
Nanny Mcphee
Banalisation ou réappropriation, qu’est-ce que ça cache ?
La Femme vengeresse et la femme fatale ne font plus qu’un !
Dans le compte de Nanny Mcphee l’image de la méchante sorcière est en fusion avec la gentille magicienne bienveillante. On peut voir cet amalgame dans l’extrait du film suivant :
La sorcière maléfique
L’arrivée de la voix de Nanny Mcphee par les nuages plonge le lecteur dans un univers fantastique, comme si elle arrivait par son balai magique, de plus on entend un semblant d’incantation :
The person you need is Nanny Mcphee
Mcphee, Mcphee, Mcphee
Soudain, l’atmosphère devient angoissante, le grondement du tonnerre, la pluie abondante, les volets cognent, les lumières vacillent, une ombre apparait dans la porte, toutes ses caractéristiques alimentent l’idée que le malheur est arrivé
La femme est représentée à l’image de la méchante sorcière issu de l’imaginaire collectif, c’est-à-dire un physique hideux : Verrues, dent croche, monosourcil, ridé, cerné, gros nez, cheveux en broussaille, tunique et chapeau noir, un corps robuste et surtout sa cane magique. Cette apparence popularisé dans les contes pour enfant est semblable à la méchante sorcière de Blanche-Neige.


Son discours est ma fois complètement différent de la signification donner à son apparence monstrueuse. Nanny Mcphee ne correspond pas à la femme vengeresse, au contraire son but est pédagogique, elle souhaite éduquer les enfants et améliorer leurs comportements.
Ses méthodes sont radicales, au lieu de ramasser derrière eux le bordel dans la cuisine, elle décide d’empirer les dégâts en leur jetant un sort d’accélération, ainsi ils apprendront la valeur de dire s’il-vous-plaît.
Les enfants réalisent au fur et à mesure qu’elle possède des pouvoirs et que d’un simple coup de bâton elle peut leur faire faire ce qu’elle veut. Hors les enfants exprime souvent leur peur, voici des exemples de dialogues marquants :

Champ lexical de la peur et de la cruauté
- « It’s her fault, it all happened when she bagned that stick » = « C’est sa faute, tout est arrivée quand elle a cogné son bâton »
- ‘ »horrid to us » = « Horrible envers nous »
- « I wonder how long it will take for us to die » = « Je me demande combien de temps ça va nous prendre avant de mourir »
- « witchcraft » = « Sorcellerie »
- « Trained hypnotist » = « Hypnotiseur entrainée »
- « The nanny is a witch, (…) made us ill and fed us boiled-down toads all day » = « La Nounou est une sorcière (…) nous a rendu malade et nous a servit de la bouillit de crapaud toute la journée »
La sage magicienne
La femme est représentée comme une gentille sorcière : elle a un teint resplendissant, des beaux yeux bleu, des cheveux soyeux, un nez fin, son sourire bienveillant. Son apparence est affilié aux femmes féminines élégantes
On peut voir dans l’extrait que les enfants sont reconnaissants envers la nounou de les avoir aidé à sauver leur famille

La figure de l’épouse est abordé plusieurs fois dans l’histoire sous différent point de vue
Fondement de Tante Adelaide :
As for yout fortunate daughter, for it must (…) she will receive private tuitition in literature, history, deportment and, ebove all, elocution.
Tante Adelaide
L’assujettissement de la femme est dû au travail de l’inquisition :
« C’est la « place grandissante que les femmes occupaient dans l’espace social » que les chasseurs de sorcières ont voulu anéantir à l’époque. Résultat : dans ce climat de terreur, les femmes ont commencé à faire profil bas et, de génération en génération, ont intégré l’idée qu’elles doivent être discrètes, dociles, prudes, polies, bonnes mères, bonnes épouses, et si possible belles et éternellement jeunes. »
Source : La sorcière nouveau symbole de féminisme
Fondement d’Evangeline.
He wouldn’t love her if she couldn’t read. He’d think her stupid and worthless and beneath him.
Servante Evangeline
Evangeline apprend à lire et son premier livre aborde la vie d’une fermière qui se révèle être un jeune femme très cultivé, l’homme tombe amoureux. Evangeline affirme que ce n’est pas ce qui arrive dans la réalité
Evangeline part finalement avec tante Adelaide pour enrichir son éducation, mais lorsqu’elle revient au près de la famille elle réalise qu’elle s’est complètement fait assimilé par ces représentations que l’époque se fait de la femme.
Liens avec les mythes de Médée et Circé
Les deux sœurs issu des récits mythologiques sont très distinguables chez Nanny Mcphee
Magicienne est Circé, tout comme Médée aussi est magicienne. Et pourtant, doublement sœurs, elles n’en sont pas moins deux images opposées de la femme. À l’une appartient le charme, la douceur, la séduction. À l’autre l’intensité dramatique où puise la passion. L’une peut connaître la pitié et se laisser fléchir, l’autre ne connaît que le désir aveugle et la vengeance dans laquelle la déception vient s’abreuver de la haine qui l’anime
Colette Arnould
Médée | Circé |
Étrangère Magie = DANGEROSITÉ Vengeresse | Fille soleil / Femme fatale Magie = AMOUR Séduction & animalité |
La société paradoxale enferme la femme en associant les bonnes caractéristiques avec les mauvaises
Au départ, Nanny Mcphee surgit, elle n’est pas affilié avec aucune agence, elle est étrangère au monde, elle utilise sa magie pour accéléré les enfants au points que le bébé aurait pu être catapulté dans la marmite (voir extrait 1), ou de rendre les enfants malades et leur faire boire un remède semblables à une potion poison (voir image et extrait sur la peur) . Cette femme dégage une dangerosité
À la fin, Nanny Mcphee est une belle et jeune magicienne qui utilise sa magie pour organiser un mariage parfait avec de la douce neige, une belle robe blanche pour Evangeline, tout est en harmonie (voir extrait 2) Cette femme dégage de l’amour
Nanny Mcphee évoque clairement le problème de fusion entre les deux représentations
…
La place de l’Inquisition
Pourquoi avoir choisit l’approche de la figure de la sorcière, pourquoi vouloir générer cette peur ? Qu’est-ce que ça révèle sur l’imaginaire collectif ?
La peur est affilié avec le mal, une figure symbolique qui par la propagande des contes et des médias s’est affilié avec cette idéologie par l’apparence hideuse est la sorcière maléfique. Toutefois, la valeur net de Nanny Mcphee n’est pas de vouloir venger ou de faire mal son intention est sage, hors comment révéler au public ses réelles convictions ?
Par leurs apprentissages et leurs bonnes actions, les enfants libèrent Nanny Mcphee de cette malédiction, elle devient de plus en plus »belle », elle perd ces traits de sorcière dangereuse (verrues, dent croche, gros nez). Au final elle a l’apparence d’une jeune magicienne libre, qui par son savoir et sa bonne volonté à rassemblé une famille.
Cette direction artistique de fusionner les identités de la sorcière malveillante à la sorcière fatale souligne le travail de l’imaginaire collectif dans l’inquisition. Le problème de cette association résulte en Nanny Mcphee. Or cette figure a été banalisé. On objectifie et hypersexualise le corps de la femme ; le mal avec la laideur et la gentillesse avec la beauté.
Figure d’une femme indépendante, brave et confiante
Il faut tout de même réfléchir au possibilité que Nanny Mcphee représente au contraire la femme déterminée, brave et confiante dont la société craignait au Moyen-Âge. Est-ce que son objectif n’est pas de dénoncer les stéréotypes aux yeux des enfants et des adultes. Ne symbolise t’elle pas plutôt la réappropriation et la libération de la femme de la domination masculine.
(…) souvent mises en marge d’une société dont elles n’épousaient pas les codes, vivant dans une forme de marginalité, et représentaient donc un danger pour l’ordre social et moral.
Source : Article LE MONDE par Virginie Larousse
Traiter une femme de sorcière, c’est dénoncer sa laideur, sa jalousie, sa solitude suspecte. N’est-ce pas ? Pas pour Mona Chollet, qui, dans « Sorcières, la puissance invaincue des femmes », explique que le mythe de la sorcière est né de la peur des hommes envers les femmes libres, indépendantes… féministes
Source : Sorcières, la puissance invaincue des femmes
il y a aussi celles qui agissent de manière plus pacifique, en accord avec la nature, et distillent leurs conseils pour le bien d’autrui.
Source : Le journal des femmes
L’arrivé de Nanny Mcphee marque beaucoup son indépendance, référence à l’extrait 1 :
I do not belong to any agencies mister Brown, I’m a government Nanny
Nanny Mcphee
I Shall introduce myself
Nanny Mcphee
Your children need me
Nanny Mcphee
Dernière réplique du film dans l’extrait 2 :
When you need me, but do not want me, then I must stay. When you want me, but no longer need me, then I have to go.
Nanny Mcphee