
The first man to see land would get a reward
And get a yearly pension for life
Clearly from God
A young sailor saw land, said
« We isn’t far! » columbus lied
Said he saw it the evening before
They touched ground
They were greeted by the Arawak
Columbus had them locked up as
Prisoners in an hour flat
He wanted to find their source of
Gold and that was that
And when they thought that wasn’t fair
Then he stabbed their back
When there was no more gold
He took slaves instead
And left a quarter million
Indians in Haiti dead
The men died in mines, the women died at work
The children died from lack of milk
And they died in the dirt
They were just takin’ advantage
Of a passive people
They were just bein’ the
Savages of massive evil
That’s the church work
That’s the path of massive ego
That’s the blood of Abraham bein’
Stabbed by the steeple
In 1619 they were patiently waitin’
For a ship that carried slaves
That was changin’ the nation
The white man was a cannibal
Prayin’ to Satan
Hatred, contempt, a pity of patronization
That’s the cornerstone of everything
Racism based in
The African had a more advanced civilization
Black was slave, master was white
Rationalization fifty million dead
That’s Western civilization
At first they appeared in the north
And they were helpless in the
Face of superior force
And all of them were chained together
They really was lost
Racism isn’t natural, it’s merely divorce
Before the slave trade
Black was considered distasteful
By the Oxford dictionary
I find it disgraceful
It’s not a natural tendency to
Be bitter and hateful
It’s the natural enemy of
The critical staple
Slavery grew as the plantation system grew
The reason for that’s kinda easily traceable
Society of helpless dependence was capable
Of saying, « Fuck a slave master! You’re
In slavery too! »
Seven slaves were put to
Death for murderin’ Master
Fear of slave revolt had
Them developin’ faster
You a Cataline killer, ineloquent bastard
I would burn the white man
While smellin’ the ashes from time to time
White man was part of the resistance
White indentured servants wanted no
Part of the system
King Philip’s War showed that
If people would listen
Then they can maybe break the
Complex chain of oppression
Tyranny is tyranny, but that’s a concession
But the women
They was treated like that of possessions
Black women had it worse
’cause they was abused
That’s the white justification
The Aryan blues
The next move was to dominate the Mexicans
James Polk dominated them like they
Was next of kin
He sent Colonel Cross to lie to
Them and let them in
Eleven days later his skull was crushed
So message sent
« We take nothing by conquest »
That was the mantra
The military wasn’t human
They was just monsters
Henry David Thoreau refused to pay his taxes
Denounced the Mexican War and
Got locked in shackles
The twentieth century opened
Anger re-emerged
Reality of ordinary life was bein’ heard
Anarchists and feminists came
From factory work
Communism, socialism, seemed to be re-birthed
« War is the health of the
State » is what Bourne said
And if you was born around that time
You was born dead
The Espionage Act had people confused
‘Cause it was double talk
And they ain’t know how it’d be used
Supposedly it was an act against spyin’
Dubois knew that that was bullshit
And they was lyin’
Charles Schenck was arrested in Philadelphia
For printin’ and distributin’
Leaflets ’cause they was helpin’ ya
He was indicted, tried and then found guilty
And spent six months in jail
Don’t that sound silly?
Had his freedom taken away by his own nation
But there’s a lesson
Do not submit to intimidation
The act still exists today and
This shit is real
Supposedly, Kennedy tried to have
That shit appealed
Eugene Debs did ten years for no purpose
He obstructed the recruiting
And enlistment service
The post office started
Takin’ mail privileges
Of magazines who printed anti-war sentiments
A Socialist named Fairchild had it right
He said that, « They can shoot me
But they can’t make me fight! »
They sentenced him to a year in
Jail and that was reckless
Sixty-five thousand men
Conscientious objectors
They were sent to army bases to work there
They were treated sadistically and
Were hurt there
They were strangled with the hemp
Rope till they collapsed
And officers punched they stomach
And they lower back
A garden hose was placed on
They face with a nozzle
About six inches from them
So they couldn’t swallow
The war ended in nineteen
Hundred and eighteen
The government was just tryin’ to
Wipe the slate clean
Hemingway wrote ‘Farewell to Arms’
Dalton Trumbo wrote ‘Johnny Got His Gun’
The war was over
But they didn’t learn they lesson
Twin tactics of control
Reform and repression
The patriotic fervor of war had been invoked
That’s why the country that you live
In is a fuckin’ joke!
You cannot be neutral on a moving train
This is a story about the lies
That your teacher told you
This is real, actual, factual
No lies in the whole record
If you don’t believe me, look it up!
I’m tryin’ to share the shit
That I learned with y’all do the knowledge!
Your government does not care about you
The people in power do not care about you
Understand that! Power to the people!
War is like a fix you know
You get high on war « We won! We won! » and
Then you look down on the ground again
And you need another fix
You need another war why do you think
We’ve had war after war after
War after war? Every war, they say: « This
Is the end this is the last
War » In World War I, they
Said: « This is the war to
End all wars » And then, not long
After that, was World War I I and
Then soon the United States
Was waging war in Korea, and then
Vietnam if you study history
What you learn is that
Wars are always accompanied
By lies wars are always
Accompanied by deception