Lors de son émergence, le Hip hop a servi à faire évoluer plusieurs enjeux sociaux. Concrètement, les enjeux que vit la population du Bronx en 1970 se résument à de la violence induisant les mécanismes d’assujettissement du pouvoir en place à cette époque. La violence induite par ces mécanismes dissout la communauté du Bronx. En 1970, le gouvernement des États-Unis penche vers le libéralisme. Le pouvoir hégémonique de l’argent piétine le communautarisme, surtout dans les communautés dominées. Cela provoque un sentiment de survie constante chez les résidents du Bronx. Cherchant à sensibiliser leur communauté pour la sauver et pour résister aux mécanismes d’assujettissement, plusieurs résidents du Bronx ont recours à l’art de la chanson. Le Hip Hop permet à la communauté de créer un nouveau commun. Selon moi, ce commun est une forme de pouvoir. L’art du Hip Hop permet de communiquer des émotions communes de façon universelle. Cela a permis à la communauté du Bronx de créer un commun à partir de la violence qu’elle vivait en popularisant un sentiment commun. Cet effet de rassemblement créait un grand contraste avec le gouvernement libéral de cette époque qui prônait l’individualisme.

Une partie des gouvernements américains soutiennent, encore aujourd’hui, les principes du libéralisme économique ; liberté, responsabilité et propriété. Par contre, le gouvernement des États-Unis est polarisé, comme je l’ai compris dans l’interview des deux historiens Kevin M. Kruse and Julian E. Zelizer sur le site du Brennan Center for Justice (Lien en bas de page). Selon eux, la polarisation du gouvernement commence principalement en 1970. Cela démontre une montée des tensions entre les différentes idéologies en 1970. Les paroles des chansons HIp Hop de l’époque vont souvent être adressées verbalement et clairement vers la population du Bronx tout en étant faite pour communiquer la violence vécue aux dominants. Le Hip Hop des années 70 se démarque par les messages clairs et intérêt à e la représentation du commun. Par représentation du commun, je veux dire que dans la musique, on remarque une plus grande fierté d’être en groupe et un intérêt à se rassembler  dans les dernières années. Funky 4+1 serait un bon exemple. Sha Rock, la seule femme du groupe, dénonçait vivement le sexisme tout en évolue avec son groupe de musique, elle ne s’en est pas détachée. Puis, dans les années 2000, vient l’internet. Je pense que la facilité à diffuser les chansons a définitivement permis à différentes communautés marginalisées de se sentir connectées. Par contre, la production se faisait de manière moins commune qu’avant. Les Rappeurs se font connaitre individuellement et leur discours déclare des injustices qu’ils vivent individuellement. La lutte du gouvernement contre les gangs de rue décourageait les groupes à continuer ensemble et il était facile de le faire grâce à l’internet. Selon moi, c’est le début des chansons de Hip Hop ‘’dark’’. De plus, en 2000, l’épidémie de drogues est dans une de ses crises. Dans le premier lien de ma bibliographie, j’ai trouvé qu’en 2000, plus d’hommes Afro-Américains se trouvaient en prison qu’au collège. Cela marque un retour en force des stéréotypes dénigrants (qui étaient déjà méprisants à l’époque, mais semblait s’atténuer). 50 Cent , qui est encore populaire aujourd’hui, a produit une des chansons américaines qui ont marqué le début du nouveau millénaire. Je parle de la chanson Many men qui décrit de façon crue l’oppression vécue par les hommes noirs. Sa chanson est basée sur la tentative d’assassinat à laquelle il a survécu. La tentative d’assassinat de 50 Cent a été faite par le membre d’un gang de rue dont il avait dénoncé des activités criminelles aux autorités. Le titre de la chanson refaire au <<Many Men>> qui veulent la mort de 50 Cent. Cette chanson décrit plusieurs sentiments de solitude et de mépris comme par cette phrase : << somwhere my heart turned cold>>. J’ai l’impression que cette solitude et anhédonie englobe une grande partie du Hip Hop à partir de cette époque et cela perdure toujours aujourd’hui. On retrouve même une certaine fierté de cette anhédonie selon moi et elle symbolise le pouvoir. C’est tout un paradoxe qu’une branche du Hip Hop se tourne contre le communautarisme et prône l’individualisme. La violence induite par le gouvernement qui marginalise les communautés Afro-américaines, qui sont maintenant aussi associés à la pauvreté, dissous complètement la culture de fierté de communauté qu’on retrouvait dans les années 70. C’est comme si la violence induite par le gouvernement et le capitalisme est désormais blâmée sur ses victimes, par le stéréotype de l’homme noir violent, drogué et solitaire. Le discours politique tenu par le rap prend une tournure macabre. Cette fierté d’être en communauté a décliné de manière aberrante et plusieurs rappeurs s’approprient cette culture de violence et décrivent de façon percutante que la violence déchire leurs liens avec leur communauté. 

C’est aussi dans les années 2000 que commence le discours des dominés qui interprètent les dominants ou d’autres dominés. Ce discours devient de plus en plus populaire aujourd’hui et il représente le côté plus moderne des nouveautés artistiques. Selon moi, d’entendre l’interprétation d’une autre personne faite par un chanteur est la chose la plus saisissante qui peut m’arriver. Cela stimule automatiquement une réflexion sur soi-même, on se demande si on ressemble plus au chanteur ou à la personne qu’il interprète. Cela devient alors un outil très puissant pour sensibiliser autant les dominés que les dominants. Le côté sombre du Hip Hop des années 2000 est encore présent dans le style moderne du discours politique artistique moderne. Par contre, la violence et la résistance politique sont beaucoup plus subtiles. Tenant compte de la censure des médias, les artistes qui ne chantent pas en tant qu’eux-mêmes cachent beaucoup de définitions secondaires dans leurs paroles. Ces définitions secondaires sont faites pour surpasser la censure des médias pour passer un message politiquement engagé ou socialement engagé. Kanye west et Tyler, the Creator sont deux artistes connus mondialement qui ont marqué les années 2015 à 2020. Les deux sont des modèls remarquables d’artistes qui ne chantent pas en tant qu’eux-mêmes. Kanye West est entré dans le monde de la chanson avec des idées innovatrices qui l’ont mené à chanter sur les albums de nombreux autres artistes communs à l’internationale. Ses chansons sont omniprésents dans les médias bien que leurs sujets soient très contoversés. En 2021, Kanye publie sa chanson No child left behind dont le titre est celui d’un traité signé en 2001 aux États-Unis qui rend l’éducation traditionnelle plus accessible pour les communautés pauvres. Kanye west interprète, dans sa chanson, un étudiant du système traditionnel américain qui admire les opportunités qui lui ont été offertes par le gouvernement et qui dénie sa communauté. Cela critique l’individualisme que crée la politique instaurée aux États-Unis. Aussi, son premier album College Dropout critique le système scolaire qui appuie la marginalisation de sa communauté. Il décrit, dans sa chanson, à la troisième personne, une femme noire qui ne tire rien de profitable de ses études. Cela critique aussi l’hégémonie du pouvoir de l’argent qui enlève du crédit à la valeur des connaissances. De son côté, Tyler, the Creator prend une perspective encore plus innovation sur l’expression artistique de résistance politique. Il fait d’ailleurs une chanson adressée à la communauté supportant le mouvement Black Lives Matter. Intitulée Manifestos, cette chanson est le discours d’un homme noir ayant perdu espoir en la société moderne et les réseaux sociaux. C’est surtout la << Cancel culture >> qu’il critique. Signifiant la tendance à attaquer une opinion de quelqu’un sur un enjeu qui nous touche personnellement. Le problème avec ce genre d’attaque personnel est que cela détourne l’attention de l’enjeu commun et divise la société. La chanson se termine par des paroles qui prônent le travail d’équipe pour atteindre un but commun. Dans autre projet de Tyler, il personnifie une figure dominée pour mettre l’emphase sur la violence de sa communauté. Pigs est une chanson qui traite de la structure oppressante du pouvoir qui pousse sa communauté à se rebeller. Plusieurs auditeurs ont été très choqués par les paroles crues de cette chanson, car ils ne savaient pas que le discours n’était pas celui du chanteur Tyler, mais du stéréotype d’un homme noir marginalisé. Le discours choquant de Pigs démontre la réalité de la violence induite par les mécanismes d’assujettissement du libéralisme. Je pense cela principalement par ce que Tyler démontre que l’oppression que l’homme noir interprète vit mène à l’isolement et l’aliénation de son environnement.

L’individualisme libéral a eu un énorme impacte sur le Hip Hop et par le fait même, sur les communautés pour lesquelles il est symbolique. Le gouvernement des États-Unis a contourné l’inclusion des Afro-américains dans la société en assimilant un système dysfonctionnel. Intégrant un profond individualisme, le libéralisme continue de dissoudre et de marginaliser des communautés aujourd’hui. Toute forme de communautarisme est affectée par cette idéologie et marginalisée par les dominants. Tyler, the Creator le dit mieux que moi, que la valeur des liens communautaires est en déclin. Si l’on vit tous pour soi-même, on doit empiéter sur les autres pour subvenir à nos besoins. Le Hip Hop en est la preuve, car c’est le commun qui a pu ramener de la fierté et de la vie à la communauté Arfo-américaine.

https://www.history.com/topics/black-history/black-history-milestones

https://www.ledevoir.com/societe/506193/les-dangers-de-la-generation-selfie-symbole-de-l-individualisme-liberal

Brennan Center for Justice : 

https://www.brennancenter.org/our-work/analysis-opinion/podcasts/how-tumultuous-70s-shaped-our-political-conflicts

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *