Les femmes et filles autochtones disparues et assassinées
Il n’est pas inconnu que les femmes ont de grands obstacles à affronter pour obtenir ce qui est acquis pour les hommes. Entre les femmes, il y a aussi des privilèges moins explorés. Il y a de grandes différences entre comment on traite les femmes blanches et les femmes qui ne sont pas blanches. Lorsqu’une femme blanche disparaît, les médias se pressent pour trouver le plus d’évidences et d’indices afin de la retrouver. Soudainement, les femmes doivent se soutenir, démontrer un sens d’encouragement et de valorisation entre elles. Malheureusement, ce comportement n’est pas réciproque lorsqu’une femme autochtone disparaît. Pourtant, elle aussi a une famille et des personnes qui tiennent à la retrouver. Que ce soit gouvernemental ou sociétal, on essaie tout de même de glisser la tragédie en dessous du tapis, comme on le fait depuis des centaines d’années.
En août 2021, l’histoire de la disparition de la jeune américaine, Gabrielle Petito, a fait fureur sur les médias. Des milliers de personnes, partout au monde, ont partagé les affiches de sa disparition sur leurs réseaux sociaux. En janvier 2022, on publie qu’elle fût assassinée par son petit-copain, qui a écrit sa confession avant de se suicider. Grâce aux nombreuses vidéos, on a pu retrouver des témoins rapidement. Parlons du syndrome de la femme blanche disparue et de ce que cela signifie. C’est un phénomène qui dénonce la forte réaction des médias lorsqu’une femme blanche disparaît. Avec leur volonté d’être impliqué, leur envie d’aider et leur besoin de se sentir inclus dans le drame du moment, les personnes participant à la recherche d’indice pour retrouver la femme disparue via les réseaux sociaux ne veulent qu’une seule chose : retrouver la femme disparue le plus vite possible. Alors que les disparitions de filles et femmes blanches sont fortement médiatisées, les disparitions de femmes des Premières Nations ne sont parfois même pas annoncées publiquement, du moins il faut savoir comment s’informer directement. Cette différence de traitement dénonce la discrimination faite sur les réseaux affichant les nouvelles. J’ai l’impression qu’on choisit les histoires qui vont faire scandale ou qui vont choquer pour obtenir plus de visionnements. Et, peut-être que de ce point de vue, la tragédie des disparitions et des meurtres des femmes autochtones ne serait pas assez «choquante» pour avoir l’effet qu’a eu le cas de Gabby Petito. Pourtant, on parle de millions de vie qui ont été bouleversées, des millions de jeunes filles traumatisées et des milliers de vies cruellement enlevées.
Les femmes et les filles autochtones ont de nombreux obstacles à affronter. Elles constituent un des groupes de personnes les plus discriminé en Amérique. Depuis des centaines d’années, elles sont victimes de violence cruelle. En 2015, le gouvernement fédéral a lancé une enquête publique nationale pour les femmes et filles disparues et assassinées au Canada. Le rapport final de l’Enquête national est publié en 2019. Selon le site de l’encyclopédie canadienne, les groupes de femmes autochtones estiment que plus de 4 000 cas de femmes et filles autochtones disparues et assassinées entre 1980 et 2012. Le nombre exact reste inconnu, puisque les autorités policières et gouvernementales ignorent considérablement des cas similaires. En Colombie-Britannique, la route numéro 16, surnommée «la route des larmes» est reconnue comme la route où plusieurs meurtres et disparitions de femmes et de filles, la majorité du temps autochtones, ont eu lieu. Dans un article publié par Radio-Canada, Michèle Rouleau exprime qu’être autochtone et femme comprend une «double discrimination». C’est-à-dire qu’elle doit se lutter pour défendre sa culture en plus d’avoir à se battre pour la cause des femmes dans un système ayant plusieurs lacunes. L’origine de cette violence dirigée vers les femmes des Premières Nations n’est certainement pas récente. Dans le même article, Maïtée Labrecque-Savanash déclare : «Les femmes issues des Premières Nations ont plus de risque de mourir dans des circonstances violentes ou de se faire agresser sexuellement que n’importe qui d’autre au pays. Voilà notre quotidien.» Pour les femmes des Premières Nations, la violence est attendue. On s’attend à ce que le monde exerce des actes de violence sur ce groupe. Cette violence est ancrée dans le gouvernement, dans la mentalité des personnes, et cela avec des années d’expérience à l’appui. On peut donc maintenant établir un lien entre la banalisation des actes de violences commis contre les femmes autochtones et le manque de reportage de ces actions. En effet, on constate que tout comme la société, les médias ne mettent pas à même pieds les actes de violences commis en vers une femme blanche et une femme autochtone. Cette réalité peut être expliqué par les centaines d’années de persécution que les femmes autochtones on subit. Cette historique de persécution aurait comme effet de banaliser les violences subites par les femmes et ainsi ne motiverait pas les médias à en parler, car les articles dénonçant ces violences ne ferait pas assez de «clic».
En conclusion, les femmes des Premières Nations ne subissent pas le même traitement que les femmes blanches. Cette différence de traitement a plusieurs effets sur la vie des femmes issues des premières nations. Par exemple, elles sont plus propices à subir différentes formes de violence. De plus, les violences que ces femmes subissent passent souvent inaperçues. Selon moi, les femmes autochtones devraient recevoir autant d’attention de la part des médias, et même plus. Avec tous les obstacles qu’elles ont à affronter, les femmes autochtones devraient avoir plus de personnes qui se tiennent à leurs côtés, des personnes prêtes à revendiquer leurs droits et leur place au sein de la société. Malgré la volonté de plusieurs pour aider, le problème en est un qui est persistant dans le gouvernement.