Les enfants autochtones du Canada - Humanium

« Nous perdons de vue les choses qui nous unissent intimement à la terre.

Nous perdons des langues, des histoires.

J’ai collecté des histoires de bouche à oreille, puis je les ai écrites. Cela a permis de les préserver.

Ceux qui vivent dans la tradition orale respectent le langage. Ils savent qu’il doit être utilisé avec prudence, écouté avec attention, gardé en mémoire. Il n’est qu’à une génération de l’oubli. »

N. Scott Momaday (cité par Joséphine Bacon)

L’hypocrisie refoulée

Les hôtes de M. Trudeau lui ont remis... (Photo La Presse Canadienne)

Depuis l’arrivée de l’Homme blanc en Amérique du Nord, les Premières Nations ont rapidement été soumis à une oppression de la part des civilisations occidentales. Plusieurs facteurs avantageaient les nations européennes dans leur lutte incessante à la conquête des territoires et des ressources naturelles : la technologie de guerre, la connaissance dans les domaines scientifiques et nautiques, le nombre de soldats prenant part aux débarquements… Ils ont réalisé très vite qu’ils n’auraient pas besoin de particulièrement beaucoup de temps pour prendre contrôle du territoire. Territoire, ce mot qui semble être acquis au vocabulaire depuis bien longtemps.

Territoire, nom commun (latin Territorium)

  • Portion de l’espace terrestre dépendant d’un État, d’une ville, d’une juridiction ; espace considéré comme un ensemble formant une unité cohérente, physique, administrative et humaine : Le territoire national.
  • Étendue dont un individu ou une famille d’animaux se réserve l’usage.
  • Espace relativement bien délimité que quelqu’un s’attribue et sur lequel il veut garder toute son autorité.

Source : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/territoire/77470

Une carte du territoire des Métis fait réagir sur la toile | Radio-Canada.ca

Le début de la fin

Ainsi, on constate que l’être humain occidental, propulsé par cet esprit économique et compétitif, s’est approprié la nature en la privatisant. Les Premières Nations, au contraire, avaient une toute autre définition de ce qu’était un territoire. C’est bien simple en fait. Dans les langues autochtones, aucun terme ne s’apparente au mot «territoire». Les Premières Nations et les Nations européennes propageaient deux idéologies complètement opposées quant à leur relation avec le monde qui les entoure. Selon Réginald Vollant, au fur et à mesure que s’affirme la volonté politique d’assurer la survie de la culture canadienne-française par la colonisation, c’est l’existence même de ces nations que l’on tend à effacer, d’abord des livres d’histoire, puis du territoire. Il était donc inévitable que la cohabitation entre ces deux peuples allait causer des répercussions à long terme. Qui aurait cru qu’il s’agirait, encore aujourd’hui, d’un sujet d’actualité ?

La langue : la fondation d’une culture

Les langues autochtones dans l'édification d'un pacte de réconciliation -  Notes de la Colline

Joséphine Bacon illustre l’importance qu’a l’utilisation de sa langue natale à la survie de sa culture. Pour plusieurs individus, ce concept peut sembler évident, mais il est loin de l’être. Le Québec a été colonisé par le Royaume-Uni, ce qui a engendré une hausse fulgurante du taux d’utilisation de l’Anglais comme langue primaire. Les décennies et les siècles qui ont suivi ont laisser place à un peuple qui s’est battu pour préserver le droit à l’utilisation de la langue française. Imaginez maintenant comment vivaient les Premières Nations. En plus d’avoir été confinées dans un territoire qui se compare à celui de Verdun à Montréal, les Premières Nations ont souvent été forcés d’envoyer leurs enfants dans des pensionnats dans le but d’être évangélisés, de demeurer dans les limites des réserves autochtones, d’être limité à un mode de vie qui les oblige de toute façon à demeurer dans celles-ci, et d’être traités comme des enfants pour le reste de leur vie. Au lieu de vivre en paix dans la nature, comme le souhaitaient à la base les Premières Nations, les dirigeants des États de l’Amérique du Nord les ont confinées, ne plus sachant quoi faire.

Comme le veulent les Blancs

Ces Noirs qui voulaient être blancs...

« Quand le Blanc a voulu exploiter et détruire notre territoire, il n’a demandé de permission à personne, il n’a pas demandé aux Indiens s’ils étaient d’accord. Quand le Blanc a voulu exploiter et détruire notre territoire, il n’a fait signer aux Indiens aucun document disant qu’ils acceptaient qu’il exploite et qu’il détruise tout notre territoire afin que lui seul y gagne sa vie indéfiniment. Quand le blanc a voulu que les Indiens vivent comme des Blancs, il ne leur a pas demandé leur avis et il ne leur a rien fait signer disant qu’ils acceptaient de renoncer à leur culture pour le reste de leurs jours. »

– An Antane Kapesh

Comme l’aborde si bien An Antane Kapesh, l’élément qui a affecté le plus les Premières Nations était le fait que l’Homme blanc occidental était égoïste et faisait comme bon lui semble. Véhiculant des valeurs qui prônent la cohabitation paisible du territoire, les membres des Premières Nations n’ont jamais été assez nombreux pour que l’Homme blanc s’en soucis. À vrai dire, l’Homme blanc ne se mêle pas de ces situations tant qu’il n’est pas avantagé d’une manière ou d’une autre. Même aujourd’hui, dans un monde ou l’on conteste de plus en plus l’oppression des minorités ethniques, plusieurs individus blancs n’appuient pas nécessairement ces mouvements puisqu’ils veulent créer un monde meilleur pour ces minorités, mais plutôt puisque c’est tout simplement la mode de le faire, aussi triste que cela peut l’être.

L’équité comme piste de solution

Egalité, équité et justice – Hiérophanie

« Nous devons imaginer que ceux qui s’engagent dans la coopération sociale choisissent ensemble, par un seul acte collectif, les principes qui doivent fixer les droits et les devoirs de base et déterminer la répartition des avantages sociaux. Les hommes doivent décider par avance selon quelles règles ils vont arbitrer leurs revendications mutuelles et quelle doit être la charte fondatrice de la société. »

– John Rawls

John Rawls considère qu’il faudrait plutôt s’adapter aux peuples que l’on rencontre afin de créer une charte fondatrice des peuples qui cohabitent le même territoire. Une société qui satisfait les principes de la justice comme équité se rapprocherait d’un système de coopération basé sur la volonté, puisqu’elle satisfait le principe auquel des personnes libres et égales donneraient leur accord dans des circonstances équitables.

Et moi, j’en crois quoi ?

S’adapter à la réalité

Aussi malheureux que ce le soit, la majorité blanche guide le courant de pensée nationale. Les seules fois que les ministres se sentent contraints d’agir en cas de désaccord avec une politique mise en place est lorsque la majorité blanche se manifeste. L’exemple le plus récent de cette insécurité des dirigeants face au désaccord de la majorité blanche est la loi mise en place pour supposer aider les Premières Nations. Même si les changements apportés étaient peu signifiants, il s’agit d’un des premiers changements de loi en lien avec les Autochtones depuis plusieurs années. On espère que l’Homme blanc ne sera pas satisfait par cette hypocrisie de la part des hauts dirigeants du gouvernement, puisqu’encore une fois, c’est lui qui mène la foule. J’ai confiance que notre génération voudra prioriser davantage les enjeux comme ceux-ci et l’environnement, puisque nous sommes nés dans cette réalité. Nous n’avions pas le choix d’être contraint aux valeurs que notre peuple a mis de l’avant. Il y a toutefois toujours place à l’amélioration, peu importe le territoire.

Sources

http://www.philo-cvm.ca/?page_id=1046
http://www.philo-cvm.ca/?page_id=5766
http://www.philo-cvm.ca/?page_id=1042
http://www.philo-cvm.ca/?page_id=1046
http://www.philo-cvm.ca/?page_id=955

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