Plan:
Question d’analyse: Est-ce que mon mélange d’ethnicité me permet de mieux comprendre les enjeux auxquels les autochtones font face?
Introduction:
- Pour mener mon sujet: Lorsque je cherchais ma question d’analyse pour ce texte, j’ai fait plusieurs recherches afin de trouver le thème parfait. Dans le processus, je suis tombée face à un site dénonçant la dissociation d’identité, un enjeu auquel de nombreux autochtones sont affectés. En lisant l’article en profondeur, je me suis sentie identifiée avec certaines situations. Je suis née au Canada, ma mère est colombienne et mon père est canadien. Lorsque j’avais 11 ans, j’ai déménagé en Colombie, ou-est-ce-que j’ai demeuré jusqu’à mes 14 ans. Durant ces 3 ans, je me suis toujours sentie comme une étrangère dans ma propre culture. Les gens ne me voyaient pas comme une Colombienne mais plutôt comme une Canadienne blanche. D’un autre côté, au Canada, je ne me sens pas entièrement québécoise, même lors des grandes fêtes avec ma famille québécoise, je me sens souvent comme une intruse dans une culture qui n’est pas vraiment la mienne.
- Problématique: Je me suis donc demandée si cette expérience me permettrait
à mieux comprendre la perte de culture des autochtones ainsi qu’à mieux me comprendre
Développement:
*contextualisation du sujet*
- ( expliquer ce que font face les autochtones à travers les années):
Du début du siècle jusque vers le milieu des années 1970, des milliers d’enfants autochtones ont été retirés de leur famille et placés dans des pensionnats. Ces établissements avaient pour mandat de les éduquer et de les assimiler, mais les résultats ont été désastreux. De nombreux témoignages d’abus physiques et psychologiques ont été très bien documentés, mais ce ne sont pas là les seuls préjudices que les Autochtones ont subis. On interdisait aux enfants de parler leur langue maternelle ou de pratiquer les coutumes ancestrales. On leur faisait croire que leur mode de vie était « primitif », ou « immoral ». Avec le temps, un grand nombre ont fini par dédaigner le mode de vie de leur peuple et par se détacher de leur communauté. Une autre triste conséquence des pensionnats, c’est que ces enfants, devenus parents, n’avaient aucun modèle pour élever leurs enfants dans la culture traditionnelle. Les plaies restent à ce jour béantes. À l’heure actuelle, 86 000 personnes ayant passé par ce système sont toujours en vie. Entre les années 1960 et 1980, on a arraché de nombreux enfants autochtones à leur famille pour les placer dans des foyers d’accueil ou en adoption. Comme ils étaient généralement placés dans des familles non autochtones, ils ont perdu tout contact avec leur famille naturelle. On disait vouloir donner la chance aux enfants de grandir dans des foyers plus avantagés.
- Expliquer ce qu’est le syndrome de l’imposteur: Parfois appelé syndrome de l’imposteur culturel, ce phénomène peut prendre de nombreuses formes, mais il est courant parmi les membres de communautés marginalisées qui estiment ne pas avoir les expériences ou les sentiments appropriés pour être considérés comme membres de ces groupes. Le syndrome de l’imposteur culturel n’est pas inhabituel chez les personnes d’origines ethniques, raciales ou culturelles mixtes et qui ont souvent le sentiment de n’appartenir à aucune des communautés auxquelles elles sont liées.
*Exposition de la problématique
- Expliquer ce qui les a mené à se sentir comme des imposteurs:
D’abord, le fait que les pensionnaires aient été dépouillés de leur langue, de leurs croyances et de leurs traditions a grandement compromis la transmission intergénérationnelle de la culture autochtone. Aussi, une fois revenus dans leur communauté, plusieurs des enfants issus des pensionnats se sont sentis ou ont été perçus comme des étrangers aux yeux de leurs familles et de leur communauté, notamment parce qu’ils n’avaient pas pu intégrer les bases de leur culture et de leur identité, comme la langue, les valeurs et les rituels traditionnels autochtones. Certains, en raison de l’éducation qu’ils avaient reçue et de la perte de repères culturels, ne se reconnaissaient tout simplement plus dans les valeurs autochtones. Dans ce contexte, il a été difficile pour les survivants de transmettre les valeurs et savoirs traditionnels autochtones à cette nouvelle génération qui, déjà, était confrontée au défi de se construire une identité à mi-chemin entre la culture autochtone et la culture du groupe majoritaire.
Ce sentiment de manque d’appartenance se retrouve également face à la culture du Blanc. La plupart d’entre eux se font discriminer et se font encore voir en tant que sauvages parmi les blancs. Les autochtones vivent donc des expériences de discrimination venant de son groupe d’origine culturel et du groupe dominant (canadien ou québécois).
- Parallèle avec moi, c’est quoi qui me fait sentir comme une imposteur:
Je me sens comme une sorte de touriste lorsque je suis entourée uniquement de ma famille colombienne ou de ma famille québécoise. Comme si je visitais une culture mais savoir qu’elle n’est pas vraiment la tienne. Ça a commencé lorsque j’ai déménagé en Colombie, je comprennais l’espagnol mais j’avais beaucoup de difficulté à le parler. Je ne connaissais pas vraiment la culture et en arrivant à l’école c’est lorsque je me suis sentie le moins comme partie d’entre eux. Les gens me voyaient simplement comme une canadienne blanche. Je ne connaissais rien sur les coutumes ni la nourriture, je ne me suis jamais sentie à la maison. En revenant au Québec, on m’as souvent dit “whitewashed Latina” puisque je ne ressemble pas du tout à une Latina et je ne traine avec personne de ma culture à part ma famille. Lorsque je rencontre des personnes Latinos, inconsciemment, j’essaie de forcer un accent plus Colombien pour en quelque sorte prouver que je fait partie d’eux malgré mes apparences. Du côté québécois, c’est aussi compliqué. Oui, j’ai un air plus québécois et je n’ais pas d’accent lors de parler français, mais de toute manière, lorsque je vais chez ma famille Québécoise, je trouve ça étrange de qu’ils vivent juste en français et de savoir que partie de ma famille est comme “les autres familles québécoises”. Des fois je me sens un peu comme une immigrante puisque chez moi je vit avec ma mère colombienne et mon beau-père colombien. Sans me relier à ma culture Colombienne.
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- Parallele option 2*
Je me suis mise à chercher plus profondément la raison qui m’aurait mené à me sentir comme une imposteur. Lorsque mon père est décédé à mes 9 ans, ma mère a décidé de déménager en Colombie. À travers le temps que je vivais là-bas, je me sentais très différente des autres, puis en retournant au Québec, j’ai eu le même sentiment de manque d’appartenance en revoyant ma famille québécoise. Ma mère s’est mariée avec un colombien et le fait que ma famille à la maison est maintenant entièrement colombienne et que moi je suis la seule canadienne, me mène à me sentir différente. Ma mère et mon beau-père ont tous les deux leur famille en Colombie tandis que moi j’en ai au Québec. Quand je suis avec ma famille à la maison, j’oublie que je suis d’ici et j’ai l’impression d’appartenir à une famille uniquement immigrante.
Par contre, à la maison, ma famille n’agit pas comme une typique famille colombienne. On ne pratique aucune religion, on mange rarement de la nourriture colombienne puis on ne traine pas avec des colombiens. À vrai dire, ma famille agit comme n’importe quelle famille québécoise; on écoute la télévision en français, on fête les mêmes festivités que les québécois, on mange beaucoup plus de nourriture canadienne que colombienne. C’est uniquement le fait qu’on parle en espagnol à la maison et qu’ils ont un accent en parlant français qui me fais sentir d’appartenir dans une famille immigrante.Sous d’autres aspects, je ne vois aucune différence entre une famille québécoise typique et la mienne, c’est uniquement au niveau de la langue.
Ma mère et mon beau-père n’ont pas apporté leur culture au Québec. Ils ont décidé de s’adapter à la culture québécoise lorsqu’on est revenu au Canada. Le fait que quelqu’un soit né dans un endroit, soit en Colombie, au Québec ou dans les territoires du nord n’identifie pas sa culture ni sa manière de vivre. Cela dépend davantage de l’environnement dans lequel la personne a grandi.
La différence avec les autochtones, c’est que les blancs, ( soit québécois ou canadiens) les ont forcé à se décrocher de leur culture en leurs enlevant tous leurs repères. Un de ces moyens était de forcer les enfants autochtones à aller à l’école afin d’avoir aucun contact avec leurs familles. De cette façon, ils ne grandiraient pas dans leur culture, permettant de les détacher de celle-ci. Pour les autochtones c’était par obligation tandis que pour ma famille c’était leur choix. Être québécois est plus une culture qu’un lieu de naissance. Même si j’habite avec ma famille colombienne, leur culture ne fait pas partie de leur vie quotidienne.
Conclusion
( ce que j’ai appris sur moi et en faisant cette analyse ):
- En général,mon mélange d’ethnicité m’a permis d’ouvrir une porte pour mieux comprendre quelques sentiments et enjeux auxquels font face les autochtones, par contre, y en a beaucoup dont je ne me sens pas identifiée.
- Avant de faire cette analyse, je sentais que je n’étais ni canadienne ni colombienne, mais maintenant j’en arrive à la conclusion que je me sens multiculturelle. Mes coutumes sont beaucoup plus québécoises, mais je garde quand même certains éléments de la culture colombienne en parlant une langue différente à la maison.
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CITATIONS INTÉRESSANTES:
Citations An Antane Kapesh dans: “Je suis une maudite sauvagesse”:
Chapitre: 3 – L’éducation des blancs
- “À cause de l’éducation de Blancs qu’ils ont reçue, aujourd’hui mes enfants ne connaissent rien de leur culture indienne, ils perdent leur langue indienne, ils mangent à peine de leur nourriture indienne, ils ont perdu leurs coutumes vestimentaires. Parce qu’ils sont allés à l’école du Blanc, nos enfants se trouvent à présent dans l’entre-deux: ils sont incapables de gagner leur vie dans leur culture indienne et ils ne sont pas habitués à la gagner à la manière des blancs.” (p.73)
- “Moi je crois qu’une fois que l’enfant indien a perdu sa langue indienne, il lui sera extrêmement difficile de la retrouver. Nous habitons à présent des maisons de Blancs et nous utilisons tous les éléments de la culture des Blancs; c’est à cause de cela que nous perdons rapidement notre langue indienne.” (p.75)
- “De nos jours, nous entendons souvent dire que tous les indiens des autres endroits qui ont perdu leur culture et leur langue indiennes ont des regrets” ( p.79 )
Citations:
- « Ils m’ont volé ma langue. Ils l’ont sortie droit de ma bouche. Je ne l’ai plus jamais parlée. Ma mère me demandait : « Pourquoi, pourquoi? Tu peux m’écouter. » Elle disait : « Je pourrais te l’apprendre. » J’ai refusé. Et quand elle m’a demandé pourquoi, j’ai répondu : « J’en ai assez d’avoir des claques sur la bouche. Je suis tannée. Je suis tannée, c’est tout. » » – Rose Dorothy Charlie
- Tamina, jeune autochtone, vit dans une communauté autochtone, entourée de sa famille et de ses amis. Dans sa communauté, on ne parle plus la langue des ancêtres et la culture autochtone se perd. L’influence de la culture des blancs se fait de plus en plus ressentir dans la communauté, provoquant une perte de la connaissance ancestrale. Tamina et les autres jeunes ont de la difficulté à s’intégrer dans les écoles hors réserve. Ils voudraient affirmer davantage leur culture, mais en harmonie avec le contexte de modernité qui les entoure. Paul, un jeune intervenant du centre communautaire fréquenté par Tamina, est sensible à la réalité de ces jeunes et souhaite créer un projet qui répondrait à leurs besoins d’influencer la modernité en mettant en lumière leur culture et leur langue. https://www.ctreq.qc.ca/valorisation-culturelle-autochtones/
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Sources:
- L’article qui m’as inspirée pour cette analyse: https://nouvelles.ulaval.ca/2023/03/02/ni-dici-ni-dailleurs-ou-le-syndrome-de-limposteur-culturel-a:c288a5a4-14c8-4048-9900-7b8684c61a91 :
Sources des citations:
- https://www.ctreq.qc.ca/valorisation-culturelle-autochtones/
- https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/723529/pensionnats-autochtones-genocide-culturel-selon-commission-verite-reconciliation
Sources expositions de problématique:
- https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/sante-enfant-nourissons/soutien-programme-grossesse-matiere/programme-aide-prescolaire-autochtones-collectivites-urbaines-nordiques-papacun/jeunes-autochtones-pouvoir-guerisseur-identite-culturelle.html :
- https://www.erudit.org/fr/revues/efg/2016-n25-efg03027/1039497ar/ (*** important)