Éloïse Loriot-Noël
« Parler des sorcières, c’est raconter l’histoire des femmes. » Serge Bouchard
Radio-Canada, Les sorcières sont encore parmis nous

Pourquoi banalisons-nous la représentation que nous avons donné à la sorcière?
Connaissant le passé des sorcières, pourquoi continuons-nous de les stéréotypées? Dans nos cours d’histoire au secondaire, les sorcières ont été évoqué à plusieurs moments, nous sommes donc au courant de leurs morts tragiques, le bûcher. Donc pourquoi banalisons-nous les horreurs que celles-ci ont dû vivrent?
« Personnage maléfique inventé de toutes pièces, la sorcière chevauchant son balai parcourt l’espace et le temps et, lorsque cessent ses courses effrénées, elle fait place à une femme vieille et laide, au regard menaçant qui, devant son chaudron, surveille d’horribles préparations, entourée de ses animaux favoris : chat noir, chauve-souris, chouette, crapaud. »
Colette Arnoud
Quand on penses à une sorcière, on ne pense pas seulement au déguisement d’Halloween, on pense à une femme laide, méchante et j’oserai même dire: folle.
Sorcière | Féministe |
-Méchanceté -Laideur -Femme âgée -Désabuser -Démonisation de la femme -Forcer à ne pas être elle-même | -Femme frustrée -Hystérique |
Comment arrive-t-on a croire à des choses qui n’existent pas?
Réponse 1: Nous croyons davantage la science, car celle-ci est plus « objective ». Ce qui est vrai = concret. Notre cerveau recherche constamment la rationalité.

1.Réponse: Nous banalisons, car nous vivons dans un modèle patriarcal.
Plusieurs écrits datant de l’époque des sorcières comme Le Marteau des sorcières de Pierre de Lancre en 1630 ont été écrits d’un point de vue masculin. Ce sont les hommes à cette époque qui avaient le pouvoir. C’est hommes-ci avaient peur, peur des femmes qui cherchaient à être plus libres (seuls les hommes peuvent être libre de penser et de faire), celles qui ne voulaient pas nécessairement être condamnées à prendre soin des enfants pour le reste de leurs vies. Biaisés par la religion (Liberté=mal), ces hommes ont créé leurs propres perceptions de la réalité. Pierre de Lancre, lui, a essayé d’extérioriser ses propres envies, ses propres péchés. Il s’est créé une projection fantasmée de la femme qui en devient obsessionnel/pervers : « Le malheur, c’est qu’elles sont belles à damner un conseiller au parlement de Bordeaux. Cette nation du Labourd « a une merveilleuse inclination au sortilège; les personnes sont légères et mouvantes de corps et d’esprit, ayant toujours un pied en l’air… ». Il est capable d’apporter son imaginaire au juridique grâce à son pouvoir d’homme. (procès, droit, bûcher)
2.Les histoire racontés tout au long de notre jeunesse ont modifé notre perception négativement de la sorcière.
Les contes d’histoire qui ont traduit la sorcière comme étant une femme laide et méchante ont activé notre imagination.
Grâce à notre imagination –> nous sommes capable de déduire certaines caractéristiques
Il y a plusieurs différences entre les individus, mais nous avons un imaginaire commun (ex : imager à une pomme, tout le monde verra une pomme avec caractéristiques différentes/ capable de s’imaginer le goût de la pomme (donc sensation) Ceci est donc une question de sensibilité et de goût (sentiments, degrés, désir, expérience sensible de chacun) en lien direct avec la conscience. Voilà ce qui se passe avec la sorcière.
3. Nous banalisons, car nous ne connaissons pas (ou peu) le passé des sorcières.
Nous n’avons jamais commémorer les atrocités qui sont survenu lors des chasses aux sorcières. Pourtant, lorsque des évènements de ce genre arrivent, par exemple, les attentats du 11 septembre, nous ajoutons cette date au calendrier pour commémorrer tous ces gens qui sont morts. « Aucun « jour de la mémoire » n’a été introduit dans un calendrier européen », écrit Federici dans l’introduction de sa collection 2018 d’essais Witches, Witch-Hunting, and Women (Sorcières, Chasses aux sorcières et femmes). L’histoire des victimes ne peut « être passée sous silence, sous peine que leur destin ne se répète, comme cela se produit déjà dans de nombreuses régions du monde ». Source:https://www.nationalgeographic.fr/voyage/2020/10/les-sorcieres-existent-bel-et-bien-et-depuis-des-siecles-elles-sont-persecutees
Conséquences de la banalisation:
« La chasse aux sorcières fut aussi le principal moyen d’une restructuration générale de la vie sexuelle qui, conformément à la nouvelle discipline du travail capitaliste, criminalisait toute activité sexuelle qui menaçait la procréation, la transmission de la propriété au sein de la famille, venait occuper le temps ou prendre de l’énergie destinés au travail. »
Silvia Federici
Plusieurs femmes autrefois aidait à l’accouchement (sage-femme) et avait des rites pour pacifier la naissance et la reproduction. Mais, au moyen-âge, il y avait une grande augmentation de pauvreté et de malnutrition, il y eu donc beaucoup de morts infantiles. Il fut donc facile pour les hommes de créer une corrélation entre femmes et naissances. Si les femmes ne sont plus autant capables de répondre aux valeurs de la société (mariage, enfants, familles), c’est « évidemment » leurs fautes. En essayant de contrôler les naissances et, par le fait même, les femmes et leurs utérus, les hommes sont arrivés à marginaliser les femmes qui ne répondait pas à leurs attentes. En réussissant à mettre le blâme sur les femmes et en donnant à ses sorcières des connotations aussi négatives, les hommes et la religion (catholique), soit ceux qui contrôlaient sciences et politique ont été et sont toujours capable de garder leurs pouvoirs. (Inspiré par Silvia Federici)
Crime de sorcellerie:
- Sage femme; elles aidaient les femmes à accoucher, elles les aidaient à avorter et à contrôler leur fertilité.
- Femmes qui ne veulent pas d’enfant.
- Femmes indépendantes qui n’ont pas de mari.
- Femmes qui maîtrise son propre corp et sa propre sexualité.
- Vieilles femmes qui ne peuvent plus procréer.
« La sorcière, c’est la femme qui s’échappe des mains de son mari, par la cheminée, avec son balai, pour – littéralement – s’envoyer en l’air. » –Armelle Le Bras-Chopard
» On a décidé de ridiculiser les sorcières, au lieu de les présenter comme dangereuses et, donc, pleines de pouvoirs. Banaliser en ne prenant pas leur expérience ou leur savoir au sérieux, voilà la nouvelle propagande chrétienne après le Malleus Maleficarum. En anglais, nous disons encore « old wives’ tales », c’est le ton qu’on utilise : tout ceci n’est que du charabia. Les sorcières, c’est de l’invention, de la folie, du n’importe quoi, ou c’est ce qu’on aime nous faire croire. » https://www.noovomoi.ca/horoscope/divination/article.sorcieres-magie.1.8751437.html
Hypothèse:
- Modernité : Lors du siècle des lumières : On devient plus rationnel en fondant notre savoir sur la raison, on croit que cela à permit de combattre les superstitions. En devenant rationnel, l’inquisition cesse, mais la violence faite aux femmes augmente. S’il y a une séparation théologique et politique, pourquoi la violence augmente?
- Donc, peut être que les femmes au Moyen-âge avaient plus de place que l’on croyait et c’est pour cela que les hommes ont eu besoin de l’inquisition (reprendre le pouvoir) «…un être qui n’était ni sans défense ni sans pouvoir. S’il en était autrement, comment comprendre l’acharnement des hommes contre des créatures si inoffensives?» Armelle Le Bras-Choppard, Les putains du diable
Lien intéressant :
https://plus.lapresse.ca/screens/ced4dd28-4d1e-41b7-8b18-83774d324adf__7C___0.html