Contexte socio-économique qui a mené à la culture du Hip-Hop : 

Le Hip-Hop a vu le jour dans les rues des communautés africaines américaines des États-Unis dans les années 70. Si on recherche la définition on trouve que Hip veut dire « la débrouillardise intelligente » et Hop signifie progresser ou avancer. Cet art a émergé pour exprimer les conflits que vivent les minorités dominées. Les gens de communautés noires ont commencé ce mouvement culturel pour se retrouver, militer et évoluer sur le plan social. L’art de rue qu’est le hip-hop est né dans la ville de New York dans le Bronx lorsque le contexte économique a subi les contrecoups de la délocalisation des industries dans les quartiers comme le Bronx, Harlem et Brooklyn pour s’installées dans les parcs industriels de banlieue au nord de New-York. Les Blancs suivent le travail et déménagent aussi laissant les afro et les latino-américains dans les anciens quartiers. La ségrégation raciale prend forme et les anciens immeubles se font détruire à la place d’être rénovés, les conditions de vie dans ces quartiers se dégradent rapidement. Tellement que même la valeur immobilière chute laissant seulement aux Blancs le « rêve américain ». L’État ne s’occupe plus de ces guettos et n’y a plus vraiment accès pour la police ou les ambulances. Les communautés sont laissées à eux-mêmes dans l’instabilité, le trafic de drogue, le vandalisme urbain et parfois sont même dirigées par des gangs.  

Les effets de la ségrégation raciale sur les groupes atteints : 

Point de vue politique : 

En premier lieu, il s’est formé des groupes identitaires de façon assez progressive dans les guettos pour revendiquer leurs droits et l’égalité. Ces groupes demandent la reconnaissance d’une identité noire, ils luttent contre le racisme. On voit des mouvements politiques radicaux se sont formés, entre autres Black Power dirigé par Martin Luther King et du Black Muslims de Malcom X. Ensuite des mouvement dits révolutionnaires prennent place comme Black Panters. Que ce soit fait dans la paix ou la violence, toutes ces manifestations sont inacceptées par l’ordre. On fait même appel au FBI pour infiltrée et démembrée ces groupes et leurs effets sur les communautés qui deviennent de plus en plus à l’aise à contester et se battre pour leurs droits. Certains mouvements deviendront tellement bruyants que leurs leaders se feront assassiner pour les taire. Une interdiction automatique sera formée contre ces manifestations par la police qui va aussi réprimandée les manifestants de façon brutale.   

Point de vue artistique :  

En deuxième lieu, les groupes dominés des guettos américains revendiquent politiquement à travers l’art. La musique comme le soul et la funk offrent une nouvelle visibilité à la musique noire américaine. Des artistes comme James Brown, Stevie Wonder et Joseph Saddler utilise la musique pour créer une ambiance positive, des rythmes dansant et rassembleur tout en incorporant un texte explicite très dénonciateur. Leurs protestations sociétales se font entendre accompagnées de mélodies joyeuses. La culture Hip-Hop naît de ces discours revendicatifs.  

De ce nouvel art naît aussi le Djing, fêtes de quartiers improvisées où les communautés se retrouvaient pour danser sur la musique Hip-Hop. À travers ces regroupements ambiancés, les gens se sont mis à s’exprimer par la danse. En réalisant toutes sortes d’acrobaties au sol ou debout, un nouveau style de danse atypique est né : le break-danse.  

debout, un nouveau style de danse atypique est né : le break-danse.  

Sortir les gens des vices de la rue : 

Des conflits éclatent entre les gangs des guettos new-yorkais et des groupes de gens se mobilisent à travers la culture du Hip-Hop pour offrir un support plus constructif. Leur but est de lutter contre la criminalité et la violence faite entre les quartiers. En proposant le rap et la danse, ils offrent un outil accessible à tous pour échapper à la pauvreté et la difficulté de la rue. Des organisations se forment pour transformer les batailles armées entre gang de quartier en compétition de danse (battle), de Djing, de graffiti ou peinture et de MCing (le MC accompagne le DJ durant les breaks pour chauffer le public en s’exprimant en rimes improvisés (freestyle)). Les quartiers forment des équipes (crews) et le public vote avec leurs applaudissements. Les battles de rap voient le jour par la convergence de tous ces arts. Le MCing se transforme en rap, textes écrits pour revendiquer et dénoncer les injustices vécues par ces groupes minoritaires. Le rap devient le nouveau courant musical de l’heure, des rappeurs signent avec des grandes maisons de disques et cet art traverse les frontières. Les manifestations politiques radicales sont laissées de côté pour laisser la place à l’art, mouvement politique dénonciateur mais pacifique.  

Le rapport dominant vs dominés : 

Dans les années 70, la différence entre les droits des Blancs et ceux des Noirs étaient très grande et surtout elle n’était pas subtile. Le rapport de dominants et de dominés entre les deux groupes de gens descend de l’esclavage. On voit dans les rapports sociaux de quoi à l’air la résistance des dominés face à leurs dominants.  

Dans l’espace public, soit le texte public, c’est ce que les dominés disent en présence des dominants et ce que les dominants disent en présence des dominés.  

Par exemple, au restaurant une serveuse sera polie, joviale et avenant avec les clients. 

Dans le texte caché, c’est ce que les dominés disent entre eux et en absence des dominants et ce que les dominants disent entre eux.  

Par exemple, à l’école, les élèves vont parler du professeur et de son enseignement à l’extérieur de la salle de classe. Les profs entre eux vont s’exprimer sur les idioties des élèves.

Les échanges entre dominants-dominés sont théâtraux car une évaluation du degré de la menace est présent constamment pour déterminer ton prochain geste, ta prochaine réaction ou ta prochaine parole. Le message caché est transmis entre dominés à l’extérieur de la domination. C’est ce qu’est la résistance politique souvent. Avec le texte caché, on peut exprimer sa résistance au dominant sans qu’il en ait conscience. Plus souvent qu’autrement, les dominés utiliseront tous un langage codé pour résister en face du dominant. Du côté des dominants, ils élaborent un texte caché dans leur exercice du pouvoir. Quand les deux groupes se rencontrent dans l’espace public, il y a une théâtralisation de leurs rencontres pour conformer aux règles non-dites. Il faut interpréter et deviner ce que l’autre groupe dit dans notre absence.  

Hip Hop et Rap Québécois

Bien que le rap dans la culture québécoise n’ait pas vu le jour pour les mêmes causes que le rap américain, il défend les idées des dominés lui aussi. L’appropriation culturelle peut être dénoncer par certains puis que le rap québécois réutilise ce que le rap américain a amené au monde mais c’est tout en nuance que l’on doit approcher le sujet. Les deux usent de la même arme, les mots, pour dénoncer et critiquer le pouvoir. Mais est-ce que l’un doit être réprimander pour utiliser l’art d’un autre pour s’exprimer de façon libre?

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *