
Sous le Régime français, de même que sous le Régime anglais, jusqu’environ 1850, les Premières Nations accompagnées des coureurs des bois faisaient la traite des fourrures. Ils travaillaient pour deux grandes compagnies: la Baie d’Hudson et la Nord-Ouest. Ces nombreux Peuples autochtones avaient chacun un Nom, une langue, une culture et un territoire. Nomades ou semi-nomades, ils chassaient et pêchaient pour subvenir à leur existence. Unis à la nature, ils pratiquaient des rites évoquant des esprits pour remercier ou s’excuser selon la suffisance du gibier ou le trop grand nombre de prises sacrifiées inutilement. Le respect pour de la nature, source même de la vie, était à la base de leur culture. La diversité des peuples autochtones, ayant chacun leur organisation propre, vivaient en toute indépendance les uns des autres.
La volonté de Macdonald et des Pères de la Confédération de s’emparer des terres de l’ouest, d’unir par un chemin de fer les deux océans afin de faciliter le commerce fut un désastre pour les Peuples. Le passage du chemin de fer nécessitait la disparition des bisons, nourriture essentielle depuis des millénaires des Peuples autochtones de l’ouest. Dépourvus de leur chasse ancestrale, ils se révoltèrent. Alors le gouvernement fédéral envoya l’armée qui les obligea à se confiner dans des Réserves. On leur promit nourriture et médicaments, car plusieurs maladies infectieuses persistaient, mais ces promesses furent plus ou moins tenues. Puis, vinrent des religieux accompagnés de soldats qui s’emparèrent des enfants pour les éduquer et en faire de véritables Canadiens. Ainsi, le Ministère des Affaires Indiennes, créé pour s’occuper de l’administration des Réserves, visait l’assimilation des Amérindiens.
Notons que les membres des Peuples autochtones, n’ayant pas le statut de citoyens, n’ont pas le droit de vote et sont considérés comme mineurs. Pourtant, malgré leur statut de mineurs, et n’ayant pas la citoyenneté canadienne, le gouvernement fédéral les a envoyés pour combattre aux deux guerres mondiales. À leur retour, ils n’eurent pas droit aux avantages du vétéran (pension et honneurs).
Au Québec, vers 1820, le projet de coloniser l’Abitibi-Témiscamingue obligea les Peuples amérindiens à réaménager leur habitat plus au nord. Cette-fois, ce sont des compagnies minières et forestières qui les condamnèrent à abandonner leurs territoires. Plus tard, les Oblats et les Anglicans s’emparèrent des enfants pour en faire de bons chrétiens. Puis, anéantis, les Peuples prirent le chemin des Réserves et, devenus sédentaires, perdirent la pratique de leurs coutumes et s’abandonnèrent à l’oisiveté.
Un mouvement de révolte et de revendication dans les années 70 amena les Peuples à réclamer leurs droits ancestraux. Au Québec, la pêche au saumon entraîna la remise en question des clubs privés (la majorité américains) de chasse et de pêche dites sportives exclusivement.
La publicisation des différentes Commissions d’enquête révèle, non seulement les politiques destructrices du Fédéral et des provinces, mais également la puissance et l’influence et la cohésion des grandes compagnies forestières et minières avec les autorités. Il n’y a aucun doute que les gouvernements ne renonceront pas à satisfaire les monopoles de l’industrie pour rendre justice aux différents Peuples autochtones.
Réf.: La Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec (CERP) Serge Bouchard # 1,2,3,4