Contexte historique :
À la suite des derniers cours de philosophie nommé « Étique et Politique », j’ai été en mesure, à l’aide des notions théoriques liées au sujet central, de plonger au cœur même de la question du Hip-Hop liée à celle de la résistance politique ainsi qu’à celle de l’inquisition de la communauté du Bronx. Avant même de s’interroger davantage sur le thème visé, Il a été nécessaire de se faire une tête sur ce que représente le Hip-hop et le rôle que cette forme d’art joue au sein des individus. En réalité, le Hip-Hop apparait autour des années 70, il est alors possible d’établir un lien de corrélation important entre l’émergence de ce style artistique et la lutte menée par Martin Lutter King ainsi que celle proposée par Malcom X entamée en 1950. En effet, après le décès de ces véritables pionniers de l’égalité, le mouvement de revendication pour l’obtention des droits civiques, basé sur ce profond désir de parité entre les américains et ce peu importe leur couleur de peau, s’est rapidement essoufflé. Afin de poursuivre dans cet élan mis de l’avant par Martin et Malcom, le Hip-hop nait dans le Bronx sous la forme évidente d’une réponse pacifique aux impasses sociales dont sont prisonniers cette même communauté. Ce sera ainsi par le pouvoir du Hip-Hop, par l’entremise de ces messages cachés prenant une certaine forme de détresse et par le biais de la révolte subtile permise par cette forme d’art, que la lutte aux droits, à la liberté et à la non-répression persistera, notamment aux États-Unis ou même à l’échelle internationale.
L’obligation à une certaine dualité d’idéologie
Brièvement guidée et située au niveau historique, j’ai par la suite tenté de contextualiser de manière politique la naissance du mouvement revendicatif. Lors du cours de philosophie, le mot tension a été, et ce à de multiples reprises, préconisé. Effectivement, la tension présente entre les différentes idéologies politiques qui sévissent dans les années 70 se retrouve illustrée de manière adéquate dans le Hip-Hop; cette forme d’art met de l’avant l’impossibilité d’adhérer complètement à un seul mode de fonctionnement, le hip-hop désir, en quelque sorte exposer cette nuance qu’il ne faut pas négliger. Il suffit de prendre l’exemple des plus récentes décisions de Beyoncé. Cette dernière se voit grandir dans ce qui est appelé le «Ghetto», elle possède donc, par souci de support à sa communauté, ce puissant sentiment de refus de l’atomisme des libéraux. Par solidarité, cette chanteuse valorise, au sien de ces chansons et de son art, l’idéologie du communautarisme; ce concept viscéralement axé sur l’importance d’autrui et la suppression des actions excessivement individuelles et libérales. Bien que Beyoncé se caractérise telle une réelle figure du mouvement communautaire, il reste possible d’affirmer que celle-ci prône, dans certaines sphères de sa vie, l’idéologie du libéralisme. Par définition, ce terme met l’individu de l’avant, il prône la défense des droits personnels au détriment de ces collectifs, il tente également de protéger l’humain de la tyrannie de la majorité. Ayant connu un succès international, Beyoncé, par les retombées de sa réussite économique, décide de s’acheter une villa d’une valeur de 200 millions de dollars américains. Cet achat immobilier historique pourrait, de manière exécutive, entrer dans la catégorie d’action menée par la pensée libérale. Le Hip-Hop d’aujourd’hui ou celui d’il y a 45 ans représente avec justice cette zone grise ; il reste difficile de s’associer à 100% à une de ces idéologies. Les artistes découlant du mouvement du hip-hop ou celui issu du rap ne prennent donc pas nécessairement position face à ces tensions politiques, au contraire ils réussissent à exposer avec parcimonie l’hypothèse suivante; la façon dont est orchestré le système sociétaire ferait naturellement en sorte qu’il est difficile pour un individu de se polariser vers une seule philosophie directrice. Évidement que Beyoncé et Jeezy souhaitent se réaliser, pour y parvenir ils se doivent d’agir de manière libérale, ce couple prône toutefois, au travers de leur art, l’esprit de communauté, celui relatif au communautarisme. Ainsi, au cœur même du hip-hop se retrouve l’exposition d’une certaine tension arbitraire, cette même divergence d’idéologie reste notable dans la vie quotidienne, que celle-ci se caractérise telle l’opposition entre le libéralisme et le communautarisme, celle placée entre l’internationalisme et le nationalisme ou celle qui existe entre l’individualisme et le socialisme.
Les significations du Hip-Hop
Au travers des cours de philosophie, j’ai été poussé à analyser de manière plus minutieuse le sens ainsi que les significations proposées par le Hip-Hop. Après avoir écouté différentes chansons issues du mouvement du hip-hop, que le visionnement de celles-ci se fasse dans le cadre du cours ou non, j’ai réussi à établir un lien bien précis entre chacune de ces trames sonores ; les messages passés au travers des paroles sont transmis très subtilement. Comme cette forme d’art n’expose pas directement le message que les artistes désirent passer, il est donc possible pour le destinataire de se poser la question suivante; est-ce qu’il y a une véritable résistance politique dans le hip-hop? Bien que ceux-ci soient mis de l’avant de manière cachée et subtile, ces messages revendicateurs concernant la situation de la communauté du Bronx représentent l’essence même du rap; sous une approche passive se rapprochant étroitement d’une forme de vulgarisation, les chanteurs partagent leurs multiples récriminations sociales, économiques et politiques au public cible. Prenons l’exemple de la chanson de GrandMasterFlash intitulée The Message. Lors du refrain, sou un air et une mélodie joyeuse, il est possible d’entendre les paroles ultérieurement proposées soient, « I’m trying not to lose my head ». Une forte dualité de signification se retrouve au centre de cette même phrase. Effectivement, le chanteur, à l’aide de ces propos, s’exprime sur son inquiétude de devenir réellement fou face à sa réalité. Parallèlement, il partage sa peur viscérale de mourir par cause de criminalité. L’utilisation de ces paroles à double sens permet à l’audience de comprendre et de visualiser, et ce efficacement, la réalité vécue ainsi que les enjeux problématiques auxquels est perpétuellement confrontée la communauté. Il suffit donc parfois de creuser, d’éplucher et d’étudier avec davantage d’attention le sens profond du rap, pour conclure que cette méthode d’expression en est une relative à la revendication ainsi qu’à la résistance politique. Désormais, lorsque j’écoute ma chanson préférée de Chris Brown nommée Look at Me Now, je suis plus aujourd’hui plus outillée pour comprendre les significations préconisées par l’entremise de certains éléments ou paroles du vidéo clip. J’ose ainsi affirmer que je deviens plus attentive ; j’essaie de déceler les multiples interprétations possibles en addition aux messages cachées sous quelques phrases métaphoriques, ces dernières qui mettent généralement de l’avant une forme de critique du système politique, social et économique.
Chris Brown, Look at me now : https://youtu.be/8gyLR4NfMiI?si=ehjaRULcgwegP-Y9
Réflexions personnelles et impasse
Dans l’objectif de bonifier ma préparation pour ma rédaction, j’ai été porté à réfléchir sur le sujet de la répression en lien avec celui du Hip-Hop, ainsi que celui de la situation de la communauté du Bronx. Afin de générer de nouvelles idées ainsi que de me fournir différentes façons d’aborder le thème central, j’ai décidé d’en discuter avec ma famille, mes amis, mes professeurs et mes collègues de travail. Bien que nos discussions étaient des plus intéressantes, enrichissantes et pertinentes, je n’arrivais, et ce à aucun moment au travers des dialogues, à m’accrocher à un angle d’entrée assez solide avec lequel je me sentais assez à l’aise d’approcher le sujet de la résistance politique proposée par le hip-hop. Après ces nombreux échanges portant sur ce même sujet, j’en suis venue à la conclusion que je me retrouvais dans une véritable impasse; je dois élaborer sur la question du Hip-hop, un thème excessivement stimulant autour duquel réside une variété d’interrogations intrigantes, cependant, je ne sais pas comment mis prendre et je ressens un certain malaise à m’exprimer sur cette problématique. Plongée au plein cœur de cette situation sans issue, je me suis rapidement demandée si mon accès au sujet ne devrait pas se faire par le biais de cette même impasse. Si ce concept en est un pour lequel je possède une importante curiosité ainsi qu’un puissant désir de compréhension, pourquoi est-il si difficile pour moi d’aborder le Hip-Hop? Après une introspection efficace, j’ai rapidement répondu à ma propre question; je ne me sens pas en mesure d’aborder cette thématique bien précise en raison du fort sentiment « d’imposteur » qui véhicule en moi, considérant ma place dans la société, je trouve particulièrement ardue la tâche de me noyer aux origines même d’un sujet dont je ne peux pas concrètement appartenir et correspondre. Ayant cette volonté de complexifier ma méditation, j’ai tout de même voulu trouver un réel angle d’entrée qui me demande une profonde réflexion sur mon rapport personnel avec la résistance politique vivante par l’entremise du mouvement du hip-hop. En tant qu’étudiante en danse classique, je suis quotidiennement confrontée à analyser le rapport entre le corps, les sensations physiques et les émotions. De manière consciente ou non, le corps parle; ce dernier réagit aux différentes influences extérieures. Le ballet classique reste une forme d’art arbitrairement restrictive et stéréotypée, il est parfois difficile pour les jeunes ballerines en formation professionnelle de continuer d’avancer dans leur cheminement artistique alors qu’elles sont constamment victimes de répression transmise de la part des entraineurs ainsi que par le cadre préétabli des prérequis héréditaires nécessaires pour pratiquer le ballet. D’une quelconque façon le corps répond à ce type de pression, que celle-ci soit fourni par le milieu du ballet classique ou par celui du système américain, je crois qu’il serait pertinent de tenter de démystifier le processus dont est victime le corps qui se défend devant la répression?
La résistance politique se ferait-elle, d’une certaine manière, par l’entremise des réactions corporelles et physiques?
Comment le corps réagit devant la répression?
Quelles sont les méthodes réactionnelles du corps devant la répression?
Anaelle :)☀️🩰