La représentation de la sorcière est une excuse pour blâmer toutes les déviations des femmes par rapport au système de vie patriarcal. La sorcellerie, répertoire de contes fantastiques est parfaite pour cette tâche puisqu’elle est si large dans ses histoires, on peut lui donner le blâme pour n’importe quoi. cette fluidité que la vérité y prend permet aux hommes dominant de répandre l’ignorance et la superstition face aux femmes rebelles, ce qui leur permet d’assurer leur supériorité par rapport aux dominés.
C’est au Moyen Âge que le phénomène de la sorcière est le plus profitable. Plutôt que d’être une figure allégorique pour la femme corrompue et dérangée ou un personnage de conte pour enfant comme c’est le cas aujourd’hui, la sorcière était celle qui allait à l’encontre de l’autorité masculine et du rôle qui lui était assigné dans la société, aussi moindre la confrontation soit-elle. Et un tel crime les envoyait directement vers la mort.
Lorsqu’on met de côté les chasses à la sorcière, les millénaires d’haîne du moyen âge, on se rend compte que la sorcière est utilisée partout; dans des pièces de théâtres, dans la culture de certains pays.
C’est au 18e siècle que l’on met à terme 300 ans de chasse à la sorcière. Les sorcières font maintenant partie de la culture populaire, sont un style littéraire. Il y a aussi des sectes qui y sont basées. Le texte de Colette Arnould s’interesse aux sorcières, sans exclure les hommes où les enfants de l’Histoire qui furent déclarés sorciers. Simplement, les sorcières étaient plus concernées et raconter leur récit englobe celui de tous ceux qui ont participés à la propagation des mythes sur la sorcellerie.
Circée est bonne et vaillante, et Médée est diabolique et vengeuse, mais toutes les deux sont magiciennes.
Le diable est relié au péché mortel, mais aussi de ce fait à la rédemption. Sa présence dans les situations difficiles pour les hommes du moyen âge vient évidemment avec un désir de vengeance de leur part.
Le moyen âge est, contrairement à ce que l’on pense, un monde en plein développement, plein de contradiction et d’hommes dont la capacité d’émerveillement est grandiose. Les croyances si facilement adoptées viennent cotôyer le quotidien des hommes. De là l’importance incroyable que la religion se voit donnée à cette époque. Au fil du temps, cette croyance facile au surnaturel mène les humains à craindre les démons et toutes sortes de créatures fantastiques et monstrueuses venues les punir. Le diable lui-même pourtant n’inquiète pas trop les gens du moyen âge. Il est plutôt un personnage, représenté sous différentes formes, qui fait la vedette de petites histoires de folklore. Il sert alors à rappeller à l’ordre ou à venger les bons gens des truands. Il ne fait pas encore partie de la tragédie.
C’est au 11e siècle qu’il commence à prendre l’image, physique et spirituelle, que l’on lui donne aujourd’hui. Traître, maléfique, et flanqué de yeux rouges et d’ailes de chauve-souris. Il évolue jusqu’au 14e siècle, où il terrorise tous les lecteurs, les religieux et les amateurs de théâtre. Il devient la représentation même de la source de tous les maux, et sera aussi associé finalement à la femme, qui est liée au péché originel. Comme le diable, elle évoluera dans son rôle de monstre et deviendra dangereuse et trompeuse, vouée au diable pour toujours.
Les païens étaient pour l’église tous ceux qui allaient contre leur foi. Ils représentent au 14e siècle le mal qui défie le bien. L’Église a peur de la façon de penser révolutionnaire qui se réveille en l’an mille. Par manque de mots pour discriminer les «hérétiques», les religieux passent aux actes. La science faisant peur, on préfère se tourner vers des explications surnaturelles pour arriver à des conclusions qui nous plaîsent. La pensée médiévale «établi des rapports de signification et de finalité là où il fallait chercher des rapports de causalité», donnant naissance aux superstitions. Celles-ci rendent la science médiévale stagnante, puisqu’elle empêche la recherche de réponses qui font du sens dans notre univers matériel et réaliste. Médecin et astrologue ne font qu’un.
Le surnaturel faisant partie même de la médecine du moyen âge, les hommes de l’époque on tendance à craindre tout ce qui sort de l’ordinaire, qui a trait au péché, de là les accusations de sorcellerie. Aux phénomènes inexplqués sont attribués des causes qui plaisent à utiliser, comme l’Arrivée de quelqu’un de nouveau ou un sortilège. Toute raison est bonne pour se méfier de quelqu’un. Il est très facile de les accuser car les preuves que l’on a contre eux sont parfois très subjectives (laideur d’une femme, l’intention derrière un regard…) Les rumeurs deviennent des certitudes qui tuent.
Les croyances superstitieuses deviennent une necessitée pour ne pas se faire percevoir comme un hérétique à son tour. Les récits religieux sont manipulés pour créer des règles qui plaisent au patriarcat. La femme n’a plus du tout de marge d’erreur, puisqu’au moindre mouvement hors de ligne, on peut l’accuser d’être une sorcière, et personne ne peut la défendre par peur d’être déclaré hérétique.