Je pense m’être réapproprié le symbole de la sorcière en réaction à ce que le discours patriarcal s’attend d’une femme. Une sorcière n’est pas désirable aux yeux des hommes: ces derniers la trouvent laide et répugnante veulent rien en savoir. Les hommes ne veulent pas la posséder car ils ont trop peur d’elle pour faire ainsi. Si la sorcière a été longuement associée à la figure du diable dans les sociétés chrétiennes, c’est parce qu’elle représente ce qui peut mettre en défi les institutions provenant du discours patriarcal. Ce symbole, réapproprié par le mouvement féministe, représente la résistance à l’institution masculine. Être aux marges d’une société où la domination de l’homme règne représente pour moi une sorte de pouvoir, car elles ne sont plus assujetties au devoir de plaire ou d’être complaisantes.

 Cependant, les « sorcières » ne sont pas libérés du joug du patriarcat, malgré leur exclusion sociétaire. Si nous voulons nous appuyer sur un exemple moderne, nous pouvons étudier le cas de Safia Nolin: cette artiste, dénonçant et mettant à l’épreuve les normes concernant ce qu’est « être une femme », est constamment harcelée par des journalistes de médias puissants et influents. On dit pourtant que l’inquisition est une période révolue…

Le problème de la représentation:

représentation = créer une image provenant d’un rapport à la réalité

  • représentation parfois teinté du point de vue subjectif d’une personne

Au cours des derniers jours, je me suis souvent posée la question suivante: avait-il un but inédit derrière la chasse aux sorcières? Pourquoi le patriarcat s’est il dressé l’image de la sorcière?

La réalité et notre imaginaire a su instituer une chasse aux sorcières, une excuse pour récréer une société:  » La chasse aux sorcières fut aussi le principal moyen d’une restructuration générale de la vie sexuelle qui, conformément à la nouvelle discipline du travail capitaliste, criminalisait toute activité sexuelle qui menaçait la procréation, la transmission de la propriété au sein de la famille, venait occuper le temps ou prendre de l’énergie destinés au travail  » (Silvia Federci). L’État peut donc utiliser notre imaginaire contre nous, et le manipuler pour avoir ce qu’il désir: « Murray défendait l’idée que la sorcellerie était une ancienne religion matrifocale vers laquelle l’Inquisition tourna son attention après la défaite de l’hérésie, éperonnée par une nouvelle peur de déviation doctrinale. » « Ce qui est certain, c’est que la chasse aux sorcières fut encouragée par une classe politique préoccupée par le déclin de la population et motivée par la conviction qu’une population nombreuse est la richesse de la nation ». (Silvia Federici). La chasse aux sorcière fut donc une excuse pour exproprier les femmes de leur corps, vu que le mouvement de sorcellerie empêchait les femmes de participer à la création de force de travail (selon l’état).

L’image de la sorcière:

Sorcière de type « Sacrées Sorcières »

  • Maléfiques , méchantes
  • Laides
  • Vieilles
  • À l’opposé de ce qu’est la « féminité» (concept régi et délimité par le patriarcat)

Sorcières de type «Circé»

  • Ultra-féminines
  • enchantent les hommes, leur tendent un piège
  • séduisantes et libres sexuellement
  • Belle

Les deux formes que peuvent prendre une sorcière sont paradoxales: elles regroupent des caractéristiques opposés, mais qui la définissent. On assiste ici à l’universalisation de la figure de la sorcières: les termes l’illustrant sont tellement vagues que toutes les femmes peuvent faire partie de l’image de la sorcière.

Dans les deux cas, les hommes sont victimes de ces figures. Lors du procès de la sorcellerie de Salem, l’historien américain George Lincoln Burr a écrit: «le procès des sorcières de Salem était le rocher sur lequel la théocratie a éclaté». Le symbole de la sorcière en est un de contestation, de rupture et de changement.

  • Autre que le symbolisme, la figure de la sorcière est intimement lié à une construction sociale commune faite par rapport aux femmes : « les discours médicaux et psychologiques ont construit l’identité sexuelle comme la représentation naturelle du sexe biologique, les signes secondaires et les pratiques de l’identité sexuelle comme partie intégrante de l’identité de genre » (Judith Butler). Les préconceptions faite par rapport aux femmes jouent grandement dans la conception qu’on se fait d’une sorcière: tout ce qu’on peut trouver laid chez quelqu’un du genre féminin, nous le projetons sur l’idée d’une sorcière.

RÉFLEXION SUR QUESTION DE LA DISSERTATION

COMMENT LE NÉOLIBÉRALISME A-T-IL ACCENTUÉ LA BANALISATION DE L’OPPRESSION FAITE AUX FEMMES?

https://journals.openedition.org/rfcb/1802

https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2017-1-page-215.htm

Si je reprends le schéma d’en haut, je peux dire que sous le néolibéralisme, certaines femmes sont à la tête de grandes entreprises et font beaucoup d’argent. Ceci transforme mon imaginaire, où le néoliberalisme me fait penser que toute femme qui se donne corps et âme peut finir riche si elle le veut. Par la suite, Cela est institué dans la mentalité de notre société: les femmes peuvent être PDGs (le summum de pouvoir et de respect), tout comme un homme le peut, et c’est en acquérant ce pouvoir économique qu’elle devient plus libre. Nous masquons les inégalités de la société derrière le pouvoir monétaire que les femmes peuvent détenir.

1- «  le mouvement féministe a contribué à transformer le statut de la violence conjugale en affirmant qu’il s’agissait non pas d’une affaire domestique mais d’un problème politique ; ensuite, des discours, en opposition, de « reprivatisation », qui défendent les frontières établies entre politique, économique et domestique ; et enfin les discours « experts » qui transforment les revendications des mouvements oppositionnels en objets d’une possible intervention de l’État.» L’état ne défend plus les femmes sous le néolibéralisme. Les inégalités ne sont pas prises aux sérieux et par la suite sont banalisées

2- Banalisation = Action de rendre banal, ordinaire. La violence faite aux femmes et les pressions qu’elles vivent à cause de leur identité de genre est rendue banale sous le néolibéralisme, stipulant que la liberté équivaut au droit de choisir, et de monter les échelons. Pourtant, malgré cette dite liberté, placée comme fin chez les néolibéraux, les femmes sont toujours victimes de violence, malgré leur égalité sous la loi. Cette violence est rendue normale, à cause que ce système valorise l’inéquité.

3- « le féminisme en tant que marchandise, en tant que mesure discrète de la valeur ou de l’indignité, en tant qu’argument de vente pour des produits qui n’ont pas de capacités animées, est un moyen profondément imparfait d’évaluer si le féminisme ‘fonctionne’ ou non, parce qu’il s’agit moins du féminisme que de capitalisme »

Source: Zeisler, A. (2017). We Were Feminists Once : From Riot Grrrl to CoverGirl®, the Buying and Selling of a Political Movement (Reprint edition). New York : PublicAffairs, p. 243

  • Éric duhaime face au sexisme : «

Questionné sur la pertinence des revendications du mouvement féministe au Québec, en 2021, il déplore que l’égalité, selon lui acquise entre hommes et femmes, ne soit pas davantage reconnue.

« Il faudrait célébrer ça au Québec, au lieu de revendiquer. Je trouve qu’on revendique beaucoup et qu’on ne célèbre pas beaucoup. »

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