Questions :
Est-ce que chaque chanson du hip hop cache un message politique?
^pourquoi on se pose cette question —> malgré les différents sujets des chansons de rap (artistes qui font des chansons avec des connotations sexuelles, ceux qui en font sur l’argent/la drogue, ceux qui font sur des sentiments plus profonds/dramatiques)
- Est-ce qu’il y aura toujours des critiques politiques cachées entre les lignes?
- Le rap est-il intrinsèquement politique?
- Pourquoi quand Cardi B, Doja Cat, Nicki Minaj et Meghan Thee Stallion chantent/écrivent des chansons sur leur propre corps et vie personnelle/intime, c’est de l’objectification de leur corps et non un message d’empowerment du corps féminin/un discours féministe?

- Pourquoi les rappeurs ont pris l’image de « la galère, la misère » pour l’inclure dans chaque chanson, c’est devenu un timbre du rap moderne, est-ce une glorification de la pauvreté (les rappeurs modernes sont souvent riches ou aspirent à devenir riches)
- Y a-t-il encore des chansons de hip hop politique?
- Le hip hop mainstream d’aujourd’hui est-il politique?
Le Hip Hop apparu dans les blocks parties dans le South Bronx dans les années 1970
Originaire des ghettos noirs et latinos de New York
Hip hop new school 1983-86 : Run-D.M.C., LL Cool J., Beastie Boys
Âge d’or hip hop 1985-1999 : Public Enemy, MC Hammer, Dr. Dre, Wu Tang Clan
Années 2000 : Jay-Z, Eminem, Nelly, OutKast, Kanye West
Boogie Down Productions’ KRS- One qui décrit le processus d’obtenir de la viande d’une vache. 1990
Doug E Fresh et Common qui touche sur le sujet des droits de reproduction
Harlem World Crew sur la guerre en Iran

Citations :
Chuck D de Public Enemy appelle le rap « black America’s CNN »
« Le hip-hop a toujours été politique, car l’essence du rap consistait à mettre en lumière les injustices qui se produisaient / se produisaient dans des communautés dans lesquelles les gens se sentaient négligés. Cependant, éduquer les fans de rap sur l’importance des élections montre jusqu’où peut aller l’influence de la culture hip-hop. » -Justin Patton https://iamjustinpatton.medium.com/the-relationship-between-hip-hop-and-politics-e5ff5b355e53#:~:text=Hip%2Dhop%20has%20always%20been,hip%2Dhop%20culture%20can%20reach.
Dans son nouveau livre The New H.N.I.C. : The Death of Civil Rights and the Reign of Hip Hop, Boyd, qui enseigne à la University of Southern California School of Cinema-Television, écrit : « Je suggérerais que vous puissiez mieux lire ce qui se passe dans le monde des Noirs aujourd’hui en écoutant DMX sur It’s Dark and Hell is Hot qu’en écoutant les retransmissions répétées des discours de Martin Luther King. »
« Je dirais que Martin Luther King et sa politique sont très spécifiques à une certaine époque et il est important pour nous d’en tirer des leçons, mais si nous voulons parler du présent et du futur, le hip hop est beaucoup plus immédiat et beaucoup plus pertinent. Nous sommes à un moment où nous ne pouvons pas simplement regarder les choses du point de vue des années 1960 et nous attendre à ce que cela se maintienne de nos jours. »
« Le rap aurait ainsi perdu toute portée politique et militante, broyé dans le système capitaliste, vendu à l’idéologie néo-libérale, à l’industrie musicale cupide et à la quête dévorante d’argent facile. » https://www.cospol.ch/et-si-le-rap-etait-encore-politique/
« Les caméras se braquent sur ce «nouveau» phénomène, les radios le diffusent pleinement sur les ondes: le rap passionne. Mais pour Brice Bossavie, journaliste musical à l’Abcdrduson, cette fascination n’a rien de musical. Il analyse qu’à l’époque, «ce qui a intéressé les médias généralistes, c’était de voir des jeunes de banlieues politisés dénoncer le système. Et c’est toujours cette seule vision qui intéresse la presse». » http://www.slate.fr/story/169863/rap-francais-conscient-entertainment-injonction-politise-journalistes-medias
«Quand un artiste rap est invité sur un plateau, on va d’abord l’aborder sur son côté politique. Demande-t-on à Julien Clerc quelles sont ses positions? S’il dit que ça ne regarde que lui, on va en rester là alors qu’on insiste pour un rappeur, comme si nous étions des bêtes de foire. Pour les journalistes, on a obligation d’avoir un avis politique et d’en parler. Il n’y a que le rap où il y a une telle attente d’un discours social»
«Le rap est tellement omniprésent que les médias sont forcés d’en parler, mais c’est un monde si étranger pour eux qu’ils n’ont personne pour analyser cette musique ou faire une critique de l’album. Ils se rabattent alors sur la politique.» – Jazzy Bazz

« D’un côté, je suis très reconnaissant que ce que j’ai fait puisse être reconnu dans un monde comme celui-ci… mais ça craint que chaque fois que nous, et je veux dire des gars qui me ressemblent, faisons quelque chose qui déforme les genres ou quoi que ce soit, ils le mettent toujours dans une catégorie rap ou urbaine.» – Tyler The Creator, après avoir reçu un Grammy https://variety.com/2020/music/news/tyler-the-creator-grammys-rap-urban-category-voting-1203481571/

Notes de cours :
infra- politique, le hip hop masque une critique politique
the message 82 et fuck the police en 92
une critique plus ouverte du pouvoir
marchandisation
mainstream versus rap qui est plus revendicateur
est-ce qu’il y a quelque chose qui s’est perdue?
8 miles, rappeur blanc dans une industrie majoritairement noire… rapport de domination qui se ré-établi
bo burnham, childish gambino

influence des gangs de rue dans le rap (et dans l’art de rue, gangsta rap)
l’évolution du rap
(le rap c’est devenu une industrie, c’est commercial, c’est une business)
forme d’ART
ce n’est plus un discours abstrait/juridique, c’est un discours artistique qui rend capable les communautés d’exprimer les tensions/conflits/contradictions sociales
En art, c’est la subjectivité qui est le point de vue essentiel
Cela nous donne des outils pour répondre aux impasses
Public enemy- Fight the power

la critique du pouvoir est-elle directe?
y a-t-il encore une part de discours/texte caché?
Dozen- Rap Battle
fonction sociale? (pour nous c’est un jeu/compétition/divertissant)—>mais dans la rue/avant, c’est des dominés qui se parlent entre eux
dominés se pratiquent à supporter/affronter le dominant
se pratiquent à rester maître de soi (tu perds le jeu si tu craques sous la pression)
vs
Rap Battle James Corden show
c’est quoi la fonction sociale ici? on n’est plus dans les rues, on est dans un monde de divertissement
attaques personnelles, rapport de domination encore présent, divertissement, superficiel
Le discours doit devenir acceptable pour être véhiculé pour pouvoir être rassembleur, il y a un niveau symbolique qui nécessite une prise de conscience
Tout groupe dominé produit un texte caché aux yeux des dominants (pour ça qu’on est pas dans l’aliénation totale)
Les dominants élaborent un texte caché comprenant l’exercice des dessous du pouvoir
Conséquence—> il y a théâtralisation dans la vie sociale de ce qui légitime/rationalise la hiérarchie ou le rapport de domination
Le système a plus à craindre des dominés chez lesquels les institutions semblent avoir établi un pouvoir hégémonique
un mode de résistance caché, les gens vont s’informer sans provoquer le pouvoir ouvertement, on s’informe entre dominés sans prendre action (ils la masquent, ils font de l’ironie, ils l’euphémisent)
on entretient cette ambiguïté pour continuer de masquer jusqu’à la révolte…
