Le problème de la reconnaissance est encore présent. L’Histoire n’a pas changé.

Le but de cette enquête: ne pas considérer les cultures autochtones comme un objet d’étude. Plutôt, se pencher sur nos a priori, ce qui fait écran à la possibilité d’entrer en relation. Tenter de ne pas théoriser, bien que nous apprendrons des choses. Tenter de reconnaître les normes, habitudes, idées et manières de penser qui nous tiennent à l’écart.

Citation qui représente bien une potentielle solution au problème de la représentation:

« Regarder, c’est oublier les noms des choses que l’on voit. »

Paul Valéry, poète et philosophe français

Cette phrase, bien qu’elle soit surtout utilisée dans le domaine de la peinture, représente un modèle de pensée qui nous dirige vers ce qu’il faut faire pour considérer adéquatement le problème de la représentation face aux cultures autochtones. Selon Paul Valéry, pour réellement voir, il faut oublier les noms, rejeter toutes nos idées préconçues, et voir en termes de formes. En peignant un tableau, au lieu de se dire: « Voici le tronc, et voici les feuilles. », il faut penser « Voici une forme brune, forte et stable, qui se détache du paysage, et voilà au bout de cette forme une multitude d’autres formes, similaires mais jamais identiques, qui se balancent allègrement… etc. » C’est une manière de dire qu’il faut oublier nos idées préconçues et tenter de sortir de notre lentille occidentale, de voir les cultures autochtones pour ce qu’elles sont, et non pour ce que nous en savons. En faisant cet exercice, on peut se demander à quel point la science et l’« objectivité » occidentales, sont réellement objectives. Quand nous tentons de tout théoriser, que tout devient objectif et factuel, ne sommes-nous pas là en train de se séparer de la vraie réalité? Ne serait-il pas plus fidèle à la réalité de ne se soucier que des formes, de nos sensations, en oubliant le langage, en oubliant l’histoire, et en se concentrant sur le maintenant, sur le ici?

Cela rejoint un peu l’argument de la linguistique: les cultures sont façonnées par la langue, et la différence de la langue entre les cultures autochtones et occidentales est un facteur majeur au problème de la représentation, puisque le rapport à la réalité et la vision de la vie diffèrent tant dans les deux cultures.

Podcast « Laissez-nous raconter: l’histoire crochie »

Livre: Kuei, je te salue: conversations sur le racisme

« […] il semble que nous ne puissions déterminer ce qu’est un individu sans faire référence aux différences produites, aussi bien qu’aux connexions antérieures et contemporaines. »

– John Dewey

Question de rédaction: comment sommes-nous arrivés à cette considération occidentale de la science comme pratique supérieure? La science est-elle vraiment objective, où serait-elle plus près de l’art et de la philosophie que nous le pensions?

Notre conception de la science est-elle ce qui nous empêche d’entrer en contact significatif avec les Autochtones? Je pense que c’est une bonne piste de départ.

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