Le graffiti est probablement la forme d’art la plus sous-estimée et la plus jugée dans notre société. On l’efface, on le cache et on le rend même illégal. Le graffiti détruit des façades propres sans le consentement de ses propriétaires, mais est aussi une forme d’expression et de communication très importante. Alors est-ce que cet art devrait être encouragé ou châtié?

Je me questionne sur ce sujet parce que selon moi il englobe plusieurs concepts clé de la résistance, spécifiquement contre le racisme. Il faut se rappeler que pour changer les lois il faut souvent les briser. Ce n’est pas nouveau le sujet de la rébellion, de manifestations, de révolte… l’histoire nous apprend que pour acquérir des droits il faut enfreindre les règles. Pour avoir notre justice il est nécessaire de bouleverser la société. Alors pouvons-nous blâmer Rosa Parks de s’être assise dans cet autobus? Dans cette même perspective, pouvons-nous blâmer les gens qui laissent des traces de leur passage sur les murs en signe d’espoir et d’unité? N’est-ce pas un obstacle à leur liberté que de les empêcher?

Est-ce que ce qui est légal est nécessairement juste?

Nous avons vu en classe le cas d’un blackout à New York dans lequel les gens se sont mis à voler des électroniques dans des magasins. Est-ce un vol? Oui. Est-ce illégal? Absolument. Mais ces gens, majoritairement dans la communauté afro-américaine, qui avaient très peu de moyens ont pu mettre la main sur des appareils qui leur permettent de faire de la musique. Et ainsi la culture du rap et du hip hop a pu s’étendre. Alors qu’est-ce que je retiens de cette anecdote? Je ne sais pas si leur crime était une bonne chose ou une mauvaise, mais ce que je retiens c’est qu’il y a toujours les deux côtés de la médaille. Aucun sujet n’est noir ou blanc, surtout celui de la résistance politique.

Alors dans un monde ou le graffiti serait légal, ce serait mieux?

Le graffiti a été génial pour unir la communauté afro-américaine. Dans un temps d’oppression extrême, on se servait de symboles pour signifier un passage. Un graffiti peut ressembler à rien pour quelqu’un mais pour un œil averti on peut y voir « Cette zone est sécuritaire » ou « Nous sommes ici » ou « Vous n’êtes pas seuls ». Il y a aussi les graffiti qui s’adresse au oppresseurs et servent de résistance pacifique. On s’oppose à des lois, on fait entendre ceux qui n’ont pas de voix, on fait passer des messages pertinents. Le graffiti a déjà été un outil essentiel à la résistance politique et une partie de ceci est encore pertinent dans notre société actuelle.

Malheureusement, dans une société libre il y a toujours des gens pour abuser de leurs droits. Certains graffiti servent de symboles de dominance, un concept très présent dans le hip hop. Ce sont des menaces, des insultes. Il y a aussi ceux qui n’ont aucun poids politique. Du graffiti fait par des personnes qui ne comprennent pas sa réelle utilité. Il a des gens évidemment qui vont faire du vandalisme juste pour l’adrénaline, sans réel message.

Il est difficile de diviser les bons graffitis des mauvais.

Donc, le graffiti est un art ou un crime?

Voilà où j’en arrive, avec une question qui n’est pas résolue et à peine explorée. Je me demande ce qu’en pensent les autres. Je me demande même ce que j’en pense. Je vais tenter d’éclairer le tout dans ma rédaction.

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