Héritage de la chasse aux sorcières => marqué par la persécution, violence et contrôle social
Seulement la sorcière n’est pas une victime, elle devient aussi une figure de résistance, défiant les normes établies et détenant un savoir alternatif
CHASSE AUX SORCIÈRES = lutte de toujours qui banalise les violences faites aux femmes
C’est une histoire de répression et de mécanismes de défense contre les femmes / structure des violences depuis des centaines et des centaines d’années
Représentation de la sorcière = contradiction à la valorisation de la rationalité -> la valeur au centre des sociétés est la liberté, mais c’est aussi ce dont on prive les femmes et elles deviennent des boucs émissaires
Impact => passage de l’imaginaire à la réalité (mythes à croyance)
cf -> dualisme et opposition entre les figures masculines et féminines (+ dans la mythologie grecque et romaine)
Moyen de réprimer les femmes en diabolisant leurs connaissances : médecine, agriculture, soins, nature => méfiance et dégoût collectif élargit à toutes les femmes -> on ne peut se fier à elles (ce qui fait d’elles des êtres dangereux et méprisables c’est leur beauté mêlée à leur « perfidie »
(Cf. Circé/Médée = 2 figures opposées, laide/belle, gentille/méchante, amour se mélange à la magie/dangereuse et vengeresse)
-> figures mythiques qui influencent sont des visages de la lutte féministes à travers les âges
-> réalité ou mythe -> sorcières dans la société moderne – lutte féministe et réappropriation de la figure de la sorcière qui est devenue un moyen de lutte politique et de revendication -> réinterprétation des figures historiques et mythologiques comme des symboles des luttes actuelles
Armelle Lebras Chopard => elle remet en cause le préjugé selon lequel les bûchers et les chasses aux sorcières ont cessé à partir du moment où la société est devenue plus rationnelle.
L’idée que la séparation de l’Église du politique a permis une rationalisation et une diminution de la violence est fausse : en réalité la violence faite aux femmes n’a fait que s’accroître à partir de là
RÉFLEXION SUR LA PLACE DE LA FEMME AU MOYEN-ÂGE
La place de la femme dans les sociétés féodales est grandissante -> tandis que l’Homme est assujetti à son suzerain (il échange sa liberté contre sécurité et protection), la femme elle revendique plus de libertés et d’autonomie dans ce contexte (notamment dans le commerce et l’agriculture) et c’est justement parce qu’elles prennent du pouvoir qu’on cherche à les réduire au silence
Devenues puissantes et maîtresses à la fois de leur corps et de leur vie, les femmes subissaient de la violence sans précédent : la peur de ces êtres diaboliques et puissants (non pas faibles comme établi dans la pensée collective et les préjugés) a abouti à la chasse aux sorcières -> les femmes qui ne respectent pas les dogmes de l’Église sont considérées comme hérétiques et sans même procès, torturées, pendues et brûlées vives.
Ce qui était une lutte de pouvoir entre l’Église et l’État devient une lutte entre Homme et Femme -> la femme est le bouc émissaire des sociétés patriarcales : elle est blâmée et accuser d’un mal incarné en elles
En réalité l’interprétation de la figure de la sorcière est absolument fausse et erronée, la sorcière est puissante, maîtresse de son corps et de sa liberté. Elle fait ses propres choix et suit sa morale et c’est justement pour cette raison que les femmes libres se font pourchassées.
Angoisse métaphysique de la liberté
= angoisse associée à la responsabilité de faire ses propres choix librement. Faire des choix et devoir en tenir la responsabilité est un lourd fardeau
Analogie d’Ève -> Religion catholique (avec des paradoxes moraux) explique dans tous ses mythes que l’Homme est libre de ses actes et est sur terre car il a choisi de souffrir (céder tentation)
-> elle choisit de faire le « mal » à la place de choisir de faire le Bien
-> elle n’a pas résisté à la tentation = choix de s’y abandonner ou non (cf. Liberté de ses choix -> selon l’Église, l’être humain est toujours libre de ses choix et de ses actions
Par origine, la femme est donc tentatrice du Mal, ne peut y résister et est donc à condamner -> la figure d’Ève apparaît toujours aujourd’hui comme l’image originelle de la tentation et du péché commis par la femme qui à son tour devient tentatrice et provoque la chute de l’homme.
Dogmes = doctrine religieuse : règle et principe claire et établie, et absolument/indéniablement vrai (vérité divine) ex : dogme péché (libre de faire le mal), dogme rédemption (libre de se reprendre en faisant le bien)

INQUISITION MÉDIÉVALE -> cas de Jeanne d’Arc
À une époque où les femmes sont diabolisées et persécutées -> femme qui a brisé les barrières de son genre de son époque en revendiquant un rôle militaire et politique. Son courage et son leadership sont réutilisés pour inspirer les femmes actuelles à défier les attentes sociales, à revendiquer ses droits et ses libertés
CONDAMNATION ET BÛCHER
Jeanne d’Arc, également connue sous le nom de la Pucelle d’Orléans, était une jeune femme française qui a joué un rôle crucial pendant la Guerre de Cent Ans entre l’Angleterre et la France au XVe siècle
Elle se disait envoyée par Dieu => difficilement acceptable pour les hommes d’Église, quelles que soient leurs opinions politiques et le « parti » auquel ils adhéraient. Ce ne fut accepté par le dauphin Charles, qu’en dernier recours, alors qu’il se trouvait dans une position très difficile sur le plan militaire et diplomatique. Avec le recul, Jeanne apparaît surtout comme une femme contestataire, qui s’est opposée tout au long de sa courte vie aux pouvoirs en place, le pouvoir royal
Elle a été capturée, jugée et condamnée à mort par l’Église catholique romaine et les autorités -> jugée par un tribunal ecclésiastique -> le procès était motivé par des intérêts politiques, avec des figures pro-anglaises cherchant à décrédibiliser et discréditer Jeanne + à affaiblir l’effet qu’elle avait sur la résistance française pendant la Guerre de Cent Ans
-> Jeanne a maintenu ses déclarations et sa foi pendant son procès, ce qui a contribué à sa condamnation -> elle a refusé de se rétracter sur ses convictions et de son engagement envers sa mission divine et pour cela elle a été brûlée
-> 30 mai 1431 : Jeanne d’Arc est brulée vive sur le bûcher pour accusation d’hérésie

LES SORCIÈRES D’AUJOURD’HUI : RÉAPPROPRIATION DE LA FIGURE DE LA SORCIÈRE
« Which witch » de Florence & the machine
-> Les paroles suggèrent un sentiment de pouvoir et de force, avec des références à la sorcellerie et à la magie. Cela peut être interprété comme une célébration de l’empowerment féminin et de la force intérieure. Les références à la sorcellerie peuvent également être interprétées comme une célébration de l’énergie créatrice féminine. Dans de nombreuses cultures, les sorcières sont associées à la créativité et à la capacité de donner la vie, que ce soit dans le domaine artistique ou dans celui de la reproduction. Les femmes sont présentées comme des figures fortes capables de surmonter les défis. Les paroles de « Which Witch » peuvent également être vues comme une forme de rébellion contre les stéréotypes traditionnels associés aux femmes. Elles suggèrent une volonté de transcender les attentes imposées et de forger sa propre voie.
« Who’s a heretic now ? » / « Can you make it stick, now ? »
« I’m not beat up by this yet, You can’t tell me to regret »
- Rébellion contre les normes sociales ou les attentes imposées par les hommes
- Peuvent être interprétées comme un refus de se laisser dicter comment ressentir ou regretter. Cela peut refléter un thème d’autodétermination et de rejet des normes imposées aux femmes
-> de nombreuses références à la chasse aux sorcières: « heretic » / « fire » / « burned but not buried this time, I’m on trial, waiting ‘til the beat comes out. »
ttps://www.youtube.com/watch?v=bbCsoMOJMec
-> réappropriation de Jeanne d’Arc : devient une figure emblématique de la lutte féministe actuelle -> symbole de résistance et d’émancipation -> 1920 : Jeanne d’Arc est canonisée et reconnue comme une figure de résistance et de résilience
-> cf Barbie => un film qui se veut à porter féministe et pour casser les codes du patriarcat -> satire de la masculinité et des normes imposées aux femmes -> la seule chanson ayant été récompensée n’est autre que « I’m just ken » par Ryan Gosling, qui était en compétition avec Billie Eillish, une artiste engagée dans le féminisme et sa chanson « What was I made for » => contribution des femmes, que ce soit en tant que réalisatrices, scénaristes, actrices ou membres de l’équipe, est minimisée ou ignorée, tandis que les hommes récoltent les récompenses et la reconnaissance
La reconnaissance sélective des hommes dans des films à portée féministe peut refléter et perpétuer des dynamiques patriarcales dans l’industrie cinématographique et la société en général -> Les films à portée féministe sont souvent conçus pour avoir un impact social en abordant des problématiques de genre importantes. Cependant, récompenser seulement un homme dans ce cas précis peut minimiser l’impact réel du message du film et perpétuer l’idée que les hommes sont les héros de l’histoire féministe.
=> image de la sorcière est un miroir de notre société, reflétant nos peurs, nos valeurs et nos aspirations changeantes. En explorant ses multiples facettes, nous pouvons mieux comprendre notre histoire et remettre en question nos visions du monde, du pouvoir et de la justice.