2 Replies to “Circé femme fatale”

  1. La beauté est ce qui confère à la femme un sentiment de puissance. C’est grâce à cette beauté que la femme s’affirme en tant que femme fatale, qu’elle prend le contrôle sur les hommes et sur son environnement. C’est sa beauté qui permet à Circé de séduire Ulysse, comme c’est la beauté qui permet aux sorcières d’exercer leur pouvoir sur les hommes. L’idée de fatalité s’en suit, elle découle du fait que les hommes ne peuvent échapper à ce pouvoir, et parfois ne veulent échapper à ce pouvoir. Ils se laissent manipuler, ils se laissent contrôler par les sorcières, ils cèdent à la tentation. C’est donc la beauté qui définit le rapport de pouvoir entre les hommes et les femmes?
    Cette beauté fatale découle pourtant en partie des attributs physiques valorisés par notre société, qui est elle-même dirigée par des hommes. Comme mentionné dans l’interview de Michelle Pfeiffer, ce sont les producteurs d’Hollywood qui contribue au culte de la jeunesse, et à l’angoisse du vieillissement, par la diffusion de clichés au travers de leurs films.
    Ce qui rend une femme « fatale » serait donc sa beauté, définie par les hommes, mais également le contrôle qu’elle exerce sur eux au travers de cette beauté, qui dépend encore une fois de leur bon vouloir.

  2. Se retrouvant devant les nombreuses douleurs de l’existence (maladie, souffrance, vieillesse, vice, guerre), l’humain tente d’en expliquer la cause depuis l’Antiquité. Dans la mythologie grecque, ce n’est pas seulement une femme qui est à l’origine de tous les maux de la Terre, mais la Première femme : Pandore. La Bible reprend cette figure de Première femme qui est la cause de tous les malheurs dans le pêché originel. Dans ces deux récits, il y a une certaine fatalité : les deux femmes désobéissent, exécutant ce qui leur avait été interdit et entrainant le reste de l’humanité avec elle. Le reste de cette humanité comprend les hommes : alors il est important de questionner sur la manière dont ces deux figures se prennent afin d’embarquer les hommes dans cette fatalité. Nous savons bien qu’Ève a recours à la tentation, mais pourquoi ne jamais mentionner la faiblesse de caractère d’Adam, qui aurait bien pu refuser cette pomme. La même scène se déroule lorsqu’Épiméthée, titan de la mythologie grecque, ayant pourtant promis à son frère Prométhée de n’accepter aucun cadeau de la part de Zeus, accepte de recevoir Pandore : cadeau empoisonné offert par le roi de l’Olympe. Encore une fois, l’incapacité de l’homme a s’opposer rentre en jeu. Ces deux figures « ensorcellent » en quelque sorte ces deux hommes : ils n’ont plus aucun jugement face à une décision impliquant l’humanité. Ces deux femmes n’ont pas recours à une magie quelconque, si ce n’est qu’une magie naturelle, une beauté incroyable et une capacité à séduire. Jamais la femme n’aurait été présenter comme tentatrice si l’homme avait été indifférent à ces tentations. La fatalité, la beauté et la femme sont donc indissociable dans ces deux récits ayant forgé le monde occidental ; or, c’est à se demander si Épiméthée, en sachant préalablement l’ampleur que l’acceptation d’un tel cadeau aurait sur le cours de l’humanité, aurait tout de même accepter ce présent. À bien y penser, c’est deux récits illustrent plus la faiblesse de caractère de deux hommes que quoi que ce soit d’autre.

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