Idées de départ:
Musique américaine, créativité et résistance, jazz, blues, etc., discours
Manu Militari, rap francais, sampling avec charles aznavour (Bad Bunny-Monaco, Ciel pleure-Dinos, Coup de vieux-Big flo et Oli), Nekfeu
Sexualisation dans le rap
Comparaison dans le temps de la chanson française comparée au rap français, célébration de la chanson française par le rap. (Après-vous madame, gims et édith piaf, Prose combat et Bonnie and Clyde de Serge Gainsbourg, Dj Cut killer et Édith Piaf dans le film La Haine)
Ma vision du rap:
J’ai été exposée au rap et au hip-hop dans mon adolescence. J’étais dans une école secondaire de banlieue où tout le monde se ressemble, vit la même chose et pense pareil. Chaque fois que j’entendais ce type de musique, ça venait des goûts musicaux du même type de personne, soit les garçons autour de moi qui s’amusaient par des blagues racistes et misogynes, qui représentaient souvent l’image de la masculinité toxique et qui dérangeaient dans les cours. Je les ai donc lié dans ma tête à cette musique et je l’ai catégorisée comme mauvaise et néfaste. Le rap ne m’apporte souvent aucune émotion puisqu’on dirait que, pour moi, en écouter ne va pas avec qui je suis. Je le trouvais violent, stressant et parfois contre mon identité de femme. Je n’avais jamais mis les mots sur pourquoi je n’aimais pas ce genre de musique. Je pensais que ce n’était peut-être juste pas pour tout le monde. Mais plus je vieillis, plus je me rencontre qu’il y a plus de personnes que je pensais qui en écoute et surtout qui l’apprécie. Mais alors comment le rap que je croyais tant catégorisé peut rejoindre autant de personnes?
En contre partie, la chanson française a pour moi un sens très poétique et théâtrale. C’est pour moi une célébration de l’amour et de la vie. Je me sens vivante lorsque j’en écoute et je ressent même des papillons parfois. entre autres, Aznavour m’a fait rêver, Joe Dassin m’a montré ce qu’était l’amour et Michel Fugain m’a fait danser.
J’ai découvert quelques artistes au fil des années, dont Bigflo et Oli que j’ai apprécié dès le départ. J’aimais leur façon d’apporter des messages. Je pouvais enfin entendre et comprendre les paroles sans que les artistes parlent trop vite ou crient carrément dans leurs chansons. Ils abordent des enjeux très importants et variés d’une manière intelligente dans leur art. Étant admiratrice de la chanson française, avec Aznavour et Joe Dassin entre autres, je retrouve dans le rap français quelque chose de plus agréable que le rap américain. C’est une culture que j’admire davantage et je suis agréablement surprise en découvrant la panoplie de rappeurs français qui existent. Grand corps malade fait partie de ces artistes que j’ai découvert et que j’admire. Ma chanson préférée de ce slameur est «Pendant 24h» où il expose la réalité des femmes et les inégalités de sexe des sociétés en incarnant, en duo avec l’artiste Suzane, un homme et une femme qui échangent de corps pour une journée.

Le pouvoir de l’art
Notes de cours:
Cours 1:
Nous avons vu dans la première partie du cours comment fonctionnent les mécanismes de répression et ce qui leur donne vie. Maintenant, on s’attarde à comprendre comment on peut s’y opposer comme société, et encore plus lorsqu’on fait partie du groupe dominé. Comment se fait la résistance dans le hip-hop? La violence?
Hip-hop: Bronx années 70. Martin Luther King, Malcolm X, Kennedy (assassinats années 60 pour contrer la résistance)
Demeuré sexiste: pourquoi alors qu’il s’agit d’un mouvement de résistance politique. Comment nous situer? conflits sociaux intériorisés, tensions, luttes.
Théâtralisation des rapports de domination dans l’espace public. Voit pas les vrais rapport, ce qui est vécu.
Définir le hip-hop: tentations intérieures d’aller vers la rue. Rue=gangster, se faire tuer ou emprisonner/Rap=réussite, s’en sortir. Lamar et Drake: chantent pas pour les mêmes raisons que les autres rappeurs, ont d’autres options que la rue, réalités différentes, culture populaire américaine.
Cours 2:
Contexte historique: Bronx 70, résistance politique, lutte pour la justice, violence. Se situer.
Libéralisme/réussite sociale. Communautarisme/hip-hop (valeurs). Intégrationniste. Capitalisme.
Rap=politique. tensions, souhaite transformation des institutions
Art et théorie, manières différentes de lutter, mais la théorie a des limites.
Libéralisme: affirme la primauté des droits de la personne sur le droit de l’État. Pour protéger les libertés individuelles, indépendance de l’individu avant la majorité. Idée de neutralité de l’espace public, invite au conformisme.
Communautarisme: communautés permettent aux individus d’exister, sens à leur vie. Chacun s’apporte des choses. Garantir le vivre-ensemble. Altérité sans imposer le conformisme.
Modernité: société de droit qui peut exclure. Légitimer la discrimination. pouvoir et autorité hégémonique (contrôle disproportionné, étendu). On ne perçoit même plus ce qu’est une autorité. Ex: Robert Moses domine New York sans avoir été élu. $$$. Plus riche que la ville elle-même, plus de pouvoir que n’importe quel système ou personne.
Émergence hip-hop dans le Bronx: tension (libéralisme vs communautarisme) devient une impasse. Individus ont pu de droits dans les faits et tissu social déterioré. Communauté brisée, plus d’école, plus de réponse des premiers répondants, pas de service sanitaire.
Refaire le tissu social: événements. 1973, commence à faire des chansons sur des chansons. Message politique, musique block party dans le MC, DJ. 1977, Jef Chang Can’t Stop Wont Stop, créer hip-hop. Bronx en flammes, séries mondiales Dodgers/Yankees. Expose réalité du Bronx qui dure depuis des mois. Maisons en feu, aucune aide des premiers répondants, pas de ressources envoyées. Grande diffusion, lendemain journalistes partout, reportages, comme s’ils n’étaient pas déjà au courant de la situation désastreuse. Prise de conscience. Reggie Jackson, 3 coups de circuit en final, fait gagner l’équipe. Racisme de la part de son coach et de joueurs, pas invité aux festivités de l’équipe. MVP, meilleur au monde, mieux payé. Après, entre racisme et succès, pris dans pression, spirale autodestructrice néfaste, vie difficile. 2 identités (MVP, joueur étoile/racisé, discriminé). NYC 1977 blackout, tout le monde vole, tous ont maintenant des équipements de DJ, chaque coin de rue.
Cours 3:
James C. Scott: ethnologue américain, s’intéresse aux révolutions populaires.
Théorie: conception pratique de la culture. La domination et les arts de résistance: comment expliquer qu’un groupe dominé et marginalisé puisse se révolter face à une oppression violente, armée? Politique–hégémonie des pouvoirs.
2 dimensions à nos sociétés: texte public (ce que les dominées disent en présence des dominants et vice-versa)/texte privé (ce que les dominés disent entre eux et ce que les dominants disent entre eux). Contextes sociaux, rapports de domination, hiérarchie, espace public n’est pas ce qu’il est du point de vue des sentiments. Jouer le jeu du rapport.
Infrapolitique: dimension cachée des politiques, comment fonctionnent les rapports de domination (public). Grille qui permet d’interpréter les mouvements de résistance cachés.
Théâtralisation des pouvoirs de domination (ex: restauration, client chiant, sourire). Réponse à l’injustice, dominant ne voit pas nécessairement. Hip-hop, mouvement public, mais pourtant caché. Confrontation devient explicite (Fuck The Police, 1992).
Rap dans l’histoire: discours explicite rendu acceptable par la musique (Fight The Power, Public Enemy, 1989). Art=façon que le dominant ne capte pas le message directement, mouvement à la fois caché et clair. Communautaire, clip, fêtes–effets sur le dominant. Amérique blanche frustrée qu’ils aient accusé leur Elvis d’être raciste. Attaque directe des symboles culturels, alors que « Power » est abstrait, sans nom.
Résistance se fait dans le temps: ce qui est explicite est acceptable dans le contexte, de plus en plus. Transformation de l’espace public par la lutte.
Old Rap Battle: dominés entre eux, rivalité, théâtralisation (pas de haine, skills avant tout). Ordre du jeu, se défouler, s’exprimer, s’informer, se pratiquer (à supporter l’Insulte du dominant, garder son sang-froid).
Réflexion sur les cours:
J’ai beaucoup réfléchi sur la question quant à pourquoi le hip-hop est demeuré sexiste alors qu’il s’agit là d’un mouvement de résistance politique contre le même rapport dominant auquel les féministes s’opposent. En tant que féministe, je trouve dommage de ne pas pouvoir personnellement me rattacher au hip-hop. Il mène une lutte très importante, mais il est, selon moi, primordial de ne pas perpétuer d’autres rapports de domination existant depuis des siècles. Pourquoi ne pas mettre nos forces en commun pour renverser un pouvoir autant problématique qui discrimine autant de personnes? Comment voulons nous être égaux aux yeux d’autrui alors que nous ne considérons pas réellement tous égaux? On veut repenser un tissu social alors qu’on ne se dissocie même pas d’une des inégalités les plus persistantes qui concerne la moitié de la population. C’est là où je crois que la violence n’est peut-être pas la meilleure solution pour répondre aux rapports de répression. Une union de tous face au pouvoir pour changer ses fondations et permettre un pouvoir pour tous semble plus efficace.
Je trouve fascinant de voir tout ce que l’art, et plus précisément la musique, peut faire. La musique est partout et on en écoute constamment, mais sans se douter de tout ce qu’elle permet. Dans toute sa subtilité, l’art permet de manière insidieuse de renverser des sociétés dans le temps.
Exemple Bigflo et Oli:
Personne: Une de leurs chansons les plus populaires, alors que les paroles critiquent le public de ne pas réellement écouter ou comprendre le message des chansons, ce qui leur empêche d’aborder réellement des enjeux importants. Le public veut des sujets de fête, d’armes, de drogues et de modèles corporels sexualisés comme plusieurs rappeurs abordent dans leurs chansons. Critique le dominant de ne pas comprendre le message? Aveuglés. Preuve que le message passe de manière cachée dans l’art et la musique.

1 homme, 2 identités
Je craignais un peu le sujet de cette partie du cours vu mon appréciation du rap, mais j’ai pu réaliser qu’un des artistes que j’écoute le plus porte lui aussi un message assez revendicateur. Charles Aznavour est inspirant et a un pouvoir d’influence bien plus grand que ce que je croyais. Il ne porte pas un message précis, mais bien celui de tous. Celui de l’humain, de l’amour et d’un tout commun inondé d’espoir.
Charles Aznavour a été un grand homme qui a marqué des millions de personnes à travers le monde. Ses chansons ont porté un message au travers de toutes ces belles mélodies et de ces instruments d’orchestre. Pour moi, Aznavour arrive à rejoindre tant de personne puisque ce qu’il fait dans son art est une célébration de l’humain. Il montre dans ses chansons la beauté d’aimer, l’importance de l’espoir et la force de l’individu. Originaire d’Arménie et ayant grandi à Paris, il porte à lui seul l’histoire de deux peuple. Il voit son identité non pas comme un obstacle, mais bien comme une fierté. Il n’en a pas choisi une seule et il défend chacune d’elles. On voit dans plusieurs de ses chansons sa vision du multiculturalisme. Entres autres, la chanson « For me formidable » renvoi au mélange des langues. Il nous fait voir dans ses paroles les ressemblances entre la langue française et anglaise.
«for me, formidable»
«very, véritable»
«daisy, désirable»
«see me, si minable»
«canaille, canaille
How can I love you»
Je le perçois comme une invitation à la non-dualité. Pourquoi est-ce que l’humain a un si fort besoin de se distinguer de ses semblables? Ne pouvons-nous pas simplement apprécier la singularité de chacun à l’intérieur d’un même ensemble, sans avoir à se faire la guerre ou à discriminer pour ne pas se laisser rabattre? Il fait rimer les mots français avec les mots d’anglais comme une valse entre 2 peuples qui finissent par former un tout.
Après avoir réalisé ce travail, j’apprécie encore plus ce grand artiste et je suis d’autant plus jalouse de ne pas avoir pu le voir en spectacle. C’est fou de voir à quel point son art laisse des traces bien après son départ. Ses chansons resteront selon moi gravées dans nombre de cultures pour bien des générations. J’ai un regard nouveau lorsque j’entends ses paroles et ses aires mélodieux. Je l’écoute et l’entends encore mieux qu’avant et je peux voir toute la profondeur de ses oeuvres. J’ai adoré rechercher et réfléchir sur ce compositeur et chanteur dont je ne m’étais jamais vraiment demandé les raisons qui faisaient que je l’aimais autant.
Fil directeur:
célébrer l’humain, la paix, l’amour vs critiquer rapports pouvoir, amour comme révolution, contraire à l’approche du cours, choix de lutte et moyen. Non-dualité, ensemble, paix.
Article de Radio France sur l’identité de Charles Aznavour:
« qui n’a cessé de dire qu’il avait deux patries, comme le café au lait n’est ni du café ni du lait, ajoutait-il. Aznavour avait deux patries, deux patries choisies, la France où il est né, l’Arménie où il aurait pu naître si les Turcs n’avaient pas conduit sa famille à fuir pour échapper au génocide.
on a cherché à tout prix à livrer une vision monolithique de l’identité de cet homme, comme si deux cultures pour un même homme, cela embarrassait plus qu’autre chose.
L’identité n’est pas une contrainte, c’est un choix, et si l’on demande aux personnes de couper dans leur passé, on se coupera de personnes comme Aznavour ou Taha. »
Informations pertinentes sur Charles Aznavour: Wikipédia
Charles Aznavour déclare, en février 2013 : « Je suis devenu Français d’abord, dans ma tête, dans mon cœur, dans ma manière d’être, dans ma langue… J’ai abandonné une grande partie de mon arménité pour être Français… Il faut le faire. Ou alors il faut partir »
Le 7 décembre 1988, l’Arménie est frappée par un violent séisme. Par solidarité, Charles Aznavour crée l’association Aznavour pour l’Arménie, dans le but de réunir et d’envoyer vêtements et nourriture aux rescapés. Au début de 1989, sort la chanson Pour toi Arménie. Composée par Georges Garvarenz et écrite par Charles Aznavour, cette chanson entre directement à la première place du Top 50 et les fonds récoltés servent au financement d’une fondation de solidarité
Charles Aznavour s’est à plusieurs reprises impliqué dans la politique française, arménienne et internationale au cours de sa carrière.
Voulait retourner en Arménie après la guerre, mais amie leur envoie un code pour décrire Staline sous l’Arménie, temps durs
Il a écrit une chanson sur le génocide arménien intitulée Ils sont tombés.
En 1995, il est nommé ambassadeur et délégué permanent de l’Arménie auprès de l’UNESCO.
En 2004, il reçoit le titre de héros national de l’Arménie, la plus haute distinction de l’Arménie.
Cache juifs et Arméniens avec sa famille chez eux durant la guerre.
A écrit des chansons pour d’autres artistes comme Joe Dassin, Édith Piaf, Bob Dylan, Johnny Hallyday et bien d’autres.
8 langues (français, anglais, arménien, italien, espagnol, allemand, russe, kabyle)
Idées d’analyse de quelques chansons:
For me formidable (mélange franco anglo, Shakespeare Molière). Contre polarisation? Nuances.
Comme ils disent (homosexualité)
La bohème (vie d’artiste à Montmartre, parallèle avec rue et le rap? Romantisme, pauvreté, donne envie)
Pour toi Arménie (après tremblement de terre)
Charles Aznavour et le rap
Features à la fin de sa vie. « Monaco » de Bad Bunny qui commence avec la mélodie du début de la chanson « Hier encore ».
textes, poésie
Charles Aznavour, à l’occasion d’une apparition dans l’émission de télévision Champs-Élysées de Michel Drucker sur France 2, parle du rappeur Kery James et déclare qu’il considère les rappeurs comme les dignes héritiers des poètes158. Il se produit en duo avec Kery James sur le morceau À l’ombre du show business159. Il a également contribué à valoriser le rap dans plusieurs émissions, dont Vivement dimanche ou Le Grand Journal160. Charles Aznavour est aussi attaché à un autre genre musical urbain, le slam161. Il a notamment fait un duo avec Grand Corps Malade sur le morceau Tu es donc j’apprends162, extrait de l’album 3e Temps163. (Wikipédia)