Cultures autochtones 

Passages des textes du cours 

Pas mes mots  

Glen Sean Coulthard 

Canada, les efforts et les objectifs des peuples autochtones en matière d’autodétermination ont surtout été dépeint dans la langue de la reconnaissance 

Nous luttons pour la reconnaissance de la Nation 

Bien que nous soyons obligés de nous soumettre à certaines réalités, comme l’existence d’un pays nommé Canada, nous insistons sur notre droit à l’autodétermination et sur la reconnaissance de l’existence de la nation dénée. 

la reconnaissance du droit des Premières Nations à l’autodétermination ; la reconnaissance de l’obligation fiduciaire de la Couronne de protéger les droits des Autochtones issus des traités ; la reconnaissance du droit des Premières Nations à se gouverner elles-mêmes ; et la reconnaissance du droit des Premières Nations à bénéficier, sur le plan économique, de l’exploitation et du développement de leurs territoires et ressources. 

Jusqu’ici, la plupart des travaux sur le sujet ont porté sur la relation présumée entre la reconnaissance positive (ou affirmative) et l’accommodation institutionnelle des différences culturelles 

’avant 1969, les politiques canadiennes relatives aux Indiens prônaient ouvertement l’assimilation, elles sont maintenant ancrées dans le vernaculaire de la reconnaissance mutuelle. 

la plupart demandent le transfert de territoires, de capitaux et de pouvoirs politiques de l’État aux communautés autochtones, par l’intermédiaire d’une combinaison de règlements de revendications territoriales, d’initiatives de développement économique, et d’ententes relatives à l’autonomie gouvernementale. 

la politique de la reconnaissance telle qu’elle apparaît dans sa forme libérale actuelle reproduit inévitablement les configurations du pouvoir étatique colonialiste, raciste et patriarcal que les demandes des peuples autochtones en matière de reconnaissance essaient pourtant de transcender depuis des décennies 

Notre identité dépend donc des rapports interpersonnels complexes qui la façonnent. 

les humains ne développent pas leur identité «isolément» ; ils sont plutôt «façonnés» par le «dialogue avec leurs pairs 

nos identités se forment grâce à ces rapports, elles peuvent également être déformées 

quelque chose qui est accordé ou offert à un groupe ou une entité subalterne par un groupe ou une entité dominant, que cette logique donc est vouée à l’échec, car incapable de modifier, encore moins de transcender, l’ampleur du pouvoir qui est en jeu dans les relations coloniales. 

accordant un éventail limité de droits et d’avantages énoncés dans le texte de l’entente lui-même 

faciliter l’«intégration» des peuples et territoires autochtones dans le mode de production capitaliste et veiller à ce que les «visions socioéconomiques» alternatives ne menacent pas le fonctionnement souhaité de l’économie de marché 

l’État a insisté pour que toute accommodation institutionnelle de la différence culturelle autochtone soit compatible avec une seule forme politique – à savoir la souveraineté de l’État colonial – et un seul mode de production – à savoir le capitalisme 

Joséphine Bacon 

Nous perdons de vue les choses qui nous unissent intimement à la terre. 

Nous perdons des langues, des histoires. 

la gestion de la nourriture devait être en accord avec les valeurs de partage et de solidarité, comme avec la vie spirituelle des maitres des animaux 

Le désordre, chez les Premières Nations, a vraiment commencé avec la sédentarisation. Afin de prendre possession de la terre sur laquelle nous vivions en nomades et de l’exploiter, le gouvernement a nelevé les enfants à leurs familles   

Il faut aller loin, loin, loin pour retrouver un territoire qui nous soigne. Les pensionnats avaient pour but de «tuer l’Indien dans l’enfant», comme c’est encore écrit dans la Loi sur les Indiens. 

De l’âge de 5 ans jusqu’à mes 19 ans, au pensionnat indien près de Mani-Utenam, j’ai appris les outils qui me permettent aujourd’hui d’exprimer ce qu’on a voulu faire taire en nous. Tout en voulant m’acculturer, on m’a donné les armes pour défendre ma culture. C’est le paradoxe de la sédentarisation 

le premier livre écrit dans notre langue est la Bible 

Nutshimit-aimun, la langue de l’intérieur des terres, est une langue née de la terre. elle est différente de celle qu’on utilise dans les villages ou les villes de la côte 

ce n’est pas en s’opposant qu’on avance, mais en créant des collaborations inédites avec les autres 

l’on parle beaucoup d’appropriation culturelle, je suis plutôt quelqu’un qui crée des complicités culturelles 

Si la relation est basée sur l’égalité, l,échange, la curiosité et le respect de l’autre, l’harmonie apparait.   

An Antane Kapesh 

Quand le Blanc a voulu exploiter et détruire notre territoire, il n’a demandé de permission à personne, il n’a pas demandé aux Indiens s’ils étaient d’accord 

le blanc a voulu que les Indiens vivent comme des Blancs, il ne leur a pas demandé leur avis   

il nous a donné toutes les choses de sa culture et il nous a fourni tous les services des Blancs : maisons, école, dispensaire. 

’il a voulu faire en sorte que nous, les Indiens, demeurions au même endroit pour ne pas le déranger pendant que lui exploite et détruit notre territoire 

le Blanc a voulu tuer notre culture indienne en même temps que notre langue indienne. Après être arrivé sur nos terres, en nous prenant pour nous enseigner son mode de vie à lui, le Blanc a pris du même coup nos enfants pour leur donner une éducation de Blancs,   

Une fois la mine ouverte, je devrai ensuite exploiter et ruiner toute l’étendue de votre pays. Et je barrerai toutes vos rivières et je salirai tous vos lacs. Qu’en pensez-vous? Aimeriez-vous boire de l’eau polluée? 

Qu’en pensez-vous? Après que j’aurai gaspillé et Sali vos animaux, est-ce que vous, les Indiens, aimerez les manger même s’ils ne sont pas propres?   

Nous, les Blancs, serons nombreux à nous enrichir à même votre territoire et vous, les Indiens, serez toujours pauvres. Il se pourrait peut-être que vous vous rendiez compte que tout cela vous apporte encore plus de misères qu’aujourd’hui 

à chaque famille une fois pas mois, je donnerai un peu d’argent, je vous donnerai des maisons et je vous enseignerai ma culture.   

Aujourd’hui encore, je vous donne tout ce que vous me demandez mais plus tard, quand vous aurez fini de vendre votre culture et votre territoire, n’allez pas penser que je vous donnerai des choses comme je le fais à présent. Et vous, les Indiens, vous fonctionnerez comme fonctionnent les Blancs; que vous en soyez capables ou non 

Vous, les Indiens, êtes-vous d’accord que je donne à vos enfants une éducation de Blancs dans l’unique but de détruire leur culture et leur langue? 

bientôt on ne saura plus par vos noms de famille que vous êtes Indiens. Blancs et Indiens, nous porterons les mêmes noms. Quand vous chercherez vos noms indiens partout dans les livres, vous ne vous y trouverez jamais vous-mêmes. 

Si, de nos jours, l’Indien faisait la loi que les Blancs doivent suivre, peut-être bien qu’ils n’y comprendraient rien et peut-être bien qu’ils ne pourraient pas s’y conformer 

L’Indien, que le système scolaire blanc classe en zéroième année, possède aussi un diplôme mais lui, il n’a jamais montré qu’il en possédait un et son diplôme ne lui a jamais servi. Quand il vivait encore sa vie à l’intérieur des terres, il se montrait à lui-même qu’il possédait un diplôme et il e faisait valoir.   

Le Blanc dit vrai quand il dit : « L’Indien n’a pas de livres. » C’est vrai, l’Indien n’a pas de livres mais voici ce que je pense : chaque Indien possède des histoires dans sa tête, chaque Indien pourrait raconter la vie que nous vivions dans le passé et la vie des Blancs que nous vivons à présent, il pourrait dire à quel point le Blanc nous a trompés 

c’est aussi l’Indien qui l’a amené et c’est l’Indien qui l’a nourri pendant une année entière, en chassant toutes les espèces d’animaux indiens. Si le Père Arnaud et le Père Babel avaient pu se débrouiller seuls quand ils sont venus dans le Nord, ils n’auraient probablement pas pris d’Indiens avec eux : 

Voyons, n’écoute pas ce mensonge. L’histoire que tu as entendue aujourd’hui, le Blanc vient de l’inventer. » Mon père m’a dit 

Rapport final CERP 

Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics : écoute, réconciliation et progrès 

La situation est à ce point critique, que les élus et les membres du clergé craignent pour la survie du fait français et des valeurs qu’il véhicule 

Devenus minoritaires à la suite de l’Acte d’Union de 1840, à la fin du 19e siècle, les francophones subissent une certaine marginalisation économique 

C’est dans le double objectif d’arrêter la « grande saignée » démographique vers les États-Unis et d’assurer la pérennité d’une culture française et catholique que le clergé demande au gouvernement de soutenir la colonisation 

Les gens éduqués cherchent à dissocier les Canadiens français des Autochtones en attribuant toutes les vertus aux premiers et tous les vices aux seconds. 

Autochtones sont tantôt infantilisés (on les appelle « les enfants des bois ») et en mal de civilisation, tantôt décrits comme des barbares bloquant le chemin au progrès. Ces images demeureront bien vivantes dans les manuels scolaires jusque dans les années 1960 et 1970. 

presque vides, peuplé de rares tribus indigènes, celles-ci capables tout au plus d’une insignifiante collaboration économique   

les frontières mêmes du Québec changent, reflétant la volonté d’occuper et d’exploiter une région de plus en plus vaste. 

À partir du début du 20e siècle, le gouvernement joue un rôle actif dans le processus de colonisation, envisagé désormais comme une véritable stratégie de développement.   

’au milieu du 19e siècle, on ne trouve encore que peu d’adeptes du christianisme chez les peuples autochtones du Moyen-Nord québécois. Les choses vont toutefois changer rapidement avec l’envoi de prêtres en territoires anishnabe,   

L’entreprise « civilisatrice » orchestrée par les missionnaires s’élève d’un cran avec l’ouverture des pensionnats indiens.  

Le braconnage parfois massif pratiqué par les nouveaux arrivants réduit l’accès des Autochtones aux ressources essentielles à leur survie. 

En plus de détruire les écosystèmes desquels dépend la survie des Autochtones, les coupes massives des compagnies forestières entraînent l’encombrement des rivières par la drave.   

La construction de barrages sur les rivières et la création subséquente de réservoirs inondant de vastes territoires se fait aussi sans tenir compte des communautés autochtones y résidant 

D’autres lois et règlements participent à restreindre la liberté d’agir des Autochtones, notamment avec l’encadrement législatif d’activités traditionnelles telles que la chasse, la pêche et le piégeag 

Jim Harrison 

La transition n’est plus parfaitement claire dans mon esprit, mais j’en suis progressivement venu à m’identifier aux Indiens qui kidnappaient l’héroïne dans les fictions romantiques de la Frontière, plutôt qu’aux hommes courageux qui allaient la délivrer 

La manière qu’ont les gens de devenir ce qu’ils sont a quelque chose de profondément hasardeux et comique, 

nous avons créé certains aspects de la religion pour nous rassurer et nous convaincre que nous avons raison de souiller toutes ces autres espèces à notre guise. 

Nous devons accepter le fait que la plupart d’entre nous souhaitons connaître seulement ce qui nous convient, et que les pédagogues n’ont fait que de timides percées dans cette direction. 

De tels événements ne sont jamais complètement entrés dans l’histoire des conquérants,   

Presque tout le monde est à peu près convaincu que ce sont les médias plutôt que la religion ou le sentiment d’un destin national qui structurent et rendent crédibles nos existences. 

la conviction qu’on pouvait vivre dans un habitat relativement sauvage et naturel sans le détruire, tout en sachant que les religions indiennes émergeaient directement de la terre qui donnait la vie à ces gens. 

Ainsi, le cactus peyolt propose une fascinante expérience hallucinogène, mais de manière beaucoup plus importante ce cactus est utilisé par certains groupes indiens pour renforcer leur identité tribale et comme un puissant allié contre l’alcoolisme. Quand j’ai vu un Assiniboine danser pendant neuf heures d’affilée lors d’un pow-wow, il était guidé par une impulsion beaucoup plus forte qu’un simple exercice d’aérobic. 

La xénophobie est simplement un élément biologique de la bête humaine, laquelle a bien du mal à surmonter 

Nous avons des Noirs, des Juifs, des Chicanos et des Indiens, tous ayant été profondément traumatisés par notre histoire 

Les tribunaux fédéraux ont même décrété que le Bureau des affaires indiennes doit rendre compte des milliards de dollars d’argent provenant de la location des terres indiennes qu’il a placés de manière malavisée. Curieusement, un problème de cette ampleur n’a reçu qu’un faible écho médiatique 

Les différences essentielles entre les Indiens et moi tenaient au fait que mon peuple n’avait jamais subi leur sort atroce. Mon peuple n’est jamais passé d’une dizaine de millions de membres jusqu’à environ deux cent mille entre 1500 et 19 

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