
Disney présente l’histoire de Pocahontas ou la découverte de l’Amérique du nord à travers un choc de la civilisation ?
Portrait du colonisateur


Le film commence par présenter le point de vue des européens, les hommes blancs. Entre autres, le vaillant et séduisant homme John Smith à gauche qui est déjà glorifié de son titre dès le premier dialogue et qui sera perçu comme un héro
“You can’t fight Indians without John Smith”
– Lad
Sa vision des sauvages est établis très rapidement, il l’est vois comme des êtres, des bêtes vulgaires et incultes.
“Will kill oursleve an injun, or maybe two or three, We’re stalwart men and bold of the Virginia Company”
– John Smith
« An injun » est un nom péjoratif pour décrire les « indiens » d’Amérique du nord et il ne se gêne pas de chanter sa fierté d’être un homme blanc, d’une compagnie importante et de tuer pour avoir ce qu’il désire.
Le gouverneur Radcliffe à droite présente leur mission comme l’épopée vers le nouveau monde, vers l’acquisition d’une liberté, de la prospérité et de l’aventure. En réalité, il ne souhaite qu’acquérir de l’or, exploité les ressources, se faire reconnaitre par le roi pour ses exploits et avoir un titre important.
Portrait des premières nations
On voit dans cette trame sonore la richesse d’une culture agricole, de la vie en communauté, des traditions de chasses et de communications.
« All the earth are mother gives »
– Nation Powhatan
La nature fait partie complète de leur identité. Cette introduction mène doucement à l’entrée du Personnage de Pocahontas, forte, indépendante, confiante, séduisante, elle parle aux animaux, elle apparait brave. En revanche Disney dessiner un portrait très stéréotypés de la vie des premières nations que l’on va analyser plus loin. Les Blancs ont les armes, la science, la technique, les Indien-ne-s ont un lien à la terre, un mode de vie plus harmonieux pour ne pas dire primitif.
Liens avec la nature
Peuples autochtones :
Pocahontas rencontre enfin l’aventurier John Smith et ils s’engagent dans une conversation qui relève leur vision du monde.
Smith : We will show your people how to use the land properly, make the most of it
Pocahontas : Make the most of it ?
Smith : We’ll build roads, decent houses…
Pocahontas : Our houses are fine
Smith : You think that because you don’t know any better
Smith : There’s so much we can teach you, we’ve improved the lives of savages all over the world
Pocahontas : Savages ? My people ?
Smith : Savage is just a word, a term for people who are uncivilized
Pocahontas : What you mean is not like you
Celle-ci prend en action en montrant à John Smith qu’il y a pas une façon de vivre, qu’il y a d’autres valeurs plus importantes que le profit, que la propriété et l’expansion.
Comment les autochtones perçoivent la nature : Analyse de la chanson « The colors of the wind »
You think I’m an ignorant savage, and you’ve been so many places, I guess it most be so, but still I cannot see, if the savage one is me, how can there be so much that you don’t know, you don’t know
You think you own what ever land you land on, and the earth is just a dead thing you can claim, but I know every rock and trees and creature has a life, has a spirit, has a name. You think the only people who are people, are the people who look and think like you, but if your walk the footsteps of a stranger, you’ll learn things your never knew your never knew
…
Come roll into the rishes all around you, and for once never wonder what they’re worth
…
And we are all connected to each other, in a circle, I a hoop that never ends. How high does the sycamore grow ? If you cut it down, then you’ll never know
…
For whether we are white or coppor-skinned we need to sing with all the voices of the mountain, we need to paint with all the colors of the wind. You can own the earth and still all you’ll own is earth until, you can paint you all the colors of the wind
– Pocahontas
Cette chanson relève une confrontation intéressante entre Pocahontas et l’unique vision du monde de John Smith. Le génocide c’est produit entre autres car il y avait une domination entre les deux perceptions par le colonisateur. J’ai décidé d’écrire quelques vers importants de la chanson qui relève une quête identitaire intéressante. Le blanc voit le nouveau monde comme une ressource, une propriété commerçante alors que Pocahontas mentionne le monde comme une spiritualité et qu’elle a une vie.
Dans le reste du Québec, la convention sociale a construit l’idée de propriété, l’idée de ressource comme besoin primaire. Alors que dans leur tribu, le territoire exprime une fonction poétique, une expérience de cette autre manière de penser.
On peut faire un lien extérieur avec le livre Shuni de Naomie Fontaine qui elle aussi évoque « La vie est un cercle », la vie est un éternel recommencement et que même si on a des ethnies différents, des méthodes de pensées différentes on se doit de se respecter mutuellement.
Comment les colonisateurs perçoivent la nature : Analyse de la chanson « Mine mine mine »
Monde extérieur :
Le colonisateur, le canadien-français, le blanc perçoit les richesse de la terre, les ressources de la nature comme un outil de marchandisation économique. Le film présente les valeurs du colonisateur de consommer la nature et cette chanson pointe rapidement le rapport de domination que prend le blanc sur le territoire. Le nouveau monde est représenté comme une source d’exploitation profitable riche en or.
Ingénieur forestier ne voit pas que repose sur convention, ne voit pas repose sur vérité déduite du rapport dominant/dominé – la propriété
Rapport anxiogène dans la forêt, ils veulent juste acquérir les richesses sans se soucier des dommages
Où est le problème ?
Caractéristiques des deux discours
Caractéristiques deux discours ? Conception de la vérité ? Attention aux dénominations ? L’idée de relation ?Religion – croyance, Idée néolibéral neutralité ? Territoire, Progrès ?
An Antane Kapesh Commission d’enquête Vien réconciliation
Le Blanc ne nous a jamais dit : Vous les Indiens, êtes-vous d’accord que j’aille vous rejoindre dans votre territoire? Êtes-vous d’accord que j’exploite votre territoire? Êtes-vous d’accord que je détruise votre territoire? Êtes-vous d’accord que je construise des barrages sur vos rivières et que je pollue vos rivières et vos lacs? Avant que vous n’acceptiez ce que je vous demande, réfléchissez bien et essayez de bien comprendre. Il pourrait arriver que vous regrettiez dans l’avenir de m’avoir permis d’aller vous trouver chez vous, car si vous êtes d’accord que j’aille dans votre territoire, j’irai pour y ouvrir une mine. Une fois la mine ouverte, je devrai ensuite exploiter et ruiner toute l’étendue de votre pays. Et je barrerai toutes vos rivières et je salirai tous vos lacs. Qu’en pensez-vous? Aimeriez-vous boire de l’eau polluée? | D’autre part, les historiens tendent à évacuer autant que possible les Premiers Peuples de l’histoire nationale. Aussi tard qu’en 1950, Lionel Groulx légitime la conquête de l’Amérique en évoquant un territoire quasi désert à l’arrivée des Européens : « [a]u Canada, on avait affaire à un pays aux espaces immenses, mais presque vides, peuplé de rares tribus indigènes, celles-ci capables tout au plus d’une insignifiante collaboration économique ». Tel est donc le regard projeté sur le passé au moment où l’on songe à occuper, développer et agrandir le territoire du Québec. |
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An Antane kapesh | Commission d’enquête Vien réconciliation |
Revendication | Donner des excuses, se justifier pourquoi c’est normal d’Avoir agit comme ça, justification idée de colonisation, victimisation |
Victime des blancs | Point de vue extérieur dominant, ne considère pas l’ampleur de leur geste, de l’objet de la colonisation |
Affirmation du manque de reconnaissance profonde | Banalisation |
Expression de la détresse | Détachement, relate des faits historiques |
Faits incarnés dans l’expression vécu | Impersonnel, neutralité |
Destruction identité | Normalisation – quête identitaire |
Texte émotionnel et actuel, transmet vécu | |
Forme de dialogue, dimension oral | Parle au « il », pas de sujet = recul qui prétend à l’objectivité |
Recul protection | |
Mot le blanc, idée colonisation, personnalise le colonisateur, pas généralisation abusive car cause première de la colonisation | Mot Canadien-français – tend à l’Excuser, son rôle dans la colonisation |
Résistance politique | Légitimation du rapport de domination |
Illustration rapport de soumission, résilience, illustre absence de considération | Décors l’enfant des bois, autochtones pas un humain, c’est l’élément de la nature |
Le colonialisme prend ses sources dans le même rapport de l’inquisition, façon dont les états modernes se sont structurés
Sexisme
Pocahontas : répond au critère de beauté, noble sauvage, la femme naturelle, symbolise la nature, indienne et féminine à la fois, déplacement animal = justification état d’oppression
Histoire Crochie – Pocahontas
Le terme renvoi à une image basé sur des clichés biaisés : une princesse au valeur forte à la sauvage inculte qui doit être évangélisé par l’homme blanc, qui doit être secouru de ce mode de vie.
Le terme renvoi surtout à la femme qui a besoin d’être civilisé, ce terme exprime une supériorité des colonisateurs. Trump en a fait l’exemple : l’homme qui réfute l’argument d’Elizabeth Warren en l’appelant Pocahontas, dans le sens qu’elle est juste là pour être belle.
Dessiner comme une femme qui suit ses instincts et les esprits de la nature alors qu’en réalité Pocahontas était une enfant de 10 ans qui jouait le rôle de l’intermédiaire entre la nation et les colons. Elle a tentée de les réconcilier et ce qui l’a amené comme statut de sainte, forcée à un mariage arrangé et décédée en terre inconnue.
Pocahontas a été francisé par les colonisateurs comme un terme renvoyant à une certaine image des femmes autochtones. Pocahontas est vue comme un pilier de la communauté, en revanche le rôle a été modifier du au système patriarcal, notamment avec les stéréotypes du film de Disney.
J’en reviens maintenant à l’ « indépendance » de Pocahontas. Là où le début du film nous fait effectivement voir une femme indépendante et forte refusant un mariage arrangé et souhaitant poursuivre sa propre voie (qu’elle pense être symbolisée par son rêve d’une flèche qui tourne), l’évolution de la narration montre bien quoi le « destin » de Pocahontas est tout de même inévitablement lié à un homme, certes pas Kocoum, mais bien un homme, et bien dans une relation amoureuse. Encore une fois, nous ne sortons pas ici de l’idée que la seule « indépendance » à laquelle peut accéder une femme réside dans le « choix » de l’homme dont elle tombe amoureuse. L’amour reste donc central et structurant à la vie d’une femme, et il ne faut surtout pas que les filles qui regardent l’oublient.
On peut aussi considérer que le « rêve » (sous-entendu destin) de Pocahontas qui la dirige via la boussole vers John Smith est certes une façon de symboliser encore une fois la complémentarité de la femme-nature et l’homme-culture, vu que la boussole est un symbole de technique et de science et appartient à John Smith (et que seul lui comprend comment ça marche), mais qui pousse aussi du coup cette idée plus loin en faisant un parallèle entre cette complémentarité et une complémentarité entre le peuple indien et le peuple blanc, un peu sur le même mode: nature-culture, instinct-savoir.
http://www.lecinemaestpolitique.fr/pocahontas-1995-etre-femme-et-indienne-chez-disney/
Mauvaise représentation des premières nations et de la domination
Problème d’apriori et de la représentation
La première mécanique, comme je l’ai esquissé, consiste à faire des indien-ne-s un peuple immergé dans la nature, en « lien » avec celle-ci, là où les blancs ont émergés de la nature, pour s’élever au-dessus d’elle et la dominer. Comme je l’ai dit plus haut, cette mécanique est essentialiste. J’entends par « mécanique essentialiste » toute mécanique « qui consiste à expliquer ce que les gens font (conduites, comportement) par ce qu’ils sont (nature, culture).
La deuxième consiste à représenter les indien-ne-s comme étant un peuple homogène (alors qu’il existait des centaines de cultures indiennes différentes), réduit à des stéréotypes les plus banals, ou bien, encore pire, associé-e-s à des pratiques qu’ils n’avaient pas.
http://www.lecinemaestpolitique.fr/pocahontas-1995-etre-femme-et-indienne-chez-disney/
Amalgame ethnocentrisme entre Première nations et le Colonisateur
Analyse de la chanson « Sauvage »
Un exemple (parmi d’autres) : la représentation du village indien comme étant structuré hiérarchiquement est une vision déformée par les a priori de notre culture par rapport au pouvoir politique. En effet, les pratiques politiques indiennes[8] étaient très souvent proche de ce que l’on appellerait anarchisme, et les positions d’autorités étaient souvent soit très relatives, soit éphémères. Du coup, toutes les scènes où l’on voit le chef parler à son peuple docile et passif ne reflète absolument pas la réalité de la vie de la vaste majorité des peuples amérindiens, et encore une fois relève d’un ethnocentrisme accablant, qui n’a même pas pris la peine de faire un minimum de recherches, ou alors n’en a pas pris compte.
Cette symétrisation des positions racistes des deux clans est une fois de plus une projection ethno-centriste de la part des créateurs/trices du film, et pour s’en rendre compte il faut ici prendre du recul et se rendre compte de l’énormité de ce qu’essaye de faire passer Disney. Et à mon avis, pour ce faire, il faut se référer à l’histoire de la « découverte » des Amériques par les européens.
Revenons-en maintenant à notre chanson de tout à l’heure. Nous raconter que la rencontre entre les colons blancs et les peuples amérindiens aurait donné lieu à une animosité qui aurait été SYMETRIQUE ET RECIPROQUE est tellement scandaleux et mensonger qu’il fallait vraiment l’oser. Cela relève, à mon avis, d’une tentative de la part de Disney de dédouaner (en passant sous silence leurs crimes) les colons européens (et donc les ancêtres du peuple états-unien) et leur politique impérialiste (qui dura plus de 400 ans) de vols, pillages, esclavage, et tout simplement de génocide envers les peuples amérindiens
http://www.lecinemaestpolitique.fr/pocahontas-1995-etre-femme-et-indienne-chez-disney/
Le parallèle que fait Disney est scandaleux en pensant que la bataille était égalitaire et réciproque
Impact sur la jeunesse
Et que le problème était que ces deux groupes ne se comprenaient pas? Comment ici est-ce que les enfants vont comprendre l’histoire de notre culture, de notre pays et de ce qui s’est passé, en termes de qui versa le sang de qui? Qui vola les ressources de qui? Qui tua qui? »
[Si jamais Pocahontas avait été précédé d’une notice explicative rappelant que l’histoire racontée était une pure fiction et qu’il ne fallait surtout pas oublier le génocide perpétré par les colons blancs sur les indien-ne-s, on aurait pu peut-être se demander pourquoi Disney n’avait pas choisi une autre fable à raconter, mais au moins cela aurait forcé les parents à expliquer aux enfants la présence de cette notice, et aurait pu (éventuellement) amener à une discussion avec les enfants sur les mécaniques du racisme et de l’impérialisme. Mais c’est déjà trop demander apparemment.]
http://www.lecinemaestpolitique.fr/pocahontas-1995-etre-femme-et-indienne-chez-disney/
Conclusion
Comment on défait ça ? Comment on fait pour ne pas créer ce problème de métissage de cultures sans avoir de jugement ou de rapport de domination ?
- Décolonisation des mots, transformer signification, soucis langage, réapproprie les mots
- Prise de conscience, analyse, problématisation
- S’informer
- Geste comme les mots