Rédaction finale sur les cultures Autochtones

Vincent St-Germain

Je ne risque de surprendre personne en mentionnant le fait que le Canada s’appelait, autrefois, la nouvelle-France1 et qu’il était peuplé par des colons français. À la suite de la guerre de sept ans et le traité de Paris en 1763, la majorité du territoire tomba aux mains de l’empire britannique1. À la suite de cette invasion, la Couronne a mis en place de nombreux plans afin d’assimiler la population Canadienne-Française.

Un des exemples les plus fragrant de cette tentative est probablement le rapport Durham écrit par le politicien du même nom2. Lord Durham ne se gênait pas pour exprimer son dégoût envers ce qui deviendrait la future nation québécoise. Il les décrivait comme étant un peuple sans littérature et sans histoire. Le fait que Québec était une société majoritairement rurale a très probablement contribué à l’allure rustique et non-civilisé que l’on attachait aux francophones6.

Durham était, aussi, de l’opinion que l’assimilation des Canadiens français était indispensable afin d’arriver à une réelle unification du Haut-Canada (majoritairement anglophones) et du Bas-Canada (majoritairement francophone).

Les anglophones conservateurs du Bas-Canada acceptèrent ce projet d’union à bras ouverts car ils jugeaient que la population francophone nuisait à leurs initiatives de développement économique2.

Après être devenus minoritaire à la suite de l’acte d’union de 1840, les Canadiens français ont subi une certaine marginalisation économique et politique3.

Les travailleurs francophones issues de milieux agricoles étaient souvent traités comme une source abondante et peu dispendieuse de mains d’œuvre inexpérimentés3. La majorité des membres faisant parti de l’Élite canadienne étaient anglophone, et cela même dans des communautés du Bas-Canada3.

Il semble qu’aux yeux de différentes institutions, la pluralité des modes de vie et des modes de pensées est un obstacle pour le progrès ou pour le bien commun d’une nation.

Nous allons maintenant observer comment ont été traité les membres des premières nations par le passé.

Selon le rapport du CERP, les peuples autochtones ont, à maintes reprises, été infantilisés et traité de barbares. Ils se faisaient, entre autres, appeler « les enfants des bois »4. On peut relever des ressemblances avec ces commentaires et la façon dont Durham s’adressait au peuple francophone.

On disait de ces individus qu’ils bloquaient le chemin au progrès. Là aussi, on croirait entendre les anglophones du Bas-Canada4.

Toujours selon la commission d’enquête, le territoire de nombreuses communauté autochtones du Moyen-Nord québécois ont été affectées par le développement de l’industrie forestière.

Une loi de 1922 indiquait même que de nouvelles réserves ne pouvaient pas être créées sur des espaces où des concessions forestières avaient déjà été accordées4.

Dû à cette réduction de territoire, de nombreux membres des premières nations ont été obligé d’abandonné la pratique ancestrale de la traite de fourrure pour travailler dans l’industrie du bois (ce destin était aussi réservé aux colons francophones qui éprouvaient des difficultés à cultiver leur terre6).

D’autres autochtones se dirigeaient vers la construction d’infrastructure liées à la colonisation (barrages, chemins de fer). Les Mohawks, entre autres, travaillaient souvent au sommet de charpentes métalliques. En d’autres mots, les membres des communautés autochtones devenaient les artisans de leur propre assimilation4.

Tout comme Durham souhaitait voir la disparition de la culture canadienne-française, les colons francophones avaient une forte envie d’assimiler les cultures autochtones. L’autrice An Antane Kapesh mentionne comment les blancs ont essayer d’éduquer son peuple après être arrivés sur son territoire. On apprend aussi que des enfants ont été enlevés de leur maison dans le but d’éliminer leur culture5. Vous avez, aussi, sûrement entendu ces histoires de prêtes qui arrivaient en Nouvelle-France dans le but d’évangéliser les autochtones5.

On a l’impression de voir un cycle sans fin. Premièrement, les peuples des premières Nations occupent un territoire en -50000. Ensuite, aux alentours de 15347, des colons français arrive sur le territoire et commence à lentement assimiler les autochtones. C’est ensuite au tour des colons français de se faire assimiler par les Britanniques à partir de 1763. Comme le disait Qui-Gon Jinn dans La menace fantôme : « Il y a toujours un plus gros poisson ».

Considérant le fait que les peuples autochtones ainsi que les communautés francophones d’Amérique ont subi des difficultés similaires, il est navrant de voir à quel point le peuple québécois semble incapable de se réconcilier avec celui des autochtones. Il est d’autant plus triste de savoir que les peuples autochtones ont aidé à maintes reprises les communautés francophones d’Amérique. Par exemple, An Antane Kapesh relève la fois où un Amérindien du nom d’Atsapi Antane a permis à un homme du nom de Père Babel de découvrir un gisement de minerais5.  Il y a également la fois où l’équipage de Jacque Cartier a vaincu le scorbut à l’aide d’une décoction autochtone8.

Une cause possible de cette incapacité à se réconcilier est la rancœur que les membres des premières-nations éprouvent à l’égard des blancs. Ils ne font tout simplement pas confiance à ceux qui ont éliminé leur culture et les ont forcés à s’isolé dans des petits coins de terre. En effet, An Antane Kapesh mentionne que si les blancs avaient gardé leur culture pour eux-mêmes, il n’y aurait jamais eu de conflit entre les deux groupes5.

On peut, aussi, mettre en place l’hypothèse que certains individus ne veulent tout simplement pas mettre le temps et l’effort nécessaire pour faire coexister différentes cultures. Il est, également, possible d’imaginer que certains individus sont tout simplement sûr à cent pour cent que leur culture est la seule et unique bonne culture qui puisse exister sur cette planète.

Une question subsiste toujours. Afin de vivre paisiblement avec d’autres peuples, faut-il que tout le monde se mélange ou faut-il que tout le monde reste dans son coin?

1https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle-France

2https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/rapport-durham

3https://www.canadashistory.ca/explore/french-canada/the-many-faces-of-the-french-fact#:~:text=Industrialization%20presaged%20the%20French%20Canadians,threatened%20them%20with%20political%20marginalization.

4http://www.philo-cvm.ca/?page_id=1046

5An Antane Kapesh – Éthique et politique (pr ofweb.ca)

6http://faculty.marianopolis.edu/c.belanger/quebechistory/readings/leaving.htm

7https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle-France

8https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/scorbut#:~:text=Le%20scorbut%20a%20constitu%C3%A9%20un,avec%20ses%20hommes%20d’%C3%A9quipage.

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