Réappropriation de la culture graffiti, de la culture tag par le capitalisme.
Quel est la place du graffiti dans l’écosystème militant ? Est-ce que les nouvelles formes de collages (féministes…) ré-acutalise les pratiques du graffiti ? Le graffiti, dans la famille des actions anti-autoritaires associées à l’anarchisme et à la culture underground ne serait pas la guêpe du système; celle qui viendrait répondre aux micros-aggressions et à la perte de pouvoirs par l’infrastrucutre urbano-légale. Ne pourrait-on pas associer le graffiti qui consiste en l’application répété d’un pseudonyme comme un cri à l’aide ? Création d’un nouveau languge et de nouveaux codes qui se veulent inasujetissable. Indépendants, underground.
Aspect machiste de la lutte identitaire lié au graffiti : le marquage de territoire, la domination par le style … Donc encore un millieu, comme le hip-hop qui garde ses racines mysogines tout en essayant de se sortir d’une domination. En général, conception d’une histoire de l’art et concepts importants à l’Art occidental est en fait un art occidental masculin. Pourquoi la femme est culturellement moins portée à l’activité marginale ?
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La question de l’art engagé contre l’art pour l’art, l’art comme l’expression de la vivalité, l’art comme une expression de puissance pour elle-même. Le hip-hop peut ne pas être percu comme une revendication politique en elle-même, c’est parce qu’il entretient une morale, parce qu’il a objectif idéologique, qu’il devient art politique, mais qu’il perd alors sa qualité d’art en lui-même, sa complexité psychologique qui ne lui demande pas d’être seulement un objet d’une mission ou d’un but ou d’une transformation mais bien de l’expression de la volonté de puissance de l’homme. Il faudra opposer au modèle de l’art engagé la perception de Nietzsche de l’art. Est-ce que le hiphop transmet ou dirige un propos moralisant ? Ou est-ce seulement la critique qui y voit une revendication politique et donc une utilité au sein de l’ensemble humain. Ce serait peut-être donner une trop grande importance à l’art que de lui mettre le poids des transformations sociales sur le dos. Ce serait paralyser l’art en quelque sorte de le concevoir uniquement sous cet aspect. Mais alors l’art est engagé dans un autre sens, il est engagé à la préservation de l’acte créateur en lui-même et l’acte créateur est à la source de l’actualisation répété de nos consciences, de nos identités, de nos désirs. Dans cette conception, l’artiste est donc engagée à ne pas se soucier de ce qui l’entretient, ni de ce qui le justifie; il est seulement engagé à agir selon sa volonté. Et c’est en cela que l’engagement politique et la revendication politique, en tout cas comment elle est conçue en occident agit par une forme de culpabilité internalisé par ces participants, qui doivent justifier leur puissance en agissant dans le monde comme une essence morale, un poids dans la balance du bien et du mal. Il faudrait explorer l’avenue d’un moyen de revendication qui se soucie de la source, de la nature de ce désir de tranformation, puisque si la transformation est d’abord carburée par une une impression de pouvoir sur le monde, s’il est en fait un désir de changer l’humain et changer la nature humaine, de trouver une porte de sortie à l’humanité ; ou alors si on dirige tous nos actions dans l’intention de comprendre ce qui est bien pour le monde et ce qui ne l’est pas, alors on perd le sens de la vie, qui est fond, constamment en puissance, constamment justifié par la vivalité. Le discours hip-hop est peut-être justement en ce sens une forme d’art dépolitisé à la source, puisqu’elle n’agit que pour son développement et on le voit dans l’idéal des rap battles et de cette ambiance de nihilisme et de démonstration de pouvoir sexuel masculin, presque que comme un rite de la sexualité; tout comme le graffiti d’ailleurs, qui semble n’exister que pour lui-même et qui n’est donc qu’une ode à l’humain en lui-même et par ce fait même un acte de résistance inconscient contre l’opresseur. Mais l’opresseur, dans cette conception, n’est pas considéré comme le mal, n’est pas quelque chose à abattre et dont on ne conçoit la complexité intrinsèque à l’organisation humaine, l’opresseur est celui qui dicte le bien et le mal, celui qui définie la norme morale, et donc qui tente de controler la force vitale, qui tente de la restreindre, qui tente de l’utiliser seulement a son avantage ou à l’avantage d’une idée. Et c’est ainsi qu’on reconnait généralement la qualité d’une bonne oeuvre d’art en ce qu’elle ne nous oblige pas a y voir quelque chose, et cela s’applique même au rap, le rap qui tente d’exprimer un rapport très simple de domination est peu convaincant : » les blancs nous domine, 400 ans d’esclavage, nous sommes traumatisés … » mais plutot celui qui fait tomber ses étendards idéologiques et qui admet une nouvelle synthèse à cette rencontre, qui propose quelque chose de nouveau, qui donne à réfléchir, mais surtout qui implique l’auditeur dans une réfléxion, qui demande de lui d’agir, d’entrer en contact. Et le graffiti semble un exemple magnifique de cet art qui expose l’observateur, qui le tranforme, car il transforme son environnement; le graffiti demande une rencontre entre l’artiste et l’observateur et tout en étant sans intention moralisante, il déroute l’observateur qui voulait voir le monde sous des idoles. (Je tiens bien-sur, beaucoup de tout ceci de mes lectures de Nietzsche).
Création d’un art collectif, pragmatique, communautaire.