Enquête 3 sur les relations autochtones
Travail présenté par Widya-Sari Pinilih
Quels changements institutionnels spécifiques peuvent être envisagés pour réinventer notre rapport aux communs et favoriser un sentiment d’appartenance inclusif?
Comment les œuvres étudiées ont-elles contribué à votre prise de conscience des privilèges et des injustices?
En quoi le système éducatif au Québec reflète-t-il ou ne reflète-t-il pas la diversité culturelle et historique, notamment des peuples autochtones?
Voici les questions que je me suis posé
Dans les dernières années, les revendications identitaires québécoises et les lois sur la reconnaissance de la langue française n’ont pas cessé d’augmenter. Il est essentiel de se rappeler à ses revendications et sur les enjeux qu’elles soulèvent. En tant que personne à moitié québécoise, je me suis concentrée sur c’est quoi être québécois? Par sa langue, sa culture, le québécois lutte pour son indemnité politique.
Pourtant, cette fierté me montrait une réalité plus sombre, celle de la communauté autochtone qu’on oublie bien souvent.
Catégories des peuples autochtones au Québec
Au Québec, les peuples autochtones sont représentés principalement par les Inuits et les Premières Nations. Les Inuits, également connus sous le nom d’Inuits du Nunavik, habitent les régions nordiques du Québec, notamment le Nunavik, où ils préservent leur mode de vie traditionnel basé sur la chasse, la pêche et la culture nomade. Les Premières Nations du Québec se composent de divers groupes, tels que les Algonquiens, les Cris, les Mohawks et les Innus, qui ont des cultures, des langues et des territoires distincts à travers la province.
Malgré qu’ils vivent sur le même territoire, leurs droits ont été bafoués au nom de cette même quête d’indépendance. Est-il possible de concilier la lutte pour la souveraineté du Québec comme peuple avec le respect des droits autochtones par rapport à leur terre ancestrale? Avant l’arrivée des colons européens, les peuples autochtones avaient établi des systèmes sociaux, économiques et culturels sophistiqués. Cependant, l’arrivée des colons a entraîné des conséquences dévastatrices, notamment la propagation de maladies, la violence et la non-respect des traités, qui ont profondément bouleversé la vie des autochtones.
Premiers questionnements personnels
Personnellement, cette question est troublante, puisque notre relation avec les problèmes autochtones me semble différente mais ce sont les mêmes. Pour mieux comprendre ces enjeux, j’ai lu deux livres qui expriment la vision autochtone, « Shuni » de Naomi Fontaine et « Je suis une maudite Sauvagesse » d’An Antane Kapesh qui explique la vie des l’Innu.
Confrontation à une réalité brutale

Cette expérience m’a confronté à une réalité brutale, celle d’une société bâtie sur la violence coloniale et l’exploitation des plats protecteurs. Je me suis sens menti dans «mon» propre «pays», le leur.
Quand on y pense, le slogan de la Révolution tranquille, « Maîtres de chez nous », est ironique, car il met en évidence le contraste entre la revendication d’autonomie politique des Québécois et la réalité de l’oppression et de la marginalisation subies chez les Innus.
Alors que les Québécois luttaient pour leur indépendance, les Innus avaient leurs droits fondamentaux arrachés et étaient privés de leur souveraineté de leurs terres.
Loi sur les Indiens de 1876
La mise en place de la loi sur les Indiens en 1876 par le gouvernement canadien a eu des répercussions majeures sur les peuples autochtones, imposant un contrôle strict sur leur vie et restreignant leurs droits et libertés. Cette législation a marqué le début d’une période de marginalisation et de discrimination systématique à l’égard des autochtones au Canada.
Réflexions sur le passé et le présent
J’ai appris que leur langue est basée ce sur ce qui les entoure et leur mode de vie. La transmission culturelle repose sur l’apprentissage pratique, le respect des aînés, l’observation et la connexion avec le territoire ancestral. Sans cette connexion au territoire il n’y a pas de respect et il n’y a pas de langue.
Interrogations sur l’éducation et la culture
L’enseignement en français est un pilier fondamental du système éducatif québécois, mais une question cruciale se pose : pourquoi l’éducation sur les peuples autochtones n’est-elle pas également obligatoire? Cette absence d’inclusion des connaissances sur les peuples autochtones dans le programme scolaire soulève des interrogations sur les fondements de notre système et sur ses priorités en matière d’éducation et de culture. Ces livres m’ont permis de me confronter directement à la réalité des communautés autochtones, à écouter leur voix et à reconnaître mes propres privilèges. Une éducation qui ne pointe pas le problème ne peut être en mesure de former des citoyens conscientisés.
Prise de conscience et responsabilité
An Antane Kapesh, montre le désintérêt des gens face à une éducation autochtone « j’incline à penser que c’était uniquement pour nous faire du tort, pour nous faire disparaître, pour nous sédentariser, nous les Indiens » (p. 67) Elle soutient que les politiques coloniales, telles que les pensionnats autochtones, ont eu des effets dévastateurs sur les communautés, constituant une forme de violence et d’assimilation forcée.
-sédentariser les Innus, les éloigner de leur mode de vie nomade et à les intégrer de force la société dominante.
Dans Shuni : « Tu vois, être colonisé c’est ça. On doute de la valeur de sa culture. On doute de soi. » (p. 17) La colonisation a forgé, l’identité de plusieurs Innus, leur enseignant que leur façon de faire était insuffisante et inadéquate dans la société, ce qui contribue au génocide de leur identité culturelle.
Cette éradication culturelle que le Québec critique tant envers la langue française me semble hypocrite parce que le racisme c’est un choix enseigné. C’est aussi une manière de perpétuer la dépendance des autochtones face au gouvernement.
Ouverture
Pourquoi se battre pour le français alors que nous ne nous battons même pas pour la langue des autres? La quête d’indépendance du Québec et de la langue ne peut être légitime que si elle est accompagnée d’une véritable réconciliation avec les peuples autochtones et d’une redistribution drastique du pouvoir et des ressources.
Des changements institutionnels radicaux sont nécessaires pour réinventer notre rapport aux communs et favoriser un sentiment d’appartenance inclusif. Cela implique de démanteler les privilèges qui perpétuent l’oppression et la marginalisation des minorités.
En renversant cette narration et en donnant la voix aux Innus, elle rétablit la vérité historique et conteste la version des récits des dominants. Pour Kapesh, écrire devient un acte de résistance contre l’oppression et un moyen de préserver la mémoire collective de son peuple. Lire pour nous c’est prendre conscience de leur difficulté et les traiter au même rang de priorité.
Ma question final:
Est-il possible de concilier la crise identitaire des Québécois avec les revendications des droits autochtones par rapport à la reconnaissance de leurs peuples?
Voici les photos de mes notes de cours: