« J’écris pour que les Blancs comprennent mon message »

– An Antane Kapesh

RÉVOLTE LITTÉRAIRE

En 1976, An Antane Kapesh publie pour la première fois son récit personnel « Je suis une maudite sauvagesse », traduction de « Eukuan nin matshi-manitu innushkueu ». Il s’agit d’un récit autobiographique dans lequel elle y raconte ses expériences traumatisantes en tant que femme autochtone au 20e siècle. Dans celui-ci, elle aborde avec grand cru la souffrance, le bafouillement ainsi que plusieurs événements choquants qui sont arrivés à sa communauté et à elle-même.

Effectivement, plusieurs œuvres littéraires ont vu le jour face aux événements de la colonisation. Qu’elles soient plutôt contestataires, réconciliatoires et activistes, plusieurs écrivains et écrivaines provenant des communautés autochtones n’ont pas mâché leurs mots quant aux torts leur ayant été commis dans le passé, et même aujourd’hui.

An Antane Kapesh, de son côté, écrit un récrit d’une franchise extrême, dans lequel elle « veut faire comprendre aux Blancs ce qu’elle a vécu ». Elle considère qu’un livre vrai, franc et cru permettrait aux Blancs de mieux s’attarder sur son vécu et d’aider par la suite à la réconciliation. Malgré cela, elle gardera tout de même une certaine rancune contre ceux lui ayant fait tant de mal. Elle crie contre les gouvernements ayant déraciné ses terres en 1953, mettant fin à sa vie de nomade. Elle y raconte aussi l’enfer des pensionnats et la maltraitance quotidienne dont elle souffrait. Avec ses écrits, An Antane Kapesh se révolte pour réveiller les endormis.

BLANC, JE TE PARLE

Contrairement à beaucoup d’autres écrits d’individus autochtones activistes, ou pas, An Antane Kapesh a choisi d’entreprendre une approche très directe quant à ses propos, mais aussi dans la manière dans laquelle son texte écrit. Afin de favoriser la conscientisation de masse et d’encourager un mouvement de réconciliation encore plus important. Considérant le rôle de la littérature dans la réconciliation, il est clair qu’Antane Kapesh a choisi d’exploiter une sphère assez radicale de celle-ci, en s’adressant directement à ceux lui ayant commis du tort, soit les colonisateur Blancs, mais aussi aux générations futures.

Quoi qu’il en soit, la littérature joue un rôle primordial dans la réconciliation et « Je suis une maudite sauvagesse » est un pilier qui encouragera des milliers d’auteurs et autrices autochtones à prendre la parole et à récupérer ce qui leur a auparavant été enlevé : le droit de parole et le droit de vivre.

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