Leçon 3

Pour mener à bien cette leçon il importe de lire l’extrait de texte de John Dewey intitulé : Méthode, faits et signification.

Quels faits et quelles significations?

Ces faits vis-à-vis desquels nous nous placerons sur le mode de l’enquête, conscient.es que nous devrons interpréter ce que nous observons, une posture ayant des conséquences sur nos propres représentations, le domaine des idées ainsi que celui des institutions auxquelles nous appartenons.

Il appartient à l’ordre des faits que nous nous divertissons avec des histoires de sorcières.

Ce que Dewey affirme concernant les faits politiques s’avère vrai au sujet des sorcières qui pendant l’Inquisition n’étaient absolument pas en dehors du désir des démonologues. Mais qu’en est-il de notre propre situation dans l’espace publique que nous occupons? Comment répondrez-vous à cette question dans le cadre de votre enquête?

Du point de vue de Dewey, nous pouvons nous demander si nous sommes affectés par les conséquences indirectes de la manière dont nous nous représentons la sorcière. N’y aurait-il pas un lien à faire entre la figure de la sorcière et la condition des femmes dans notre société?

Ce que nous jugeons banal quant à la figure de la sorcière, apparaissant dès la plus tendre enfance dans nombre de récits, renvoie peut-être à un ensemble de conséquences ayant une importance plus grande que ce que nous croyons.

La lecture du texte de Colette Arnould nous permettra d’enquêter et réfléchir sur les conditions d’émergence de l’Inquisition. Cette partie de l’enquête renvoie donc au contexte historique qui structure l’analyse de ce que nous cherchons à établir du point de vue des faits. Or l’histoire est-elle la même lorsque racontée à partir de sa relecture féministe. Se pourrait-il que la signification des faits ne soit tout à coup plus celle qui domine notre imaginaire?

Armelle Le Bras Choppard formulera diverses hypothèses qui nous aideront à envisager le rapport entre la représentation de la sorcière et l’assujettissement des femmes dans le contexte de la société dite moderne.

La formulation d’hypothèses est une très intéressante manière d’enquêter. En fait, certaines hypothèses sont susceptibles d’entrer en conflit avec nos propres conceptions, nos idées, nos croyance et nos sentiments. Sylvia Federici nous amènera à chercher à voir, contrairement à ce que Marx a pu affirmer, que le passage à la société capitaliste a nécessité l’exploitation du corps de la femme.

EXERCICE

Comment comprenez-vous la phrase de Dewey formant le titre de cette leçon : «Les faits politiques ne sont pas en dehors du désir.»

7 Replies to “«Les faits politiques ne sont pas en dehors du désir»”

  1. La politique est une pratique qui est capable de modifier un système en entier. Cette pratique est tellement puissante qu’elle peut changer les attitudes, les comportements, les habitudes de vie et même crée une nouvelle façon de pensée sur certains sujet. Cependant, en modifiant une idées sur un sujet, l’esprit ne s’en résume pas qu’à un seul et modifiera le reste de ses croyances à causes des nouvelles données obtenu sur un sujet x. Bien évidemment, afin de pouvoir modifier ainsi tant de choses dans une seul communauté, il faut les associés à des désirs. l’être humain associera la modification avec une récompenses, une choses trouvera grandement plus avantageux que de ce contenter à conserver les anciennes traditions.

  2. En regardant le court clip « Mort de la sorcière », j’ai remarqué quelques procédés formels que les dessinateurs de Walt Disney ont utilisés pour rendre l’image de la sorcière davantage péjoratif. La première remarque qui m’est venue en tête est la palette de couleurs utilisée dans cette scène. Des couleurs sombres, nuances des gris et beaucoup de noir. Bien évidement, nos cultures occidentales rattachent des significations très nettes à ces couleurs. Nous associons ces couleurs à la peur, l’inconnu, la tristesse, le mal, l’angoisse, la corruption, et même à la mort. Mais également tout ce qui est sophistiqué, élégant ou propre (dans le sens d’être évident, sans nuances, objectif, prononcé). Avez-vous remarqué que, même si toute la scène est en général très sombre, la cape de la sorcière est plus foncée que tous les autres éléments noirs qu’on y retrouve. Même les vautours – oiseaux ayant une très mauvaise réputation – symbolisant l’attente de la mort malsaine, dépravée de toute empathie pour leur proie, sont plus colorés que la cape de la sorcière. Ils ont quelques éléments gris sur leurs ailes, et leurs becs sont rouges. Alors, ces deux éléments, comparés au niveau de la couleur, montrent la sorcière comme étant un être encore plus pire que les vautours. Et bien sûr, les nains qui chassent la sorcière, (les nains étant « les bons » héros de la scène) sont habillés en couleurs très douces et claire. Encore une question de l’attachement. Nous préférons être entourés de couleurs, que par le noir (manque de couleur), alors nous encourageons les nains.

    Un autre procédés formel dont l’utilisation j’ai trouvé intelligent était la taille de sorcière et des nains. La sorcière est grande et unique, habillée en noir, et très contrastée, elle est le mal à vaincre (d’où le noir symbolisant quelque chose de propre ou de prononcé entre en jeu) – nous savons avec quoi nous avons affaire – ce mal est bien défini. Et les nains qui sont plusieurs et petits représentent la force positive, le bien et l’espoir. Mais avant de poursuivre posez-vous la question : est-ce que c’est les nains qui ont tué la sorcière ou c’est plutôt le foudre qui l’a tuée? Au moment quand la sorcière a commencé à escalader la montagne (39s-47s) et les nains la poursuivaient sans les animaux, un éclaire éclairant les nains a projeté leurs silhouettes sur la roche. C’est le moment quand, avec l’aide de l’orage et de l’éclair, les nains sont devenus plus grands (plus puissants) que la sorcière dont la taille véritable était petite comparé aux ombres des nains projetés sur la roche. Les dessinateurs voulaient montrer avec cela que les nains étaient la foudre qui a tué la sorcière. En plus, même s’ils étaient petits, ils étaient en groupe et parce que l’union fait la force, ils ont pu vaincre le mal. Et mêmes si un groupe n’a pas de personnalité défini/ de subjectivité, il y avait un ennemi commun qui l’unissait (possibilité d’analyse inspiré de Marx – lutte des classes ).
    Dites-moi si ce que j’ai dit a de l’allure, ou je suis allé trop loin avec cette interprétation.

    1. Wow! Je pense que tu pourrais faire un travail de maîtrise avec tout se que ta soulevé là! En effet, je pense que c’est souvent les détails et surtout le non-dit qui va créer les effets, qui va définir la nature d’un personnage et se qu’il représente dans un produit culturel. Je trouve intéressant justement le fait que se n’est pas seulement l’histoire en soit qui va renforcer un imaginaire, c’est aussi et presque autant le visuel, l’audio, etc.

      1. Merci pour le compliment, mais quand même, n’insultons pas les détenteurs des maîtrises en comparant leur travaux avec une analyse aussi banale. Néanmoins je suis d’accord avec toi que souvent nous communiquons bien plus d’informations par le langage non-verbal que par le fond des propos (j’aime bien l’approche des dadaïstes et des artistes abstraits qui ont éliminé le sujet/le fond, pour communiquer seulement grâce au langage purement formel – surtout le poème phonétique de Hugo Ball) Et, d’après moi, ceci s’applique à toutes formes d’art et de communication.

  3. Toutes nos actes sont posées dans l’intention de repondre à un besoin ou de satisfaire un désir, les faits politiques sont donc effectués par les politiciens car ils avaient besoin ou desiraient le faire.

  4. Politicien ou non, un humain est un humain. Il a ses propres désirs et valeurs. Les événements concernant la politique sont donc bien évidemment empreint également de désirs, que ceux-ci soit morales ou non. De plus, la politique d’une société est supposée la représenter et donc satisfaire les désirs de son peuple.

  5. Toutes les décisions prises par l’État sont la plupart du temps voulues, malgré le fait que des fois ce dernier peut faire croire à la population que c’est un hasard. C’est dur de se dire qu’un gouvernement pour qui la population à voter et fait confiance peut avoir du plaisir à rendre la de vie de ses citoyens compliqué pour se faire du profit et de façons souvent illégales.

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