La définition du Hip-hop selon l’internaute: « Le hip-hop est un mouvement culturel apparu à New York au début des années 1970. Profondément urbain, le hip-hop regroupe le graffiti, le break-dancing, le DJing, le beat-boxing et le rap. Le hip-hop est abusivement réduit à la seule musique rap.»
S’il y a bien une chose que ce dictionnaire a comprise, c’est que le hip-hop n’est pas simplement une forme de musique rap: c’est un mouvement de résistance politique, masqué à travers un médium artistique.
Peut-on résister ouvertement à un système qui peut réprimer violemment aux critiques?
À travers l’art, un discours masqué:
- permet de cacher des réflexions derrière des symboles
- entraîne le peuple à s’investir émotionnellement dans une cause
Pourquoi avons nous besoin de masquer notre discours dans la sphère publique? Quelle forme prend-t-il??
La sphère publique est composée des dominants et dominés. Ces groupes ne peuvent pas parler comme ils se parleraient entre eux dans le privé à cause de la peur de la répression (chez les dominés) et la peur du renversement (chez les dominants). Ceux-ci doivent être en évaluation constante du degré de menace et transforment leur discours dans la sphère publique: ce qui est dit et la manière dont les gens se parlent et se traitent devient dès lors un jeu.
Ceci me fait penser à une chanson de la rappeuse Calamine:
Je suis la grosse gouine rabat-joie qui dit blablabla
Ça passe par une oreille pis ça sort déjà par là
Je mets un gros frette dans ton cocktail de bourgeois
Tu te d’manderas pourquoi on dit les affaires tout bas
Calamine évoque la tension qu’emmène son discours dans la sphère publique : il n’est pas pris au sérieux par les « bourgeois » et donc le garde pour le privé, le « tout bas ».
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Par ailleurs, si on regarde les critiques faites au rap, nous comprenons sa nature réelle: la résistance politique et la volonté de changer le système.
Prenons la chanson Brûler des condos, du collectif montréalais dope.png:
Tout c’que j’veux c’est
Brûler des condos
Choquer des Boomers
Éclater des porcs
…
brûler des condos
Tous ceux sur Ontario
Demande au plomb dans mon verre d’eau
J’veux brûler le Québec de Legault
Bref, on parle littéralement de faire table rase d’un système que ces rappeurs présentent comme étant dysfonctionnel.
Cet article a été suivi par la critique de Sophie Durocher, chroniqueuse au JDM:
« L’incitation à la haine, c’est mal. La promotion de la violence, c’est mal. La valorisation de gestes criminels, c’est mal. Les amalgames, c’est mal« , (…) « Quel est donc le « Québec de Legault » qu’il faut à tout prix asperger d’essence et enflammer ? Faut-il brûler les condos de tous les citoyens québécois ou seulement ceux qui ont voté démocratiquement pour le gouvernement majoritaire de François Legault aux dernières élections à raison de 37,4 % des votes ? «
Sa chronique nous montre les tensions sociétaires entre celles et ceux voulant le statut-quo, et celles et ceux désirant les profonds changement sociétaires.
Si nous faisons un tour sur le journal de mtl, nous pouvons assister à une très grande population qui critiquent la résistance politique (surtout à travers le discours anti-woke). Est-ce que le conformisme est en train de gagner?
Je pense m’y être penchée un peu dans ma dernière rédaction, mais le confort néolibéral joue beaucoup sur le degré d’investissement dans les luttes de résistance politique.
CE QUE ME DIT UN TABLEAU DE BASQUIAT:
L’art de Basquiat me rappelle avant tout l’authenticité. Ses mouvements sont rapides, peu retouchés et traduisent des gestes pressés et brusques. Il peint un conflit qu’il intériorise, et sa technique reflète la violence de ce qu’il vit. Il peint ce qui est proche de lui, Dans ses images, nous retrouvons souvent des figures importantes du rayonnement culturel des personnes noires aux États-Unis, comme des jazzmans connus ou simplement des amis de Basquiat faisant de l’art.
DO THE RIGHT THING DE SPIKE LEE: vers la violence ou la paix?
VIdéo à écouter!!!! C’est tellement un discours interessant!