Bronx (New York)

« Police watch us roll up and try knocking us
One knee I ducked, could it be my time is up
But my luck, I got up, the cop shot again
Bus stop glass bursts, a fiend drops his Heineken
Ricocheting between the spots that I’m hiding in
Blacking out as I shoot back, fuck getting hit!
This is my hood I’ma rep, to the death of it »
One Mic de Nas (2002)
Nas est un rappeur qui a connu son succès dans les communautés afro-américaines du Bronx. Comme plusieurs, il s’est basé sur l’expérience qu’il a vécu en matière d’oppression afin de répandre son message à travers les quelques lignes qui forment ses chansons. Il dénonce la brutalité policière en expliquant les raisons pour lesquelles il se sent obligé d’être armé pour bien se défendre au quotidien. Cette insécurité est dû au fait qu’il y a un vrai manque de confiance des individus des communautés oppressées au sujet des forces de l’ordre. Au lieu de présenter ceux-ci comme des agents de la paix, les fondateurs du rap présentent une toute autre réalité, une qui les place au rôle d’agresseur. C’est de cette réflexion que provient le rapport dominant-dominé où chaque groupe considère leur opposé comme étant l’agresseur, prouvant une grande différence en idéologie des deux groupes, plus particulièrement dans les dernières décennies du 20ème siècle.
Compton (Los Angeles)


«Fuck the police comin’ straight from the underground
A young nigga got it bad ’cause I’m brwon
And not the other color, so police think
They have the authority to kill a minority
Fuck that shit, ’cause I ain’t the one
For a punk motherfucker with a badge and a gun
To be beating on and thrown and jail
We can go toe-to-toe in the middle of the cell.»
Ice Cube dans Fuck Tha Police de N.W.A (1988)
Le groupe de rap N.W.A. composé de plusieurs membres, dont Ice Cube, Eazy-E et Dr. Dre s’est développé à la fin des années 80 à Compton, en banlieue de Los Angeles. Ce groupe était l’un des premiers à être aussi politiquement impliqué dans la dénonciation de l’oppression causé par la police envers les communautés noires. Leur chanson controversée Fuck Tha Police paru en 1988 dans l’album Straight Outta Compton révèle présente bien leurs intention puisqu’elle consiste en un procès de la police où les trois chanteurs jouent le rôle de procureur. Cette chanson venait tellement contester le rôle de la police dans la vie quotidienne que le promoteur du groupe leur a interdit de jouer cette chanson. À Détroit, en 1989, c’était trop. Les membres du groupes ont décidé qu’il ne laisserait plus leur liberté d’expression être brimé par les supposés « agents de la paix ». Vous l’aurez deviné: ils se sont tous fait arrêtés dans les minutes qui ont suits leur chanson Fuck Tha Police. Ironique, non ?
Codification du message
Ce qui est intéressant de constater avec les artistes présentés ci-dessus, c’est qu’ils utilisent la langue anglaise en utilisant des expressions, des références et des expériences propres aux communautés afro-américaines. Ainsi, comme l’affirme James C. Scott, le message devient codifié pour une partie de la population qui peut plus spécifiquement s’associer à ce style de musique et décodé ce même message. Pour certains, il s’agit même de la seule plateforme où ils peuvent être fier d’avoir des individus qui militent pour les droits des noires tout en attrayant moins d’attention que des orateurs comme Martin Luther King, Malcolm X et John F. Kennedy qui ont tous subis des sorts déplorables. Le Hip Hop c’est bien plus qu’un simple type de musique, c’est une culture en soi, un lieu de rassemblement entre individus oppressés, un sanctuaire.