L’image de la sorcière pour moi

Dès que j’étais toute petite, l’image que j’avais quand je pensais à la sorcière était celle d’une femme maléfique qui cherche à faire le mal en se servant de sas magie noire. On associe toujours l a sorcière au diable et au mal, ce qui m’a amené à la voir comme une source de mal. Cette représentation dégradée de la sorcière a été encrée dans ma tête pendant si longtemps que maintenant que je suis plus âgée, il est devenu presque automatique pour moi de penser à une femme méchante lorsqu’on me parle de sorcière.

De l’origine du mythe aux représentations Disney, la figure de la sorcière a été une icône culturelle en relation directe avec les lectures politiques que la sorcière a fait des femmes. 

Réfléchissons un instant à partir de nos schèmes mentaux créés dans l’imagerie culturelle de l’Occident, à l’image qui nous vient à l’esprit lorsque nous parlons de sorcières. La sorcière des histoires, des légendes, des films Disney. Il ne faut pas aller trop loin, il suffit d’effectuer une recherche sur Google images et il est facile de vérifier qu’un type de profil bien précis se répète. Une vieille dame échevelée, enveloppée de haillons, avec des cheveux abîmés ou chauves, des rides et parfois des verrues faciales, grosse ou très mince, et avec une expression méchante. D’un point de vue esthétique, cette étampe représente tout ce qu’il y a de détestable chez une femme : la laideur, la vieillesse, une apparence négligente et un visage indiffèrent ou soumis. 

  1. Le mot sorcière et sa signification

Afin de comprendre le concept actuel de la sorcière, il faut commencer par analyser le sens de ce mot. Dans la langue française, ce mot n’a pas d’origine, bien que diverses théories lui attribuent une origine ibérique ou celtique, qui pourrait provenir du terme « brixta » (« sortilège »). L’équivalent latin « maleficae » était le plus utilisé au Moyen Âge, mais le mot a évolué dans les différentes langues qui se sont développées en Europe. Ainsi, le terme anglais « witch » désignant « wizard or sorceress woman » et qui a fini par se référer exclusivement aux femmes. D’origine similaire est le terme allemand « hexe », dérivé de « hagzissa », qui en vieil anglais signifie « démon ou vieille femme ». 

2.L’image de la sorcière classique et ses différentes facettes

Au-delà de la simple apparence physique, il existe une série de traits qui caractérisent la sorcière. Ce sont normalement des femmes qui vivent à l’écart de la société ou qui vivent avec le reste des membres d’une certaine communauté (cette maison d’où les enfants fuient par peur), isolées et cachant leur vrai nature. Dans les deux cas, le dénominateur commun est que ces sorcières vivent seules, ou avec d’autres du même genre. Encore une fois, elles montrent une autre qualité traditionnellement indésirable pour le sexe féminin : l’indépendance. La vie loin des hommes. Une existence qui s’éloigne complètement du rôle de la femme comme entité domestique, maternelle et essentiellement familiale. 

La peur et le mépris des femmes non soumises à une série de canons esthétiques et de rôles pragmatiques sous-entendent la figure classique de la sorcière. Dans toutes les manifestations de la sorcière depuis son origine, il semble qu’on essaye de mettre en évidence la peur et le mépris des femmes non soumises au rôle qu’on lui attribue au sein de la société. Cette sorcière qui mange des enfants et qui altère l’ordre naturel des choses avec ses mauvais arts est un exemple qui parle de la femme tordue qui n’est pas mère et qui vit en dehors du système familial. Toutes ces allégations viennent en grande partie de l’Église car la religion avait une certaine vision des femmes. Par conséquent, les femmes qui ne correspondaient pas aux standards de l’Église et de la religion (être mères de famille, rester à la maison, se marier, être soumise à son mari) étaient accusées d’être des sorcières.

3. L’image de la sorcière moderne

Chaque itération de la figure de la sorcière, et son insertion dans la culture populaire, peut être extrapolée aux différentes qualités détestables qui nous ont été signalées de l’Antiquité à nos jours, selon le contexte social, culturel et religieux de chacune. Si nous laissons derrière nous toutes ces attributions liées à la sphère du sauvage, les propriétés ésotériques et les influences démoniaques, nous arrivons à des formes plus modernes de misogynie. Plus précisément, ceux incarnés dans la vieille sorcière et la sorcière séductrice. Les deux personnages utilisent leurs capacités pour, encore une fois, faire le mal parmi les pauvres sans méfiance qui osent tomber sur leur chemin, perturbant l’ordre de ce qui est normal et acceptable. Cette fois, par la sexualité et la manipulation psychologique. 

De même, l’image de la sorcière moderne peut avoir un lien avec les féministes puisqu’elles sont toujours des femmes qui se battent pour leurs droits et leur liberté.Depuis la nuit des temps, le féminisme et la sorcellerie ont eu un rapport avec l’oppression historique que les femmes ont subit, elles ont ce charge historique d’avoir été les premières femmes à tenir tête aux hommes dans l’histoire, à se défendre contre la répression, en poursuivant leurs pratiques dans le secret.Dans le même ordre d’idées, les sorcières ont toujours prôné les mêmes valeurs que les féministes prônent, par exemple, la connaissance de soi physique et la liberté et c’est pour cette raison que les féministes s’identifient tant aux sorcières.

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