Quel est le rôle de ma profession qui est le travail social auprès des autochtones au Québec?

Après trois ans dans le programme de techniques de travail social, me voici à la ligne d’arrivée. Cet accomplissement s’accompagne d’un sentiment de surréel et de fierté. J’ai choisi ce programme sachant que je souhaitais que les relations humaines soient au cœur de mon travail. De plus, à la fin de mes études secondaires, je me suis orienté en prenant compte de mes expériences positives antérieures en tant qu’usager et les expériences qu’une bonne amie m’a partagé en tant qu’aidante et étudiante dans le programme. Malgré les défis, j’ai persévéré grâce au soutien de mes professeurs et l’entraide de mes pairs. J’ai poursuivi le programme, car j’ai pris plaisir à étudier et j’ai découvert des injustices sur lesquelles je pense pouvoir agir en tant que technicienne en travail social.

Durant ma formation, nous avons abordé comment le travail social joue un rôle crucial auprès des Autochtones. Les professionnels du travail social œuvrent pour promouvoir le bien-être des individus, des familles et des communautés en tenant compte de leurs réalités culturelles, historiques et sociales spécifiques. Alors, il va de soi que la question autochtone s’est retrouvé au sein du curriculum de plusieurs de mes cours.

L’Histoire se répète…

Le colonialisme européen à mener à l’Isolement des communautés autochtones, puisque celles-ci ont été sédentarisé sur des parcelles de terres plus connues sous le nom de réserve, ainsi  les peuples autochtones sont amené à vivre dans des conditions de vies déplorables et sous des lois qui ne sont pas les leurs

Durant les années 1800 jusqu’au milieu 1900, d’autres moyens radicaux employés par le gouvernement et les représentants de l’église ont contribué au génocide culturel (certains l’appellerons un génocide point.)

que la plupart connaissent bien…les Pensionnats 

Les pensionnats dans lesquels les enfants sont enlevés de leur familles et ont subis de nombreux abus physiques, psychologiques et sexuels et ce dans des conditions déplorable propice à la maladie

En effet, la fermeture du dernier pensionnat géré par l’État ayant eu lieu en 1996 implique que la problématique est encore d’actualité et considérant toutes les conséquences intergénérationnelles

De Plus, Il est important de noter qu’En 2021 on recense 3000 corps d’enfants sur le terrain de divers pensionnats, et que ces morts sont directement liées aux conditions des établissements et les traitements infligés

Notons également La Rafle des années 60, cette politique mise en place par le gouvernement visait l’adoption massive d’enfants autochtones par des parents non autochtones, par le biais du système de protection de la jeunesse

On dénombre plus de 20 000 enfants qui auraient été touchés

Ces Politiques assimilatrices explique entre autres la fragilisation ressentie au sein des communautés mais également celle qui se fait sentir dans les relations des communautés avec le gouvernement 

Récemment, le Québec a été bouleversé par un cas filmé et publié  de racisme systémique: le décès de Joyce Echaquan, 

la mort de cette femme atikamekw sous les insultes et les commentaires désobligeants des professionnels de la santé ont soulevé la colère, l’indignation et la peine chez les communautés autochtones

Une vague de soutien s’est fait sentir à travers la province par le moyen de marches et de manifestations 

Suite à cette tragédies et aux luttes qui ont suivies est né le Principe de Joyce.

Le Principe de Joyce vise à garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, c’est à dire sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé, ainsi que le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle. Le Principe de Joyce requiert obligatoirement la reconnaissance et le respect des savoirs et connaissances traditionnelles et vivantes des autochtones en matière de santé. 

C’est important parce qu’il est souhaitable qu’en 2022, on cherche finalement à se séparer de l’ethnocentrisme qui peut rapidement mener à du racisme, de la discrimination pouvant aller jusqu’au décès de certaines personnes comme Joyce Echaquan. Un décès de trop, c’est pour cette raison que nous devons agir le plus rapidement possible afin d’aider à protéger la vie et l’intégrité des peuples autochtones.

1- Le traumatisme intergénérationnel par les pensionnats:

  • Instaurés dans le but d’évangéliser “kill the indian in the child”
  • Plusieurs atrocités sans nom, mais parmis celle-ci, il y avait l’interdiction de parler sa langue native contribuant à une cassure dans la transmission des héritages “connaissance par la parole”

2- Traumatisme pouvant émaner des interventions de la protection de la jeunesse pour plein de raisons. Dans le but d’avoir un accompagnement adapté au besoin de l’enfant.

3- Les placements à l’extérieur des communautés. En 2016, bien que les enfants autochtones représentaient 7,7% des enfants au Canada. Ils représentent 53,6% des enfants placés en familles d’accueil ou centre de réadaptation. Malgré ces données, les services permettant la prévention ne sont pas plus nombreux dans les communautés. Dans plusieurs cas, les enfants seront alors placés à l’extérieur de leurs communautés dans des familles ou des centres avec du personnel allochtone. La séparation avec la culture d’origine peu avoir un effet considérable et il est légitime que certains membres des communautés autochtones craignent que l’intervention de l’état dans les familles, comme le fait la DPJ puisse rappeler les pratiques mésadaptées et violentes des pensionnats autochtones, dont on connaît les ravages. En 2022, on doit faire mieux pour sécuriser nos citoyens dans les services publics provinciaux.

Quels sont les enjeux propres aux communautés autochtones?

Les communautés autochtones au Québec font face à plusieurs enjeux complexes qui sont le résultat de facteurs historiques, sociaux, économiques et politiques. Ils représente les conséquences de la colonisation, de la marginalisation et du manque de reconnaissance des droits des peuples autochtones.

Voici quelques-uns des enjeux propres aux communautés autochtones au Québec :

  1. Les Autochtones au Québec ont subi les effets dévastateurs de la colonisation, y compris la perte de terres, la dépossession culturelle, la violence et la propagation de maladies.
  2. De nombreuses communautés autochtones au Québec luttent pour la reconnaissance de leurs droits territoriaux et ancestraux. Les revendications portent souvent sur la restitution de terres, la protection des ressources naturelles et la préservation de la culture.
  3. Les communautés autochtones font face à des défis importants en matière de santé, notamment des taux plus élevés de maladies chroniques, de santé mentale et de toxicomanie. L’accès aux services de santé de qualité, culturellement adaptés et géographiquement accessibles est souvent très limité.
  4. Les disparités en matière d’éducation persistent, avec des taux plus élevés de décrochage scolaire et des défis d’accessibilité aux programmes éducatifs adaptés à la réalité culturelle des Autochtones.
  5. Les taux de chômage et de pauvreté sont souvent plus élevés au sein des communautés autochtones, en partie en raison de l’accès limité à des opportunités d’emploi et d’études équitables et durables.
  6. Les Autochtones font face à des niveaux disproportionnés de violence, y compris la violence sexuelle, la violence familiale et la discrimination systémique. Ces problèmes sont souvent exacerbés par des lacunes dans le système de justice. Prenons l’exemple de la DPJ, où les enfants autochtones placés en centre de réadaptation et en famille d’accueil représente 53,6%, alors que ceux-ci représentent seulement 7,7% des enfants au Canada. Ou encore le nombre de femmes autochtones portées disparues qui ne sont jamais illustre bien l’injustice vécue.
  7. Les communautés autochtones cherchent à renforcer leur autodétermination et leur gouvernance, reconnaissant le besoin de décider de leurs propres affaires, de leurs institutions et de leur développement économique.
  8. La préservation des langues autochtones et des pratiques culturelles est un défi important. La revitalisation de la culture autochtone est cruciale pour le bien-être des communautés.

Ils s’agit d’enjeux interconnectés. Les solutions nécessitent souvent une approche collaborative et respectueuse qui reconnaît les droits des Autochtones et travaille en partenariat avec eux pour trouver des réponses adaptées à leurs besoins et réalités spécifiques.

Sources intéressantes:

Pensionnats autochtones : impact intergénérationnel

Jacinthe Dion, Jennifer Hains, Amélie Ross & Delphine Collin-Vézina (2016). Pensionnats autochtones : impact intergénérationnel. Enfances, Familles, Générations, (25). https://doi.org/10.7202/1039497ar

REGROUPEMENT DES CENTRES D’AMITIÉ AUTOCHTONES DU QUÉBEC

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