Les origines du hip-hop
Dans cette vidéo, on voit que le hip-hop est né, pas nécessairement d’une volonté de résistance et de révolte politique, mais plutôt d’un désir plus mondain des jeunes de se rassembler, de se parler sans tabous et d’avoir du plaisir ensemble. Le hip-hop a donc pris quelque temps avant de devenir le mouvement puissant que nous connaissons maintenant.
Le premier DJ, « Kool Herc », contrôlait la musique dans des fêtes de discothèque avec deux tables tournantes, en faisant jouer de la musique funk qu’il « remixait » spontanément en faisant tourner les disques. Il faisait jouer les « breaks », sortes d’interludes instrumentales entre deux parties d’une chanson, de sorte que les gens puissent danser pendant plus longtemps. Mais la musique n’était pas assez. Il fallait ajouter des paroles. D’où la naissance des « MC », les Masters of Ceremony, qui créaient de nouvelles paroles sur la musique.
Hip-hop et féminisme
Le hip-hop est un art dans lequel s’inscrit beaucoup de misogynie. Comment peut-on donc passer du féminisme au hip-hop pour éviter de laisser tomber toute la démarche que nous avons faite précédemment?
Queen Latifah avec son album Unity, en 1995.
Ellen Chamberlain, dans un Ted Talk sur la misogynie dans le hip-hop, avance que c’est à cause d’un changement dans les propriétaires et dans le regard porté sur l’art. Depuis que le hip-hop a été commercialisé et repris en main par des compagnies dont les gens à la tête n’avaient aucun lien avec le mouvement, il est normal que les choix entrepris ne comprennent aucune considération pour l’effet sur la culture touchée.
Elle ajoute que le gangsta rap n’était pas un mouvement de glorification de la violence, mais plutôt une expression biographique des gens qui vivaient dans la rue et qui décidaient de rendre compte de ce qu’ils voyaient. Initialement, c’est quelque chose qui a été ignorée par la masse, causant beaucoup de dommages, et ensuite, c’est devenu quelque chose de tendance, qu’on regardait en surface.
Robert Moses et le pouvoir politique

Article portant sur Robert Moses: https://perell.com/essay/robert-moses/
MC Lyte
La première MC à publier commercialement un album de hip-hop était MC Lyte, en 1988.
Hip-Hop et capitalisme
Hip-hop was born from the ashes of a community devastated by a capitalist economic system and racist government officials. At first independent and autonomous, it would not be long before corporate capitalism impinged upon the culture’s sovereignty and began the historically familiar process of exploitation.
Vidéo sur l’évolution de la place de l’argent dans le Hip-Hop
https://youtu.be/wEmgtAk1nRY
« We are a culture obsessed with money. But why wouldn’t we be? We came from nothing. »
MURS, animateur de la chaîne HipHopDX
Dans cette vidéo, on dit que l’omniprésence de l’argent dans le monde du Hip-Hop s’explique par le fait que cette culture trouve ses sources dans la communauté noire et qu’ils étaient en majorité dans des situations de pauvreté. Ainsi, avec l’argent, on a pu attirer des gens talentueux qui sont devenus influents et qui ont fait progresser l’art. Dans la vidéo, on dit aussi qu’au début, à cause du fait que les rappeurs qui devenaient populaires n’étaient pas habitués à avoir beaucoup d’argent, ils n’avaient jamais appris à bien se gérer financièrement. Il dit que l’entrée du Hip-Hop dans le mainstream et dans le monde capitaliste a permis à beaucoup de gens de sortir de la pauvreté et d’arrêter de s’en prendre à leur communauté, et que cela a aussi changé la relation des gens avec l’argent.
Cependant, même si cela peut offrir un élément de réponse à la contradiction, on peut toujours se demander si la promotion de cette « flex culture » si présente dans le Hip-Hop est néfaste.
Personnellement, je pense que l’omniprésence de l’argent est néfaste pour le Hip-Hop en tant que matière artistique. Je pense que la marchandisation de cet art a largement diminué sa profondeur. Le succès d’un artiste de rap, aujourd’hui, je dirais plus que dans n’importe quel autre milieu, est déterminé par les chiffres. Le milieu du Hip-Hop est extrêmement compétitif, que ce soit à cause du nombre immense de gens tentant de percer, ou les fans qui débattent constamment sur leurs artistes préférés en comparant leurs chiffres, leurs ventes et parfois même leur richesse personnelle. La tendance qui penche fortement vers l’industrie est une des raisons pourquoi j’ai beaucoup de difficulté à connecter avec le rap mainstream d’aujourd’hui.
Mais la question, à savoir si l’argent était bel et bien nécessaire à l’évolution du Hip-Hop, reste légitime.
Entrevue de NPR sur l’argent et la culture du Hip-Hop
Entrevue avec un journaliste culturel et musical après une enchère ayant eue lieu à la galerie Sotheby’s où plusieurs objets significatifs pour la culture Hip-Hop ont été vendus à des prix remarquables. Par exemple: des lettres que TuPac a envoyé à sa flamme alors qu’il était adolescent, et la couronne en plastique que Notorious B.I.G. a transformé en icône de son image.
Au cours de l’entrevue, l’animatrice demande au journaliste William Ketchum III ce qu’il pense de ces enchères, et de la prise de place de l’argent dans le milieu. Il dit que, d’un côté, c’est bien, puisque tout cet argent est une forme de validation à un art qui a longtemps été regardé de haut. Il permet à des artistes talentueux de vivre une meilleure vie et d’aider leurs communautés. Or, il dit après qu’à cause de son entrée dans le monde capitaliste, le Hip-Hop a perdu son côté communautaire et accessible, ce qui semble à première vue complètement faux. Après tout, étant la forme d’art la plus populaire et influente aujourd’hui, ne serait-ce pas la chose la plus accessible? Et puisqu’elle rassemble tellement de gens autour d’un même intérêt, ne serait-elle pas la chose la plus communautaire? En même temps, quand on y pense, lorsque des « souvenirs » de Tupac et Biggie sont vendus à des dizaines de milliers de dollars à des bourgeois blancs, n’est-ce pas là un signe que la culture devient gentrifiée et qu’elle s’éloigne de son berceau original?
« For the longest time, hip-hop has had this sort of battle between wanting to be validated and losing itself while going for that validation. »
William Ketchum III, journaliste