
Journal d’enquête
RÉFLEXION PERSONNELLE
Le concept de la résistance
Certains ont tendance à croire que la résistance émerge dans le but de confronter, mais elle s’éveille dans le concept d’expression où les personnes opprimés tentent de faire valoir leur vérité. La résistance ne naît pas uniquement dans la confrontation directe, mais comme un processus de revendication de la vérité et de la réappropriation de l’identité. Elle tente de s’incarner comme un moyen d’expression de soi, où les individus ou les communautés marginalisées peuvent avoir la chance de reconstruire leur propre narration, loin des stéréotypes et des préjugés imposés qui tente désespérément d’écraser leur réalité. La résistance permet d’exister, de revendiquer une humanité que les structures de domination cherche souvent à nier ou à minimiser. Comme mentionnée plus haut, la racine du concept de la résistance se forme au travers d’une volonté de donner lumière à une vérité cachée, d’apporter de la clarté sur des expériences de vie qui n’ont pas de place dans le discours dominant.
Dans le contexte du Hip-Hop…
En effet, dans des mouvements culturels comme le hip-hop, cette résistance par l’expression prend vie à travers des paroles, des rythmes et des gestes qui témoignent de réalités vécues et du besoin d’être entendu. Le hip-hop lui-même n’est pas simplement un cri de rébellion, mais aussi une quête de reconnaissance, où l’acte de prendre la parole devient un acte de libération. Les artistes ne cherchent pas toujours à provoquer directement pour générer des réactions, mais ils cherchent à exister, à être vus et compris. En résumé, leur art devient une forme de résistance subtile, mais puissante qui ne s’impose pas nécessairement comme une opposition explicite, mais qui, en existant, remet déjà en question les récits dominants.
Prenons l’exemple de la chanson : The Message – Grandmaster Flash & The Furious Five, sorti en 1982.
Dans la chanson « The Message », interprété par Grandmaster Flash & The Furious Five, elle évoque comment la résistance peut être plus qu’une confrontation directe : c’est une revendication de vérité. Dans cette chanson, les artistes exposent leur quotidien dans les quartiers défavorisés du Bronx, partageant leurs luttes et leur frustration face à un système qui semble les avoir abandonnés. En décrivant simplement leur vie, ils mettent en lumière une réalité que la société préfère ignorer. Ce témoignage révèle une vérité cachée et invite l’auditeur à la regarder en face.
La notion du texte caché et du texte public par James C. Scott

Texte public
La représentation du texte public se traduit par les gestes et les comportements que les dominées adoptent en présence du pouvoir ou de ceux qui les détiennent. Ce texte vise à répondre au attentes des dominants, souvent pour assurer la sécurité, la stabilité ou les avantages dans la relation de pouvoir. Le but de ce discours est d’apaiser ou de satisfaire l’autorité, en jouant un rôle conforme aux attentes du dominant.
Prenons un exemple que nous avons discuté en classe :
Le sourire poli qu’on pourrait offrir à notre employeur en le croisant, mais dans cet échange, l’émotion véhiculé ne représente pas la réelle vérité de ce que je vivais à cet instant précis (stress, frustration, autres). Ceci qui résulte du jeu que nous jouons pour répondre de manière conforme aux attentes de la supériorité (dominant).
Texte caché
Le texte caché, lui, correspond au discours plus privé, aux pensées partagées et aux sentiments exprimés hors de la vue du pouvoir. C’est dans ce texte que les dominés peuvent partager leurs vérités, exprimer des critiques et dévoiler des désaccords ou même des frustrations. Le texte caché est libéré des contraintes de la domination. Ce texte se formera au travers de personnes ayant vécus des expériences similaires ou même en ayant des statuts qui se ressemblent.
En conclusion…
- Le texte public représente ce que les dominées disent en précis des dominants et ce que les dominants disent en présence des dominées
- Le texte caché représente ce que les dominés disent ensemble VS ce que les dominants disent entre eux
Tout ceci s’interprète au travers d’une théâtralisation des rapports de domination
Questionnement face à ma position par rapport à cette réalité du Hip-Hop et tout ce qui l’entoure…
En m’émergeant dans la réalité du Hip-Hop et du rap gangsta, j’ai été habité par une certaine confusion par rapport à certains messages qui tentent d’être véhiculés au travers de chansons, de Balados, de discours, etc. En effet, en tant qu’homme blanc bénéficiant de certains privilèges, j’ai ressenti un certain décalage face aux luttes exprimées dans la sphère du hip-hop. Bien que je sois extrêmement sensible aux injustices dénoncées, ma position sociale m’éloigne de ces expériences de marginalisation, ce qui créée cette confusion quant à ma propre interprétation de cette culture.
Cette réflexion soulève également une question fondamentale :
Comment un auditeur comme moi, issu d’un groupe social avantagé, peut-il réellement contribuer à une lutte pour la justice et la reconnaissance, sans risquer de transformer cette même lutte en objet d’analyse distancé ?
Mon analyse vise à comprendre comment je peux me montrer allié des luttes présentées, en sympathisant avec celles-ci sans prétendre les vivre, tout en reconnaissant les limites de ma compréhension en raison de mon contexte privilégié.
