En plein dans une ère où nous cherchons et exigeons l’égalité hommes et femmes, de nombreuses situations montrent la position de vulnérabilité accordée à certaines et à quel point leur parole est encore remise en question. Depuis 2007 Me too est mouvement social encourageant la prise de parole des femmes mais aussi de permettre aux victimes de s’exprimer sur le sujet du viol et des violences sexuelles. Ce schéma reprend les caractéristiques de la femme sorcière que l’on torturait et brûlait, à défaut de sa parole. Toutes les femmes détentrices d’un certain savoir, et par extension d’un certain pouvoir, étaient persécutées. Toutes les pratiques médicinales des guérisseuses et des sages-femmes furent qualifiées de “magiques “ ou relevant de la superstition. Pour comprendre pourquoi autant de femmes étaient persécutées en Europe, il faut revenir à l’identité de ces “sorcières”, ont les accusaient à tort car elles-mêmes détenaient un savoir sur par exemple la médecine que peu de mondes savaient y compris les théologiens. A travers ses différents exemples nous pouvons nous demander quelle est la place de la parole d’une femme dans nos sociétés actuelles lors de violences sexuelles ?

De mon côté et selon mon expérience j’ai eu tard un rapport à l’égalité homme-femme, je ne me suis pas posé la question jusqu’à un certain moment ou j’ai être confronté à des situations discriminatoires. Depuis plusieurs années j’ai évolué dans le milieu de l’art un domaine souvent moins demandé par les garçons c’est à ce moment-là que j’ai pu faire des rencontres sentir des différences et échanger à propos de sujets comme ceci. C’est triste à dire mais je pense que nous toutes avons une histoire à raconter à propos de violences. Dans mon entourage mes amis, ma famille, nous avons la même vision des choses la parole d’une femme se doit d’être écoutée et encouragée et honorée. Il y a peu la cérémonie des Oscars nous a montrés un exemple qui marquera l’histoire, l’académie des Césars a clairement ignoré la voix de plus d’une dizaine de victimes agressées par l’un des nommés (Roman Polanski). Ceci est une honte de notre société, sachant qu’une victime d’agression sexuelle peut avoir besoin de temps pour prendre conscience pleinement de ce qu’il lui est arrivé, souvent faut-il faut plusieurs années pour trouver le courage d’agir. Je ne trouve pas ça aller de l’avant que de faire abstraction de la parole de 14 victimes afin de récompenser un réalisateur.

Du côté de l’espace public les choses avancent de plus en plus, on manifeste on en parle des associations soutenant les femmes ont de plus en plus de visibilité. “Nous vous croyons. Vous êtes fortes et courageuses. Vous n’y êtes pour rien. Les violences sont graves et interdites par la loi. Nous sommes à vos côtés .#JeSuisVictime.” Malgré tous ces efforts des grands noms du cinéma soutiennent des bourreaux. Catherine deneuve par exemple a dit à propos de l’affaire Polanski “ Je trouve ça d’une violence inouïe, et je trouve ça totalement excessif “, “Le temps a passé “, plaide-t-elle encore au sujet du réalisateur de 86 ans, avec qui elle avait tourné en 1965 dans Répulsion, estimant également que “ la plupart des gens ne connaissent pas la réalité de la façon dont les choses se sont passées “. “ C’est pareil, c’est incroyable “, estime l’actrice, qui affirme qu’elle accepterait “ bien sûr “ de tourner avec le cinéaste s’il avait un projet qui lui convienne. Pour elle, “ il faut faire la différence entre le cinéaste et la personne “. Autre affaire vu dans un article “OK, moi je suis allée en cour, voici ce que le juge m’a dit: ça ne devait pas être si pire madame si vous êtes restée”. C’est ce que les juges leur disent. Ça pis une claque dans la face, c’est la même chose. Elles ne sentent pas écoutées, comprises, elles se sentent jugées». A travers différentes situations nous assistons à un modèle patriarcale, qui reflètent encore bien des faiblesses de notre société.

« La sorcellerie, c’est surtout une histoire de violence physique et sociale, de détresses et de constructions criminelles », explique sur Twitter Maxime Gelly-Perbellini, doctorant en histoire médiévale. Une histoire dont les principales victimes furent… des femmes. Pour comprendre la place de la femme dans nos sociétés actuelles il faut revenir à la configuration passée. En 1895 Freud a émis une hypothèse “théorie de la séduction” selon laquelle, un traumatisme sexuel, souvent refoulé, lié à une agression de la part d’un adulte proche de l’enfant est à l’origine des symptômes de la névrose. Contrairement à la société du xixe siècle, qui faisait de la sexualité un tabou, notre époque l’utilise en permanence dans l’environnement social. L’idéologie de la consommation et de la satisfaction immédiate individuelle se sert de la sexualité dans toutes les interactions (publicitaire, commerciale…). Si dans l’ère actuelle l’image de la femme est représentée et sexualisée comment peut-on prendre au sérieux sa déposition, actuellement il est devenu important de préciser qu’un non est un non. À l’été 74 le Centre d’information et de référence pour femmes (CIRF) organise une rencontre de femmes car il reçoit beaucoup de plaintes de viol. En plus d’un service d’écoute téléphonique continu (24 heures par jour, sept jours par semaine) d’information sur le recours et l’accompagnement des femmes agressées dans leurs démarches, le Centre a donné des sessions d’information dans les écoles, les universités et les hôpitaux, visant entre autres à enrayer les nombreux mythes relatifs au viol. Lorsqu’en décembre 75, le Centre médico-légal de Parthenais décida de ne plus s’oc- cuper des examens auxquels étaient contraintes les femmes qui voulaient entreprendre des poursuites judiciaires, le Centre, avec l’appui de la Corporation des médecins du Québec, fit pression sur les hôpitaux de Montréal pour qu’ils accueillent les enfants et les femmes agressés. À la fin de 76, l’hôpital Ste-Justine, le Montréal Children’s Hospital, l’Hôtel Dieu et le Montreal General acceptent finalement de mettre en place un certain service. Cependant, une collaboration de plus en plus étroite se développe entre les hôpitaux et les corps policiers dans un sens qui échappe aux possibilités de contrôle du Centre d’aide aux victimes du viol : on enferme la réalité du viol dans la production de statistiques et la recherche de «bons »cas, alors que c’était la qualité dans les soins et un support qui étaient revendiqués.

Pour conclure à travers différents exemples nous nous rendons bien compte qu’une partie de notre société actuelle essaie de plus en plus d’aider les femmes de les écouter et mettre en place des parcours d’aide mais faut-il encore préciser qu’il n’est pas acceptable pour une femme ou pour notre société de renier toute déposition qui témoigne d’un geste violent à tendance sexuelle. En traitant ces auteurs d’agressions sexuelles comme des patients, nous agissons dans le domaine de la prévention pour éviter qu’ils ne récidivent. De plus les citoyens dans leur ensemble doivent réagir contre l’hypersexualisation de l’environnement, qui représente un grand danger pour la construction psychique des enfants et des adolescents.

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