Analyse de Dame Jessica une figure de la sorcière dystopique ?

Le Bene Gesserit.
Le Bene Gesserit est un groupe de femmes qui, grâce à un entrainement intensif, développent des compétences qui paraissent quasi surnaturelle. Leurs pouvoirs comprennent, le contrôle total de leurs corps et de leurs muscles, l’extrême entrainement de leurs 5 sens, la lecture du langage corporel, maitrise de la chimie interne et la mémorisation. Elles inspirent méfiance à la plupart et sont souvent qualifié de sorcière par leurs ennemies, car très grand est leur pouvoir. Dame Jessica s’avère être une figure importante du bene Gesserit.
L’ambiguïté des Bene Gesserit repose sur le fait qu’elles ne pratiquent pas réellement la « magie » telle que définie dans le fantaisisme traditionnelle. Leur « sorcellerie » est plutôt un mélange de compétences extrêmement avancées. Cependant, dans un univers où ces pouvoirs ne sont pas bien compris, elles sont perçues comme des sorcières, surtout par ceux qui les craignent ou ne les comprennent pas.
Malgré le fait que ces femmes ont tout pour gouverner, elles décident de s’associer à des dirigeants pour les épaulés dans leurs empires. Même si elles ont le contrôle total sur leurs destinées grâce à leurs compétences, de peur d’être persécutées, poursuivies et décimées, elles préfèrent œuvrer dans l’ombre des dirigeants.

Un parallèle avec la figure de la sorcière occidentale ?
Même si l’œuvre ne demeure pas vraiment un récit féministe d’émancipation en soi je trouve que le personnage de Dame Jessica représente bien quelques aspects de la figure de la sorcière. Elle possède un grand pouvoir, mais ne veut pas être directement au pouvoir, elle préfère être dans l’ombre de son fils. Je la trouve très forte et le fait qu’elle se soustrait de l’équation du pouvoir pour son fils prouve sa dévotion. Elle tient énormément au rôle de mère qu’elle a pour Paul et pour Alia ce qui diverge du rôle de la sorcière traditionnelle sans enfant.
“Si vous êtes une femme et que vous osez regarder à l’intérieur de vous-même, alors vous êtes une sorcière.”
Mona Chollet
Réflexion
En lisant le premier roman, Jessica m’a paru être dévouée pour Paul, son fils, mais en même temps un peu manipulatrice. Elle était dépeinte comme une traitresse par plusieurs personnages à cause du coup d’État qui a tué son mari et qui la faisait paraitre comme coupable. Son image même si paradoxale était plus attachée à une vision négative que positive ce que j’ai trouvé dommage même si logique, car cela rentrait dans les mœurs de la figure de la sorcière.
En lisant le texte de Mona Chollet, je me suis rendu compte de plusieurs choses. La figure de la sorcière, ce que jusque là je n’avais pas complètement saisi, est l’étiquette que les hommes mettent sur les femmes indépendantes et différentes du moule traditionnel. Une sorcière c’est une féministe pour certain, à l’époque ce pouvait tout simplement être une femme qui refusait de se marier. Une sorcière c’est une femme insoumise, une femme en contrôle. Une sorcière c’est une femme intelligente et je pourrais continuer comme ça longtemps. Au finale, j’ai du mal à saisir ce qu’est la sorcière, car oui, c’est une femme qui est sortie du moule de notre société, mais j’ai l’impression que c’est bien plus que ça.