J’ai eu l’occasion de voir l’exposition Manasie Akpaliapik : Univers inuit au Musée National des Beaux-Arts du Québec. Mais cela m’a beaucoup perturbé, je ne trouvais pas approprié d’exposer cet art autochtone qui défend ses terre et ses valeurs, dans un musée aux murs blanc immaculé et dénué de vie.

« Né dans une famille de sculpteurs, Manasie Akpaliapik et apprend le métier. À douze ans, il est envoyé dans un pensionnat d’Iqaluit qui interdit l’usage de sa langue et nie les croyances traditionnelles. En colère, à seize ans, il retourne vivre à Arctic Bay où il se marie.

À la suite du décès de sa femme et de ses deux fils dans un incendie en 1980, il quitte pour Montréal. Accordant à la sculpture un rôle thérapeutique, il s’y remet intensivement, apprend de nouvelles techniques et utilise de nouveaux matériaux. En 1989, le Conseil des arts lui octroie une bourse afin de retourner à Arctic Bay et d’y apprendre la danse du tambour, la fabrication d’un kayak, et aussi de côtoyer les aînés pour recueillir les récits et les légendes de la culture traditionnelle inuit. S’il lui arrive de critiquer l’exploitation commerciale de l’art inuit, il s’intéresse aussi à l’enseignement artistique « 

« le projet domestique de déshumanisation coloniale progressait sur le champ sémiotique. Faisant appel à des contes fantastiques d’îles exotiques habitées par des sauvages et des monstres ramenés vers les rivages occidentaux par des explorateurs du Nouveau Monde, tels Christophe Colomb, Marco Polo et Pierre-Louis Moreau de Maupertuis, la société européenne blanche prémoderne commença sa construction d’une image positive d’elle-même par opposition aux créatures anormales peuplant les étranges contrées lointaines. »

« Ces collectionneurs, on les appelait des “curieux”, qui exposaient chez eux des objets afin de faire un résumé du monde, de montrer la connaissance de l’homme sur son environnement. On pouvait retrouver un crocodile à côté d’un masque africain ou d’une gravure. Tout était mélangé. »

L’art inuit au MNBAQ, une culture à découvrir | Radio-Canada

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *