
L’impact du Hip Hop
Introduction
La musique est une forme d’art qui a un grand impact sur la société. Elle aide les gens à passer à travers des moments difficiles, elle permet aux personnes de s’exprimer, elle influence les individus à changer leurs comportements, etc. La musique est présente depuis très longtemps. Celle-ci remonte jusqu’à la préhistoire. Il est donc inné pour l’être humain de créer des sons et d’utiliser sa créativité avec ce qui l’entoure. De plus, cette forme d’art rassemble des communautés pour une multitude de raisons. Personnellement, la musique est au sein de plusieurs de mes interactions avec mes proches. Elle génère des débats et un certain partage de passion. Cependant, celle-ci devient très intéressante lorsqu’on se penche sur ce qui est réellement sous-entendu à travers les paroles. Les auditeurs découvrent un nouveau côté aux créations. Plusieurs enjeux sociaux peuvent être mentionnés et de nouvelles significations peuvent être identifiées. Pour cette enquête, nous allons viser le Hip Hop et son importance pour la société. Afin de bien comprendre comment les artistes utilisent cette musique et l’influence de leur entourage, je vais analyser les paroles de plusieurs chansons. Ces mots sont ce qui dénoncent les enjeux et ce qui permet au public de comprendre comment les systèmes ont affecté ces artistes.
Certains Artistes connus à Montréal
- Enima
- Lost
- Imposs
Certains artistes connus aux États-Unis
- Tyler the Creator
- J.Cole
- Kurtis blow
Exemples de chansons connus de ces artistes
- Enima: À l’aise
- Lost : Sur la route
- Imposs et 20Some: Papercuts
- Tyler the Creator: Sorry not sorry
- J.Cole: Pride is the devil
- Kurtis Blow: Hard Times
Analyse des chansons
- À l’aise: Cette chanson d’Enima touche plusieurs sujets qui pourraient être controversés. L’artiste fait beaucoup allusion à la violence physique dans sa création. Il mentionne donner des coups à certaines personnes. De plus, la référence aux armes est présente. Dans la phrase suivante: «Armés comme des soldats, on arrose pour la cause», il en fait allusion. Le rappeur parle des conflits qu’il possède avec une multitude de personnes. Il est clair qu’il a un enjeu avec les individus qui instaurent l’ordre dans la société. Il se croit supérieur à la police. Aussi, il a des conflits avec d’autres gens qui sont dans le même domaine que lui: «J’tue des rappeurs au hasard, c’est un tirage». Il est possible d’en conclure que cette phrase est une métaphore et qu’elle signifie que le chanteur est meilleur, dans son œuvre, que les autres qui l’entourent , mais il fait quand même appel à la violence afin de passer son message. Ensuite, Enima parle beaucoup d’argent. Il possède une vision très matérialiste du succès. Avec des phrases, comme «Tes poches sont vides, moi j’ai rempli la mallette», il s’assure de dessiner un portrait très clair de ses priorités en dénigrant les autres. Finalement, le rappeur a des propos extrêmement sexistes. Enima parle des femmes comme des objets sexuels. Il l’est réduit à leur apparence physique et leur relation avec les hommes. L’artiste choc le public avec des phrases comme «Quand elle est accroupie, j’trouve qu’elle a un grand cœur».
- Sur la route: Pour commencer la chanson de Lost couvre plusieurs thèmes qui sont souvent observés dans le milieu du rap. Un de celui-ci, qui est omniprésent dans la chanson, est le sentiment d’appartenance à une communauté. Le rappeur mentionne, à plusieurs reprises, sa famille ainsi que certains amis. Il parle de pouvoir s’occuper de ses proches suite à l’argent qu’il fait. Il y a donc deux thèmes qui se lient. L’argent et le succès sont souvent des thèmes qui sont exploités dans le rap. Un exemple de phrase, dans sa création, serait celle-ci: «Les affaires roulent donc j’vais gâter la mif». Pour continuer, Lost fait aussi appel à la violence lorsqu’il parle des individus qui sont contre lui. Rapidement, il mentionne des actes violents pour prouver aux autres qu’il est meilleur qu’eux: «Tu nous manques de respect, on arrive on arrose, on arrive on arrose». Il y a donc un concept de clan qui se crée, puisque les gens peuvent être soit pour cet artiste soit contre. Finalement, le rappeur mentionne des substances. Il parle de l’effet de certaines substances et comment ceux-ci ont eu des impacts dans sa vie. Par contre, il les met aussi en valeur. Par exemple, «Double cup, on sirote le cognac, on savoure son arôme».
- Papercuts: Cette collaboration semble être une œuvre qui fait moins appel à la violence. Ces artistes sont des rappeurs qui sont plus subtiles dans leur paroles. Cependant, des thèmes similaires sont exploités. Il y a, encore une fois, la présence du thème du conflit. Les artistes parlent de ceux qui ne les aiment pas et ils les insultent: «Les haters cherchent des poux. Ils se grattent la tête comme des chimpanzés.». Il y a donc encore un aspect d’être meilleur que les autres. Pour continuer, il y a la présence de la volonté de faire de l’argent. Il est amplement clair que les artistes font de la musique pour faire beaucoup de profit dans cette industrie en particulier. Les rappeurs ne semblent pas se cacher que leur art ne naît pas nécessairement de la passion pour la musique, mais, plus précisément, pour faire de l’argent. Par exemple, «Show love, now, I’m tryna make a buck». Pour terminer, les artistes semblent vouloir interpeller un public précis. Ils créent un sentiment de communauté en mentionnant la ville d’où ils viennent et en demandant aux gens de les encourager: «Montréal, one time, put ‘em up». Ils semblent vouloir créer un sentiment de proximité avec les auditeurs comme s’ils faisaient partie de leur cercle proche.
- Sorry not sorry: Cet artiste américain fait plusieurs créations qui sont très appréciées par la population. En effet, ses chansons sont formalisées pour être écoutées par un grand nombre de personnes. Il parle de problèmes bénins, comme une rupture romantique. Par contre, lorsque les auditeurs lisent les paroles attentivement plusieurs enjeux importants sont mentionnés. Dans cette chanson, l’artiste parle des femmes qu’il a fréquentées de façon romantique, mais, à travers certaines phrases, il souligne des problèmes fondamentaux. Par exemple, avec ces phrases: «Sorry to my ancestors (I’m so sorry), I know I’m supposed to fight (I know), But this ice shinin’ brighter than a black man’s plight, I’ma make it right», plusieurs enjeux sont présents. Tyler parle clairement du racisme systémique, qui est présent dans la société, puisqu’il devrait être un allié aux mouvements qui revendiquent les droits des minorités visibles. Un autre enjeu est présent. Il mentionne des bijoux dispendieux et comment l’argent peut parfois prendre le contrôle des personnes qui ont l’opportunité de faire une différence. La dénonciation du capitalisme est donc aussi présente. Plus tôt dans la chanson, l’artiste parle d’argent de manière plus positive: «Fuck the price, spend it then, then again». Il y a donc clairement le thème du matérialisme et comment l’argent est associé au succès. L’artiste dénonce le fait que plus les personnes ont des biens impressionnants, plus elles sont bien vues par la société. Finalement, il y a la présence du thème des clans. Comme observé avec d’autres artistes, l’idée de tracer une ligne entre des groupes de personnes est souvent présente. Dans certaines chansons, cette idée est reliée à des crimes et des gangs de rue, mais, dans celle-ci, elle est plus associée à l’artiste et le reste de la société: «Give enough with my art, know your place». Il y a l’apparition d’une différence claire qui est établie par le chanteur. Il y a lui, en tant que personne, de son côté et les autres, qui l’écoutent, de leur côté. Cela crée une barrière sociale.
- Pride is the devil: Cette chanson touche plusieurs sujets importants. Ce rappeur est considéré comme un des meilleurs rappeurs aux États-Unis. Il possède un grand auditoire. Il y a donc beaucoup d’importance associé à ce qu’il dit. Dans cette oeuvre, l’artiste dénonce la violence qui est extrêmement présente dans des milieux plus défavorisés: «I’m thankful ’cause I made it past my 30s, no one murdered me, Still remember vividly the n- that pulled a gun on me». Il parle aussi des enjeux qui sont présents dans le monde du hip hop, et comment plusieurs artistes avec beaucoup d’influence sont décédés lorsqu’ils étaient jeunes. Ensuite, J.cole souligne les problèmes de pauvreté qui touchent certains quartiers. De plus, il sous-entend le manque d’aide qui est offert par l’État: «Pride hide the shame when city cut off all utilities». Il pointe donc du doigt les personnes qui sont en charge et ceux qui ont les capacités d’aider les gens qui en ont besoin. De plus, il est intéressant d’analyser l’utilisation du mot «Pride». L’artiste dénonce le concept de la fierté et comment ceci devient un enjeu, parce que ce sentiment freine les gens à se plaindre afin d’avoir des changements. Je pense que ce mot est bien choisi afin de décrire la situation des minorités visibles. Il y a une certaine fierté qui est associée à leur communauté, parce qu’elles sont habituées de surmonter les enjeux de la société sans se faire aider par les autres. Lorsque ces communautés ont besoin d’aide, elles sont souvent laissées à elles-mêmes et, parfois, cela fait en sorte que, lorsqu’elles doivent se plaindre afin de faire une différence, elles ne le font pas parce qu’elles sont trop fières. C’est donc une conséquence des systèmes racistes qui sont mis en place.
- Hard Times: Cette chanson a été publiée en 1980. Elle a donc une vision différente de l’industrie et de comment aborder des sujets. Par contre, il est intéressant de constater que plusieurs des enjeux mentionnés sont les mêmes que les chansons écrites récemment. L’artiste dénonce le problème de pauvreté et comment il y a pas assez d’opportunités pour sa communauté de réussir dans cette économie: «The prices going up, the dollars down». Il souligne clairement le fait que le système politique est brisé et que l’aide n’est pas donnée aux gens qui en ont besoin. Ensuite, Kurtis parle de résilience et comment il est habitué à se remonter les manches afin de pouvoir réussir: «I’m gonna keep on fighting ’till my very last breath». Il y a donc encore ce thème de se battre pour avoir ce qu’on veut et de jamais abandonner. Finalement, l’artiste met plus d’emphase sur le fait que sa communauté à toujours traversé des grands enjeux : «Hard times is nothing new or mean». Il y a donc une certaine banalisation de la situation qui est déclenchée à l’intérieur de la communauté. Cela revient au thème de fierté qui a été mentionné dans la chanson de J.Cole. C’est une conséquence des systèmes racistes dans lesquels on vit.
Conclusion des observations
Suite à l’analyse de plusieurs chansons, j’ai pu conclure que les artistes du Hip Hop utilisent leur art afin de dénoncer des problèmes qui sont omniprésents dans leur culture. La grande majorité des rappeurs proviennent de milieux opprimés. Il est clair que ces personnes vivent des répercussions du système sur lequel la société est construite. Les artistes Montréalais semblent utiliser plusieurs thèmes qui font appel à la violence et la consommation. Cependant, ces rappeurs vont moins en profondeur sur les mouvements politiques et le désir de changer l’oppression qui est présente dans la société. Pour ce qui est de l’industrie américaine, les chanteurs utilisent des thèmes similaires aux Montréalais, mais ils vont aussi mentionner les impacts néfastes que le système a créés sur leur communauté et ils semblent vouloir créer un mouvement de changement. Il faut donc se poser certaines questions. Est-ce que la grosseur de l’industrie a un impact sur les messages des artistes? Est-ce que certains artistes vivent plus d’oppression selon d’où ils proviennent? Est-ce que les artistes américains sont plus actifs dans leur façon de militer? Toutes ces questions sont pertinentes afin de bien comprendre l’impact des chansons et comment les paroles peuvent faire des différences.