Réflexion
En abordant le thème de la sorcière en classe, je me suis mise à remarquer dans ma vie de tous les jours que la sorcière a une place constante et banalisée dans la société. En me promenant dans les allées des librairies, en écoutant un film, en parlant avec mes amis : j’ai réalisé que la sorcière fait partie intégrante de notre imaginaire collectif, et qu’on est constamment exposés à cette figure controversée.



Ces agendas destinés aux jeunes filles sont créés sous la thématique de la sorcière. Une rangée complète d’agendas et de cahiers similaires se retrouvait dans ma librairie de quartier. L’image de la sorcière est fortement exploitée de manière à inciter et à permettre aux jeunes filles de s’identifier aux sorcières.
Je regardais un film sur Netflix intitulé « À travers ma fenêtre ». Il s’agit d’une histoire d’amour entre deux voisins, et j’ai rapidement pensé à la figure de la sorcière lorsque que le garçon du film a traité sa voisine de « sorcière », parce qu’elle avait les cheveux en pagaille et qu’elle était mécontente (avec raison, car son voisin utilisait son Wifi sans permission). Ici, il cherchait à l’insulter. La fille se déguise même en sorcière à l’Halloween pour représenter le surnom que le garçon finit par utiliser constamment pour référer à la fille. Le garçon cependant se déguise en Dieu Grec, car c’est ainsi que le surnomme la jeune femme. On voit ici un double standard.

Je me suis aussi rappelé qu’au secondaire, mes amies surnommaient une enseignante « sorcière » parce qu’elle avait un grain de beauté sur le nez et parce qu’elle donnait des consignes strictes.
Liens et sources intéressantes
« « Les femmes insoumises sont toujours des sorcières, peu importe dans quel siècle on se situe », affirme l’écrivaine Roxane Gay »
« « détruire le fascisme grâce à la sorcellerie poétique » »
« La sorcellerie, quelle que soit sa forme, est une réponse évidente au patriarcat et aux violences qu’il génère : racisme, sexisme, xénophobie, homophobie, transphobie. »
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« La figure de la sorcière, honnie au Moyen Age, est devenue une icône féministe, symbole de la libération de la femme de la domination masculine. »
« La sorcière, conspuée et torturée au Moyen Age, fait son grand retour dans la culture pop… mais aussi dans le combat féministe. »
« Coupable de tous les maux au Moyen Age, la sorcière est devenue, selon une relecture féministe de l’histoire médiévale, une victime emblématique des violences faites aux femmes – et du système patriarcal dans son ensemble. »
« Depuis, cette insulte est devenue un étendard fièrement brandi. »
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« Vieille femme malfaisante à nez crochu ou beauté vénéneuse ? A travers l’Europe, les imaginaires collectifs regorgent tous de légendes obscures et de portraits stéréotypés lorsqu’on évoque les sorcières. »
« Au total, on dénombre entre 50 000 et 100 000 exécutions pour faits de sorcellerie à travers l’Europe, des femmes dans 80% des cas. »
« Tôt ou tard, toute femme indépendante se fait traiter de sorcière » -Ken Follet
« Une figure flamboyante et indépendante réappropriée, depuis les années 1960, comme un modèle d’émancipation par des mouvements féministes à travers l’Europe »
« Mais attention à l’analogie rapide entre militante et sorcière ! Le symbole féministe de la sorcière est puissant, mais n’épuise pas les réutilisations actuelles de la sorcière en Europe. En Roumanie officiellement, mais de Londres à Vilnius en passant par Paris et Athènes, herboristes, tarologues, lithologues, astrologues, coach de vie se définissent sorcières modernes, à l’instar de groupes religieux ou spirituels comme les Wicca. Toutes ne se revendiquent pas féministes, certaines même au contraire défendent un modèle spirituel et social inégalitaire. »
https://www.taurillon.org/la-sorciere-europeenne-chaudrons-maledictions-ou-emancipation
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« Depuis quelques années, un mouvement féministe singulier prend de l’ampleur et fait doucement sa place tant sur les médias sociaux que dans les pratiques artistes. Croyez-le ou non, c’est le retour des sorcières! »
https://www.lafabriqueculturelle.tv/dossiers/6067/sorcieres-et-artistes/
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« Pour la journaliste, si on a « oublié » la violence de la chasse aux sorcières, c’est parce que cet évènement a fondé la misogynie dans laquelle notre société baigne encore aujourd’hui. »
« C’est la « place grandissante que les femmes occupaient dans l’espace social » que les chasseurs de sorcières ont voulu anéantir à l’époque. Résultat : dans ce climat de terreur, les femmes ont commencé à faire profil bas et, de génération en génération, ont intégré l’idée qu’elles doivent être discrètes, dociles, prudes, polies, bonnes mères, bonnes épouses, et si possible belles et éternellement jeunes. »
« La femme qu’on taxait de « sorcière » n’était rien d’autre qu’une femme indépendante, qui ne se définissait pas par rapport à un homme. »
« La violence des misogynes envers les « sorcières » de l’époque correspond à celle que ne cessent d’essuyer les féministes contemporaines depuis la naissance du mouvement. »
« Plus généralement, la figure de la « bonne » sorcière envahit la pop culture : on ne compte plus les remakes de Sabrina l’apprentie sorcière, Hocus Pocus, Charmed et consorts ; on ne compte plus les marques de cosmétique qui invoquent la puissance du « rituel » de beauté et du recours aux ingrédients naturels (bave d’escargot et cire d’abeille) ; on ne compte plus les livres de développement personnel qui invitent à vivre en accord avec la lune ou avec l’astrologie.
En se revendiquant « sorcière » aujourd’hui, on réaffirme la capacité (et même le devoir) des femmes à être elles-mêmes, à être libres de faire leurs propres choix »
« Embrasser l’image de la sorcière aujourd’hui, c’est prôner la liberté, l’indépendance et la tolérance, c’est créer un monde où les femmes (et les hommes) peuvent vivre comme elles (et ils) l’entendent, « un monde où la libre exultation de nos corps et de nos esprits ne serait plus assimilée à un sabbat infernal ». »
https://www.cosmopolitan.fr/pourquoi-la-sorciere-est-le-symbole-du-feminisme,2022641.asp
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Pensées personnelles diverses qui orientent mon opinion sur le sujet
Réappropriation de la figure de la sorcière : attention pour ne pas oublier l’historique de ce phénomène.
Différence femme féministe autoproclamée sorcière et fillette qui s’associe à la figure moderne de la sorcière en ignorant la source de cette figure
Essaie-t-on d’effacer ce qu’on a fait aux femmes en banalisant la sorcière et en la rendant mignonne et accessible aux enfants?
Différence entre banalisation et réappropriation : intention, le but de l’utilisation de la figure de la sorcière
Se conscientiser au sujet
Ne pas forcer une image positive aux enfants pour oublier la diabolisation de la femme grâce à l’image de la sorcière