Dans l’histoire du Hip Hop, on mentionne le Bronx d’où il a émergé. La lutte des communauté afro-américaine et latino-américaine m’a rappelé les communautés des cités françaises, car il me représente plus. Le rap français a réellement émergé vers 1990 avec des groupes comme IAM, NTM et MC Solaar.

Le mouvement prend rapidement de l’ampleur dans les années 1990. Cette décennie voit apparaitre les pionniers du hip-hop français, comme MC SolaarSuprême NTMIAMLionel DAssassinLes Little, Destroy Man, Jhony Go, Soon E MCDee NastySoul SwingEJMSaliha, New Génération Mc, Sens UnikNec Plus UltraMinistère A.M.E.RTout simplement noir1Démocrates DTimide et Sans Complexe, SLEO, D Abuz SystemIdéal J et les Sages Poètes de la rue.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hip-hop_fran%C3%A7ais

Banlieusards – Kery James

Sortie en 2008, Banlieusards de Kery James est une claque pour la société française. Un homme noir originaire de Guadeloupe dénonce sans langue de bois les injustices que subissent les jeunes de cités, notamment appellés banlieusards. Il revendique un peu ce terme qui est habituellement associé à la pauvreté et il en fait un symbole de fierté ainsi que de résilience. Les paroles abordent les injustices sociales, l’importance de l’éducation, et la solidarité entre ces communautés. Critiquant les contradictions de la société française, qui prône l’égalité sans offrir les mêmes chances à tous, Banlieusards inspire et encourage la jeunesse à défier les stéréotypes et à se mobiliser pour le changement.

D’ailleurs, les émeutes et les frictions des jeunes versus la police étaient devenus monnaie courante dans beaucoup de banlieues françaises. Ces actes violents sont le fruit de leurs sentiments blessés. Se sentant marginalisés et ignorés par le système éducatif, le marché du travail et la police, ils perçoivent ces structures comme injustes et indifférentes à leurs réalités. Le manque d’opportunités, de reconnaissance et les contrôles policiers fréquents renforcent leur méfiance, alimentant une frustration profonde. Pour eux, défier les institutions devient une forme d’expression face à un système qui semble les exclure. Cela représente leur manière de protester contre l’injustice et de revendiquer des droits équitables. Sans autres moyens de se faire entendre, certains utilisent ces actes comme un cri de détresse, une tentative de sensibiliser l’opinion publique à leur condition. Leur défiance symbolise leur désir de dignité, d’égalité, et leur volonté d’être reconnus comme des membres à part entière de la société. C’est leur façon d’exprimer leur mécontentement, car ils sentent délaissés.

« L’émeute est une sorte de court-circuit : elle permet en un instant de franchir les obstacles, de devenir un acteur reconnu, même de façon négative, éphémère et illusoire et d’obtenir des « gains » sans pour autant pouvoir contrôler et encore moins négocier ni la reconnaissance ni les bénéfices éventuels. »

https://theconversation.com/pourquoi-les-jeunes-de-cite-defient-les-institutions-199117

La crise identitaire en France reflète un profond malaise social et politique, notamment dans les banlieues. Depuis les années 1980, ces quartiers sont perçus comme des foyers de pauvreté, de chômage et d’exclusion. D’un angle social, les difficultés des banlieues sont désormais vues comme un enjeu identitaire et culturel. Les jeunes des cités, souvent issus de l’immigration, sont confrontés à un rejet de leur identité par une société française qui valorise l’assimilation. Ce phénomène a renforcé une division entre « nous » et « eux », enflammés par les enjeux religieux et culturels. La montée de l’immigration et la stigmatisation des banlieues comme cible du terrorisme ont nourris cette crise identitaire. L’incapacité de résoudre les inégalités sociales et la montée des replis identitaires dans le débat public ont transformé la question des banlieues en un problème majeur, avec des conséquences politiques et sociales profondes.

Au long déclin de la vie politique et associative des quartiers s’est substituée l’emprise de l’islam devenu le principal vecteur d’une identité positive opposant le « nous » des habitants au « vous les Français », bien que la majorité des habitants soient des citoyens français et que tous ne fréquentent pas la mosquée.

https://theconversation.com/la-question-des-banlieues-du-recit-social-a-la-crise-identitaire-49604

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