La Loi sur les Indiens

Au Canada, en 1876 l’adoption de la Loi sur les Indiens est faite. La Loi constitutionnelle de 1867 attribue au Parlement la compétence législative sur les « Indiens et les terres réservées pour eux ». L’Acte pourvoyant à l’émancipation graduelle et l’Acte pour encourager la civilisation graduelle sont incorporés neuf ans plus tard à la Loi sur les Indiens. Le gouvernement se retrouve avec tout le pouvoir qui concerne l’identité, la gouvernance, les structures politiques, les pratiques culturelles et l’éducation des Premières Nations. En d’autres mots, on leur a voler leurs terres et maintenant ont leur enlève leurs droits pour leur imposer une structure de civilisation complètement différente de la leur. Le gouvernement se retrouve avec le pouvoir qui restreint les libertés des Nations Autochtones et certains agents du gouvernement se voit accorder des droits et avantages en fonctions de critères pas très moraux. On est arrivé chez eux, on les a tout pris leurs ressources et on les a chassés sur des territoires cent fois plus petits que ce qu’ils avaient. Ensuite, on leur a imposer des règles pour les restreindre encore plus et avoir le contrôle sur un peuple qui existait depuis des lustres sur ce territoire nouveau pour nous. Puis, dès qu’on en sentait le besoin, dès qu’on trouvait qu’on n’avait pas assez le contrôle, on les punit et leur privent des dernières libertés qu’ils ont.

« La Loi sur les Indiens vise à homogénéiser une population à l’origine variée et à assimiler ses membres dans la société non autochtone. » Cette phrase cache que cette loi sert aussi à interdire les membres de communautés autochtones d’exprimer leurs identités par des activités qui sont reliées à leurs cultures. Mais c’est loin d’être la fin, la Loi remplace également les structures traditionnelles de gouvernement qui est l’élection par le conseil de bande. Les chefs qui sont au pouvoir par leur descendance appelés les chefs héréditaires, ne sont pas reconnus par la Loi sur les Indiens. Et ça, c’est sans parler des femmes qui sont également écartées des dimensions politiques des conseils de bandes. On remarque clairement qu’il y a du progrès à faire… En 2022 est-ce que ça a vraiment changé?

Interdictions après interdictions

La Loi sur les Indiens qui sert apparemment à homogénéiser les communautés autochtones aux communautés canadiennes interdit aussi les cérémonies religieuses et rassemblements culturels des Premières Nations. La cérémonie du potlatch (rassemblement pour redistribuer la richesse, de conférer un statut et un rang aux individus, à des groupes apparentés et à des clans et revendiquer des noms et des droits sur des territoires de chasse et pêche) est interdite en 1844. Pas plus tard qu’un an suivant, la même règle est imposée sur « toute fête, danse ou autre cérémonie indienne ». Jusqu’en 1914, les membres des Premières Nations pouvait faire leurs danses à l’extérieur des réserves mais, ça aussi on leur a interdit. Puis en 1925, les danses sont interdites partout.

Ruiner l’avenir d’enfants autochtones

De 1894 à 1920, les enfants de communautés autochtones sont forcés à fréquenter des écoles industrielles ou des pensionnats indiens. Ils sont enlevés à leur famille pour qu’ils aillent apprendre une langue que leurs parents ne parlent pas, des coutumes et traditions que leurs parents ne comprennent pas et des emplois que leurs parents ne font pas. On prend des enfants, on change le développement qu’ils sont supposés avoir et après on les retourne dans leurs réserves. Ils sont incompris par les membres de leur famille et entourage plus vieux et ne peuvent pas s’introduire dans les communautés canadiennes car toutes sortes de restrictions leurs sont appliqués. Ils sont chez eux et se sentent comme des intrus, incompris, et s’ils veulent s’en aller ailleurs, on leur refuse le droit d’être propriétaire hors des réserve. Ils ne peuvent mêmes pas se construire un nouveau chez soi. Ils sont pris entre deux réalités, deux mondes complètement différents sans personne pour leurs offrir les ressources nécessaires pour survivre.

« En 1927, une modification de la Loi sur les Indiens interdit aux membres et aux communautés des Premières Nations de retenir les services d’un avocat ou de présenter des revendications territoriales contre le gouvernement sans l’autorisation préalable de ce dernier. »

L’émancipation

L’émancipation est le processus juridique le plus utilisé pour faire perdre le statut d’Indien aux Autochtones selon la Loi sur les Indiens. Cette loi définit aussi qui peut être un Indien au sens de la loi : « tout homme de sang indien réputé appartenir à une bande particulière » et « tout enfant de cette personne » et à « toute femme qui est ou était légalement mariée à cette personne ». Les membres des Premières Nation peuvent perdre leur statut d’Indien lorsqu’il reçoit un diplôme universitaire, qu’une femme marie un non-indien, qu’il devient ministre chrétien ou qu’il obtient un titre professionnel de médecin ou avocat. Tout est mis en place pour qu’ils échouent et ensuite on leur demande de réussir presque l’impossible pour se sortir d’un statut où ils sont contrôlés pour être enfin « libres » mais non-acceptés dans la société?

« En 1961, le gouvernement éliminera enfin l’article 112 de la Loi portant sur l’« émancipation obligatoire ». Jusque-là, l’administration du statut d’Indien servait d’outil d’assimilation et de destruction culturelle. »

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