
Hansel & Gretel, le Magicien d’Oz, Blanche Neige, Harry Potter, Narnia… Tout ces films, ainsi que plus de 150 autres, ont un point en commun; La présence d’une sorcière ! Que ce soit pour un public d’enfant, d’adolescent ou d’adulte, la figure de la sorcière est un élément très utilisé au cinéma et présent dans de nouvelles parutions à chaque année. Malgré toutes les diverses utilisations que l’on en fait aujourd’hui, l’image de la sorcière n’est pas basée sur une histoire aussi glorieuse qu’on peut le penser. Il n’y a pas si longtemps de cela, c’était une façon de qualifier une femme à l’esprit un peu rebelle. C’était surtout une excuse, toute droite sortie de l’imagination, pour condamner les actes des femmes qui osaient s’écarter du chemin de patriarcat dominant. Bucher, torture ou exil, le sort réservé aux victimes de l’inquisition était inhumain, mais rationalisé par la peur imaginaire de l’espèce masculine.
« Il m’a fallu un temps étonnamment long […] pour comprendre que, avant de devenir un stimulant pour l’imagination ou un titre honorifique, le mot « sorcière » avait été la pire marque d’infamie, l’imputation mensongère qui avait valu la torture et la mort à des dizaines de milliers de femmes. »
Sorcière, La puissance invaincue des femmes, Mona Cholet.
Dans les films actuels, la sorcière n’est pas toujours présentée sous cette perspective-là. À partir de cela, il est important de se questionner sur la fonction que le cinéma joue quant à la transformation de l’image de la sorcière. Comment cette image fut transformée, pour quelle raison et dans quel contexte? Bien que le sujet débauche sur de très nombreuses questions connexes, et du fait même, de très nombreuses réponses possibles, certaines pistes forment un ensemble cohérent.
Tout D’abords, il faut comprendre que ce phénomène est évidement étroitement lié avec la thématique de la banalisation de figure de la sorcière. Dans la majorité des œuvres cinématographiques, la problématique de l’inquisition et des atrocités humaines faites aux femmes est banalisée par des stéréotypes et une représentation erronée de ce qui était qualifié réellement de ‘‘sorcières‘‘. Le cinéma est d’ailleurs sans doute le medium ayant eu le plus influence sur cette thématique, depuis le début du 20iem siècle. Le cinéma évolue avec l’époque dans laquelle il se trouve et il s’adapte donc aux normes et aux valeurs courantes. C’est pour cela qu’il y a de nombreuses types images différentes de la sorcière dans les films, avec chacune leurs propres caractéristiques. Par rapport avec la fonction du cinéma dans cette représentation, ont peux rassembler la majorité des sorcières en deux conceptions différentes. D’une part, il y a la destruction de la femme par sa représentation, et de l’autre côté, la promotion de la femme.
Dans sa fonction de dévalorisation de la femme, le cinéma met l’emphase sur des clichés négatifs. Présent majoritairement dans les parutions de Disney ainsi que dans les films plus anciens, cette conception est quand même présente encore de nos jours. Laide, grosse, bossue, crochue et repoussante, etc. Cette représentation physique, souvent hérité de vieux films et de croyances anciennes, véhicule que la femme se doit d’être belle pour être gentille ainsi que pour être socialement accepté. Une femme différente du standard de beauté est alors considérée tel qu’ayant moins de valeur. Et lorsque est belle, sa personnalité est négative à coup sûr. Cela représente malheureusement bien la peur de l’homme envers ce qu’il n’apprécie pas physiquement. Cependant, durant l’Inquisition, les ‘’sorcières’’ ne ressemblaient pas à cette représentation physique erronée. Le cinéma a donc agi de façon négative sur ce point. Du coté mental, la femme est souvent montrée comme intelligente certes, mais surtout perfide, rebelle, méchante, manipulatrice et vengeresse. Ce sont tous des qualificatifs qui étaient évoqués comme accusation envers les femmes pour pouvoir renforcer le pouvoir nocif du patriarcat, durant la période de la chasse aux sorcières. Toute cette destruction de la femme par le cinéma avait selon moi deux fonctions sociales. D’une part, elle cherchait à montrer la femme tel qu’une ‘’chose’’ à contrôler, et ou détruire, pour avoir une fin heureuse. D’une autre part, elle avait une fonction éducatrice (bien négativement), car elle montrait aux jeunes filles ce quelles ne devraient pas devenir, et aux jeunes garçons ce qu’ils devraient se méfier. Pour ne pas heurter le public, ce cinéma ne représente cependant pas la torture faite aux femmes à l’époque, et donc banalise la situation. Dans tous les cas, je trouve que cette conception des femmes n’a pas sa place dans notre société.

La seconde conception de la figure de la sorcière au cinéma fait la promotion du féministe. Mise de l’avant plus tard dans l’histoire cinématographique, ces films sont largement d’actualité. Les héroïnes, ou personnages secondaires importants, dans ces films possèdent des caractéristiques beaucoup moins stéréotypés. Peu importe son physique, la personne apporte du positif dans l’histoire. Il y a d’ailleurs parfois aucune différence phtisiques entre la sorcière de l’histoire et le reste des personnages féminins du récit. Du coté physique, cela à pour fonction de rendre la figure beaucoup plus humaine, à l’image de celles qui se définissent aujourd’hui comme les sorcières modernes. Du coté de la représentation psychologique, la sorcière est montrée comme une femme forte, indépendante, féministe, empathique, intelligente et gentille. La sorcière moderne cherche à faire le bien autour d’elle. Cette figure est beaucoup plus représentative de la réalité d’aujourd’hui, autant qu’à l’époque de l’Inquisition. Les pauvres femmes accusées de sorcellerie à l’époque n’étaient pas différentes de leur voisines. Ces dames prônaient les mêmes valeurs féministes que les filles de nos jours. Alors que leurs qualités faisaient trembler les racines même du patriarcat nocif de l’époque, elles sont aujourd’hui la fierté des femmes autour du monde. Le cinéma a donc joué un rôle important dans la transformation de l’image de la sorcière, par la promotion d’une image plus positive de la femme. La fonction sociale principale du cinéma est alors encore une fois éducative. Il donne aux jeunes des exemples féministes inspirantes à suivre, et leur apprends de ne pas succomber au patriarcat. Le cinéma sert aussi à montrer aux garçons que les femmes ont les mêmes capacités que les hommes, ainsi qu’un message d’acceptation de la différence physique autant pour les garçons que pour les filles. Cette fonction du cinéma est beaucoup plus louable, selon moi.
En bref, je crois que le cinéma en général a bien évolué quant a la représentation de la sorcière. Il y a encore cependant du travail à faire afin de faire reconnaitre la torture et ce que les femmes ont subis durant la chasse aux sorcières. De plus, je crois que la sorcière moderne a bien sa place dans la société car les femmes sont encore contraintes à différentes formes de patriarcat. L’égalité homme-femme n’est pas encore atteint, il faut continuer de promouvoir le féministe, autant dans les films, les livres et les réseaux sociaux. Le phénomène ayant surtout été approfondi d’un coté occident, il serait intéressant de creuser autour du monde pour voir ce qu’il en est dans d’autres cultures. La figure de la sorcière étant représentée dans presque toutes les cultures du globe, de façons bien diverses, il serait instructif de voir la place de femme dans une conception différente.