Pour aller à l’école je prends la 80 jusqu’à le métro place des arts et ensuite je marche la rue Ontario jusqu’à l’école. Au coin de rue DuParc/Milton il y a un groupe d’itinérants autochtones qui sont toujours là. Sur la rue Ontario je croise des itinérants assis sur une marche. J’en ai déjà vu un vomir dans un poubelle. Un couché dans la rue, immobile. C’est dur à voir et je ne sais pas quoi faire. Éviter le regard est facile, mais je ne veux pas faire ça.
Dans mon cours de ECR en secondaire 4. Ma prof m’avais dit une chose qui m’a marqué. Elle nous a dit: « N’ignorez pas ses gens dans la rue. Ne faites pas comme s’ils n’existait pas. C’est correct de ne pas leur donner de l’argent ou du manger, mais au minimum regardez les dans les yeux. » Depuis, c’est ça que je fais.
Je me sens coupable.


Une soirée j’attendais la 55 au coin de rue Saint-Laurent, Ontario. Une madame autochtone à commencé à me parler. Elle a pris mon collier dans ses mains et l’a complimenté. C’était une pierre que ma mère m’a donné. Elle disait qu’il avait une énergie et qu’elle aussi était spirituelle. Elle m’a raconté comment elle s’est fait trahir par une de ses amies et que maintenant elle était dans la rue. Elle semblait vraiment blessée. Ce collier je l’ai depuis au moins 10 ans. Il était toujours dans mon cou. Toujours, toujours, toujours sur moi. Le jour après cette rencontre, il s’est cassé. C’est un drôle d’adon qu’il se casse après quelqu’un le prends dans ses mains non? Je sais pas.


Dans mon cours de français 103. Les textes qu’on a lus m’ont vraiment montré les différentes dimensions du Québec. Avec Gaston Miron j’ai vu la fierté québécoise et le désir de protéger le français et la culture des québécoise contre les anglais. La souveraineté québécoise. Avec Gabrielle Roy, j’ai vu le sentiment d’appartenance à travers le territoire. Avec Louis Hémon, j’ai vu comment les québécois était pris dans le territoire. Envahi par la misère du territoire. Pris à vivre dans le passé. Puis, avec An Antane Kapesh, j’ai vu la douleur vécu dans le territoire. La discrimination envers la communauté par les québécois.
J’ai trouvé ça vraiment intéressant comment d’un côté, le Québec est victime des anglais, mais il est aussi l’offenseur de la communauté autochtone. L’identité québécoise est complexe, elle est divisé.
Moi j’ai vécu mon enfance en Espagne et je suis semi allemande. Pendant le cours j’ai commencé à me questionner sur mon identité et mon appartenance au Québec. Je ne ressens pas de lien fort envers le Québec. Je ne sais pas si je suis québécoise ni allemande aussi. Est-ce que le passée de ses sociétés déterminent qui je suis?


C’est fou comment mes cours généraux que j’ai eu au CVM m’ont rapporté beaucoup. Oui comme enseignement, mais plus sur les réflexions qui m’ont poussés à avoir. J’en ai juste eu deux à date. Les autres étaient à André-Grasset. L’enseignement était riche, mais très très cartésien. Je ne me souviens pas autant de ce que j’ai appris que ce que j’ai appris ici, au Vieux. Peut-être aussi parce que ça fait plus longtemps que j’ai eu ses cours. Français 1 et 2 j’ai appris sur des courants littéraires, j’ai lus des romans de ce courant littéraire et j’ai suivi une méthode hyper strict sans liberté pour écrire sur ce courant littéraire. En philo j’ai appris sur Socrate, Descartes. En anglais j’ai lu des ‘shortstories’ et j’ai analysé sa structure. J’ai beaucoup aimés ça quand même parce que j’ai aimé apprendre, mais je n’ai pas été poussée à me remettre en question, à poser un regard critique, à trouver mon opinion. N’est-ce pas une partie hyper important de l’humain? L’école ne devrait pas être l’endroit idéal pour intégrer cette mentalité dans la société?


Au premier cours qu’on a abordé le questionnement autochtone, je me sentais vraiment émotionnelle. J’avais un sentiment de désespération au sujet. Le sentiment qu’il n’y a pas de solution parfaite. J’ai l’impression que la seule solution possible est de complétement se séparer de la communauté autochtone. On redonne tout et on se tasse. Mais est-ce que c’est vraiment possible? Avec une mentalité capitaliste où la quantité de propriété est importante? Où on ne peut pas admettre qu’on a tort parce que sinon on doit payer pour ses actions? Où c’est difficile de dire qu’on est désolé parce qu’on va paraître faible face aux opposants, aux autres pays. Le sujet me rend triste et fâchée.


Du côté de ma grand-mère du côté de ma mère, il y a des ancêtres autochtones. Ma mère l’a appris il y a deux étés, mais elle le savait déjà. Elle se sent proche de la culture. Elle me raconte des histoires, des interactions qu’elle a eu avec des gens de la culture et comment elle est perçue comme eux.


Pour ma rédaction je vais poursuivre mon dilemme de la rationalité vs. la sensibilité. Ici aussi la question se pose: est-ce possible de trouver un accord entre deux mondes différents. Le monde occidental étant plus rationnel vs. le monde autochtone étant plus lié à la culture, au territoire et à la spiritualité. Le récit vs. l’argumentation. Le territoire vs. la propriété privée. Le problème de la rationalité: mettre tout sur un même plan qui sont de dimensions différentes.

La subjectivité

Au deuxième cours je pense que j’ai enfin bien compris le problème de voir les choses du point de vu cartésien. Le pour ou contre qui ne marche pas. J’ai vraiment compris. L’objectivité essaye de mettre deux chose de dimensions différentes sur le même plan. Du 3D au 2D. J’ai enfin catch l’idée de déconstruction pendant le cours lorsqu’on a parlé du macho qui est allé à « Tout le monde en parle ».

La reconnaissance

Politique de reconnaissance. La reconnaissance est l’humain qui a la conscience de soi, mais aussi qu’il a la conscience des autres humains qui ont la conscience de soi. Cette conscience de soi se fait à travers la subjectivité: à travers le savoir qu’on ne peut voir les choses qu’au « je ». Que les choses sont en lien avec moi, mon environnement et mon corps. C’est un récit ou on a les actions d’un personnage, mais aussi ses émotions. La conscience de soi est lié à la subjectivité. C’est la réalisation qu’on est subjectif à ses émotions et ses pensées.

Qu’est-ce qu’on a enlevé aux cultures autochtones? Le récit. En comprenant que le récit est l’identité et la façon de voir le monde, on a pas juste enlevé des histoires; on a enlevé l’essence même des humains.

La relation

On a besoin d’une relation pour pouvoir avoir des récits. Une relation est une nouvelle identité: un mélange de qualités des deux partis. Établir une relation crée une nouvelle entité. Pourquoi est-ce qu’on crée une relation? C’est quoi le but? Mettons moi, pourquoi je décide de créer une relation avec quelqu’un d’autre? Pour me changer, m’améliorer, apprendre, pour partager, pour le plaisir. Est-ce que c’est le même pour des sociétés? Oui, le but est (devrait être) l’entraide. Dans ce contexte, le Blanc force la relation. Il n’y a pas de communication: le Blanc dépeint l’image de l’autochtone. Ce n’est pas une relation. Est-ce que créer une relation saine devrait être faite? Il faudrait décoloniser et travailler les représentations de la culture autochtone (ou même les effacer).
Pour qu’une relation entre sociétés fonctionnent, quoi faire? Créer un but commun, quelque chose que les deux partis veulent également, une ligne directive.

J’ai adoré l’exposition d’Alanis Obomsawin. Ça m’a beaucoup touché. Ce qui m’a marqué le plus c’était de voir toute la douleur individuelle qui devenait communautaire, un problème commun. Lorsqu’on a regardé un bout du documentaire ‘Kaneshatake’, j’ai vu cette douleur et j’ai vu une des causes. L’incapacité à communiquer, à avoir une relation. Il y avait des résidents de Kaneshtake qui voulait aller chez eux, mais la rue était bloquée par la police québécoise. Dans le documentaire on voyait très bien comment les deux partis n’était capable de se parler. Déjà parce qu’ils parlait anglais et l’autre français, mais aussi parce qu’on sentait une inégalité entre les deux. Comme si la police ne sentait pas le besoin de leur donner le respect de leur expliquer la situation.

L’impasse

Lorsqu’on essaye de trouver une solution à cet enjeu, on est face à une impasse. C’est quoi la solution idéal? Comment régler ce problème imprégné depuis des générations?
Pour Coultard, l’impasse est l’identité autochtone qui a été mit dans les lois. Les autochtones doivent se soumettre à la loi, doivent faire appel aux responsabilités de l’État pour survivre (loi sur les Indiens).

L’état moderne vs. culture autochtone

Colonialisme par l’état moderne. Génocide culturel. Rationalité instrumentale. Objectivation. Société de droit.

C’est deux manières de pensées complétement différentes. Exemple: lien avec le territoire. Est-ce que le territoire construit l’identité québécoise? Est-ce qu’elle construit l’identité autochtone?
Culture autochtone: rapports relationnels, on est en relation avec le territoire
État moderne: le territoire nous sert d’endroit pour habiter. Descartes se dissocie de son corps et s’associe juste à sa pensée. Propriété privée.

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